72. Lauren

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Le retour en France avait été très fatiguant

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Le retour en France avait été très fatiguant. Kylian a été contraint de rejoindre ses coéquipiers dans un hôtel duquel ils se sont tous dressés sur un balcon afin de remercier une foule de supporters fiers, il y était allé à reculons. S'il avait tenté de ne rien laisser paraître, il me paraissait évident que cette défaite l'avait encore plus marqué que ce qu'il m'avait confié. Je l'avais alors laissé partir avec une boule à l'estomac, égoïstement, je ne le voulais que pour moi ce soir. Parce qu'on venait à peine de se retrouver qu'il repartait déjà et pour cela, j'aurais voulu en profiter encore quelques heures, malheureusement, c'est un homme très occupé et c'est seule que j'avais retrouvé notre appartement. Je n'avais pas veillé longtemps, le voyage m'avait fatigué alors j'avais retrouvé notre lit et n'avais pas mis longtemps à m'endormir jusqu'à ce que je reçois cet appel de mon père pour me dire que maman s'en est allée. La mort l'a fauchée dans son sommeil, la laissant expirer son tout dernier souffle, seule sur son lit d'hôpital.

J'ai tout de suite appelé Kylian après avoir raccroché, même s'il était en présence des bleus, il n'a pas hésité une seule seconde et les a quitté pour venir me rejoindre directement à l'appartement.

- Lauren.

Mon cœur fait un nouveau sursaut dans ma poitrine, me ramenant définitivement à la vie, dans cette pièce. Et je craque.

Je craque enfin.

J'éclate en sanglot quand Kylian se précipite vers moi et je réagis en me jetant dans ses bras, tout en hurlant sans retenue. Il me recueille au vol, me soulève contre lui quand je m'effondre, me soutiens quand mes jambes refusent soudainement de fonctionner et enfouie ses mains dans mes cheveux alors qu'il me serre contre lui à m'en écraser la cage thoracique. Je ne retiens plus rien, les larmes jaillissent avec tellement de force que j'ai l'impression que je n'arriverai plus jamais à m'arrêter de pleurer.

Je ne verrai plus ma mère, je ne lui parlerai plus, je ne l'entendrai plus rire, je ne l'appellerai plus quand je suis triste pour qu'elle me remonte le moral, je ne me calerai plus dans son cou pour inspirer son parfum, je ne la verrai plus, et la réalité me frappe de plein fouet comme un train lancé à pleine vitesse. Maman est partie.

Maman n'est plus là.

Je ne sais même plus ce que je lui dis, si je pleure, si je répète inlassablement « non », si je lui dis que maman est morte, si je lui dis que ce n'est pas possible ou si je ne fais qu'articuler des sons incompréhensibles. Il se contente de me serrer contre lui et de me soutenir en me laissant déverser mon désespoir sur son épaule. Je m'étouffe, je crie, je hurle, je pleure, je le frappe, je laisse la peine s'emparer de mon corps et de mon cœur, et forcer mon cerveau à accepter l'horrible réalité.

Maman est morte.

Il ne recule pas et supporte sans broncher, le déchaînement de douleur que je lui fais subir. Il me laisse évacuer avec la souffrance qui me broie le cœur, qui me détruit, il laisse s'échapper le torrent qui supporte tout sur son passage, en me brisant comme un vulgaire morceau de bois sec, sans me lâcher. Jusqu'à ce que je m'effondre comme une poupée de chiffon entre ses bras. Je n'ai plus de forces, je ne veux plus avoir de forces, et je me laisse glisser alors qu'il passe une main sous mes genoux pour me soulever dans ses bras.

Forbidden Love || Kylian MbappéWhere stories live. Discover now