Depuis qu'elle le connaît, Lauren Sintès est secrètement amoureuse du meilleur ami de son frère. Pour elle, Kylian Mbappé représente tout ce qu'elle aime chez un homme. Il est sexy, plein de charme... mais totalement inaccessible. Aux yeux de ce séd...
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Une semaine plus tard.
Plantée devant l'une des bibliothèques de la boutique Taschen de la rue de Buci, je feuillette un livre sur le photographe animalier Peter Heard tandis qu'à côté de moi, Olympe commente, hilare, les pages du célèbre Pussy Book de Dian Hanson.
- Oh, putain, tu as vu celle-là ? On dirait un opossum tellement il y a de poils !
J'éclate bruyamment de rire sous l'œil curieux des autres clients.
- Je n'aurais définitivement jamais pu vivre dans les années 70 ! embraye-t-elle en tournant les pages. Tu imagines un mec te faire un cuni avec tout ça dans la bouche ? Il s'étoufferait, nan ?
Mon rire redouble d'intensité alors que je repose l'opus sur son présentoir.
- Eh bah, figure-toi que les poils sont revenus à la mode.
Son expression outrageusement répugnée me fait pouffer.
- Non, mais quelle idée ! Autant, je peux tolérer la mode des claquettes-chaussettes, mais là...
- Quel dommage, je t'imaginais bien avec une jolie petite moustache, la charrié-je en me dirigeant vers la sortie.
Elle m'emboîte le pas en renchérissant sur le sujet et une fois dehors, la fraîcheur nous saisit. De concert, nous réajustons nos vestes sur nos mentons avant de rejoindre le boulevard Saint-Germain par la rue de l'Ancienne Comédie. En jetant un regard sur ma montre, je suis surprise de constater qu'il est déjà bientôt dix-sept heures. Entre notre virée shopping au Bon Marché et notre déjeuner à la brasserie du Lutetia, je n'ai absolument pas vu la journée passer.
Oui, pour la première fois depuis une semaine, je n'ai pas eu le temps de penser à lui, ni aux deux SMS qu'il m'a envoyés depuis cette soirée au club et auxquels je n'ai pas répondu.
Le premier admettait sans détour qu'il pensait à moi et n'ayant pas obtenu de réaction, le suivant souhaitait surtout s'assurer que tout allait bien. Je n'ai pas eu le courage de donner suite. Je crois que j'avais besoin de temps pour réfléchir, faire le point et digérer le panel infernal de mes sentiments. Après un mois et demie à végéter émotionnellement, c'était trop et j'ai eu du mal à tout gérer d'un coup. Le revoir, me confronter à sa pétasse de maîtresse m'a perturbée plus que je ne l'aurais cru. Et puis, cette façon qu'il a eu de me toucher, de me regarder, comme si... comme s'il était enfin sûr de pouvoir et d'avoir envie de le faire. Mon Dieu, rien que d'y repenser, j'ai les jambes en compote.
Il semblait s'être affranchi de toutes les barrières mentales qu'il s'imposait et malgré cela, je n'ai pas pu lui céder, pas sans avoir la certitude qu'il ne couche plus avec l'autre pouf. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui manquait. Pour lui, je suis prête à tout, mais il y a une chose pour laquelle je ne transgirai jamais, c'est l'exclusivité. Il est hors de question de le partager avec une autre. J'ai trop attendu pour me contenter d'un truc pareil. Je ne passe jamais en second, ma fierté ne s'en remettrait pas. Non, même s'il avait l'air sincère, et manifestement prêt à se lancer, j'ai préféré en rester là pour la soirée.
