41. Lauren

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La sonnerie de mon réveil me tire brutalement d'un profond sommeil aux rêves étranges et inquiétants

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La sonnerie de mon réveil me tire brutalement d'un profond sommeil aux rêves étranges et inquiétants. Le corps emmêlé dans les draps, il me faut un léger instant pour me situer et lorsque je reconnais les contours de ma chambre, je m'étire en bâillant, réticente à l'idée d'échapper à la chaleur douillette de mon lit pour affronter le froid matinal. Sur ma table de nuit, l'horloge me nargue. Un peu moins de cinq heures trente du matin. Quelle plaie.

Allez, bouge tes grosses fesses, feignasse, tu as un avion à prendre !

J'étouffe les admonestations de ma conscience en enfonçant ma tête dans l'oreiller, puis, après quelques minutes supplémentaires, je me décide enfin à rejoindre ma salle de bain pour me préparer.

J'ai très mal dormi. Le sommeil constamment entrecoupé, j'ai passé mon temps à me tourner dans tous les sens, incapable de réussir à trouver la bonne position, l'esprit trop préoccupé malgré mes injonctions intérieures. Que faisaient-ils ? Étaient-ils rentrés ? Avaient-ils beaucoup bu ? S'est-il fait draguer et son ami l'a-t-il poussé à se laisser aller ? Est-ce que Saskia était là ? Tout autant d'interrogations qui m'ont tenue éveillée une bonne partie de la nuit.

Une fois habillée et ma valise enfin bouclée, je passe au maquillage avant de filer à la cuisine pour avaler un café mille fois trop fort, mais nécessaire pour garder la tête froide. En sirotant ce dernier, les fesses calées contre le plan de travail, j'extirpe mon téléphone dans la poche arrière de mon jean pour jeter un œil sur Instagram, au cas ou si Kylian, Neymar ou même Presnel aurait posté quelque chose en rapport avec la soirée d'hier. Malheureusement, je n'y trouve rien d'intéressant. Il n'y a donc plus qu'à espérer que cette dernière se soit bien passée et qu'il soit bien à l'heure à l'aéroport tout à l'heure.

Une angoisse incoercible germe dans ma poitrine alors qu'un mauvais pressentiment se glisse dans mon esprit et me prend à la gorge. Et s'il ne venait pas ? Sincèrement, je ne sais pas si je le lui pardonnerais, pas en sachant à quel point ce voyage est important pour moi.

Très vite, l'heure de partir arrive et après avoir enfilé ma paire de vans, je quitte l'appartement pour rejoindre mon taxi qui m'attend en bas de l'immeuble. À cette heure de la journée, le trafic parisien est un rêve, si bien que nous atteignons l'aéroport en seulement treize minutes. Une fois sur place, étant un peu en avance, je me dirige vers le magasin de journaux le plus proche et flâne une dizaine de minutes dans le rayon des magazines internationaux.

Dans la boutique, Young Hearts Run Free de Candi Staton passe sur les ondes de la radio et au moment où je me penche pour attraper l'édition du Vogue US sur l'une des étagères, un vieux couple de touristes américains planté à deux pas de moi se met à entamer quelques pas de danse au beau milieu du rayon.

« Oh listen, honey, it's our song! » s'exclame l'homme avec un fort accent du sud des États-Unis. La vieille dame me jette une œillade complice, s'esclaffe et se laisse entraîner sous mon regard amusé. En observant les alentours, je me rends compte que je ne suis pas la seule à les admirer danser, à être témoin de leur amour. Quelque chose chez eux me fait penser à mes parents, à cette passion exceptionnelle qui régit leur vie depuis bientôt trente ans.

Forbidden Love || Kylian MbappéWhere stories live. Discover now