Depuis qu'elle le connaît, Lauren Sintès est secrètement amoureuse du meilleur ami de son frère. Pour elle, Kylian Mbappé représente tout ce qu'elle aime chez un homme. Il est sexy, plein de charme... mais totalement inaccessible. Aux yeux de ce séd...
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Planté devant l'une des fenêtres de mon salon, je guette avec fébrilité l'arrivée du taxi au coin de la rue, l'iPhone vissé à ma main. Depuis son appel, je ne tiens littéralement plus en place. Après avoir tourné en rond une bonne dizaine de minutes et m'être servi un verre de gin, j'ai décidé de tuer l'attente en faisant le guet pour être sûr de pouvoir la cueillir dès sa sortie de voiture. Je suis un vrai canard. Tant pis, j'assume, l'heure est trop grave. Idéalement, j'aurais préféré aller la chercher moi-même. Seulement, elle n'avait franchement pas l'air de savoir où elle était et le temps de sortir de chez moi, que j'appelle mon chauffeur pour aller la retrouver, il aurait pu lui arriver n'importe quoi. Au moins, là, j'ai l'assurance qu'elle est en sécurité.
Qu'est-ce qu'ils foutent, bordel ? Cela doit bien faire vingt minutes maintenant... Je vérifie mon portable pour la centième fois en me rongeant les sangs. Je suis fou d'inquiétude. Au téléphone, elle avait l'air si... bouleversée, putain. Je n'ai absolument aucune idée de ce qui a pu se passer, mais pour qu'elle m'ait appelé après une semaine de silence, c'est que ça doit être grave. Mon Dieu, si quelqu'un lui a fait du mal... je vais faire un malheur. Cette pensée déclenche une colère vivace dans mon estomac et je ferme les yeux pour la repousser alors qu'un élan extrêmement protecteur se met à croître en moi.
Lorsque j'ai vu son nom apparaître sur mon écran, j'ai eu du mal à y croire. Après la soirée au club et mes deux textos restés sans réponse, je ne m'attendais absolument pas à ce qu'elle m'appelle spontanément, et encore moins un samedi soir. Depuis nos retrouvailles, le message était clair : elle ne voulait ni me voir ni me parler. J'ai d'abord cru qu'elle avait peut-être changé d'avis ou, au contraire, qu'elle voulait en finir une bonne fois pour toutes. Seulement, en entendant sa voix - si différente de d'habitude -, l'appréhension a très vite remplacé ma méfiance. J'ai tout de suite compris que quelque chose n'allait pas.
Que pouvait-elle bien faire sur ce pont, visiblement loin de chez elle et sous la pluie à cette heure de la soirée ? Pourquoi m'appeler moi et non pas l'une de ses amies ou encore son mec ? À ce propos, est-elle toujours avec son patron ? Où est-il cet enculé pendant qu'elle erre toute seule dans les rues de Paris ? Est-ce à cause de lui qu'elle en est là ? Se rend-il compte de la chance qu'il a de l'avoir dans sa vie, ce trou du cul ? Je réalise, soudain, que je suis sur des charbons ardents, contracté à l'extrême, les poings serrés, et prêt à en découdre.
Respire, mon vieux.
Elle me rend insensé, obscur, possessif et plus le temps passe, plus je la veux. Je ne saurais pas vraiment expliquer pourquoi, ni à quel moment exactement, mais cela fait pas mal de temps déjà que les obstacles qui nous attendent irrémédiablement me semblent davantage surmontables, voire dérisoires.
Il pleut à torrents, j'ai rarement vu ça, - surtout qu'on est que fin août -, et apparemment, mes voisins d'en face non plus, car, comme moi, ils sont à leur fenêtre pour admirer la beauté menaçante de l'orage vespéral. Soudain, les phares d'une Mercedes surgissent au loin. En voyant cette dernière ralentir devant mon immeuble, je comprends que c'est eux. Ni une ni deux, je fonce vers l'entrée, arrache les clefs de la serrure, claque la porte derrière moi avant de dévaler les quatre étages pour atteindre le hall d'entrée. Au même moment, la concierge de l'immeuble, Madame Bing, une vieille dame d'origine asiatique, me salue en rentrant dans sa loge. Empressé, je la calcule à peine et appuie sur le bouton dédié pour actionner la lourde porte du bâtiment.
