42. Kylian

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Ça tourne

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Ça tourne. Putain, je crois que je vais gerber.

Le cœur au bord des lèvres, je gémis en m'enfonçant plus profondément dans mon matelas. Mon corps pèse une tonne et ma tête me fait un mal de chien. Est-ce possible d'avoir soif à ce point-là ? Dans les choux, j'essaye de déglutir pour hydrater ma gorge, sans succès. Ma langue est trop pâteuse. Bon Dieu, mais pourquoi ça tourne autant ?

Parce que tu as trop bu, Trouduc !

Pourtant, du peu que je me souvienne, je n'ai pas eu l'impression de boire tant que ça. Mais après tout, je dois dire que c'est assez flou dans ma tête. C'est comme si j'avais perdu une partie de ma mémoire. En y repensant, je ne sais même pas comment la soirée s'est terminée ni comment je suis rentré chez moi. Je n'ai que des bribes par-ci par-là. Des flashs vagues et confus. C'est très étrange.

J'imagine alors que pris dans le tourbillon de la soirée, je me suis totalement laissé entraîner. « Une autre bière Kylian ? Allez ! » ; « Des shots, les amis ? Ouaiiis ! » ; « Faut vraiment que je te fasse goûter mon rhum ! Avec plaisir ! » Voilà comment je me retrouve au fond de mon lit, incapable de bouger un samedi matin à... (au prix d'un effort monumental, je lève à peine la tête pour regarder l'heure de mon radioréveil)... midi moins le quart !

Bon sang...

Si cela peut me consoler, je me suis bien marré. Cela faisait longtemps que je n'étais pas sorti comme ça avec mon pote et retrouver nos délires, nos conneries le temps d'une soirée m'a fait du bien. Surtout que Neymar et Presnel ont passés la soirée avec nous. Je me demande dans quel état ils sont, eux... sûrement tout aussi frais que moi.

Bon, il va vraiment falloir que je me lève. D'un mouvement au ralenti, je me tourne sur le côté et compte jusqu'à dix avant de me redresser en position assise. Les paupières à moitié closes, je grimace en voyant des étoiles tourner devant mes yeux. Oh bordel, je ne me suis même pas déshabillé. Je porte encore mes vêtements d'hier. Quelle déchéance.

D'une petite impulsion, je finis par me lever et réalise avec surprise que je suis plus à l'aise debout qu'allongé. Je me traîne ensuite jusqu'à la salle de bain où je m'empresse de virer mes fringues sales et froissées, puis chope ma brosse à dents avant de filer dans la douche. Sous l'eau chaude, je commence par frotter énergiquement mes dents pour tenter d'enlever le goût aigre dans ma bouche et une fois satisfait, je m'attaque à mon corps que je lave consciencieusement.

Dix minutes plus tard, je sors de la pièce les idées nettement plus claires. Dans mon dressing, j'enfile un tee-shirt ainsi qu'un bas de jogging et alors que j'en sors, mon regard est aussitôt attiré par une valise sur le sol de ma chambre. Une valise à moitié remplie de mes propres vêtements. Et là, je réalise.

Putaiiiiiiiiiiiinnnnnnn !

Submergé par un sentiment vertigineux de panique, je déglutis. D'abord figé, j'ai, soudain, l'impression que la Terre vient de vaciller sur son axe. Je... putain... je... Cette fois, une violente onde de choc traverse mon corps et sans avoir à lui dicter quoi que ce soit, il s'avance jusqu'à ma table de nuit où trône mon téléphone.

Forbidden Love || Kylian MbappéWhere stories live. Discover now