Depuis qu'elle le connaît, Lauren Sintès est secrètement amoureuse du meilleur ami de son frère. Pour elle, Kylian Mbappé représente tout ce qu'elle aime chez un homme. Il est sexy, plein de charme... mais totalement inaccessible. Aux yeux de ce séd...
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Cela doit bien faire le dixième shot de téquila que je m'envoie et j'ai beau mettre une tonne de sel sur le dos de ma main et sucer des citrons à la pelle pour diluer un peu tout ça, je suis complètement soûle... et triste, et en colère aussi et... ehhh merde ! N'ayant plus tout à fait la maîtrise de mes mouvements, la moitié de mon verre se renverse sur mon pantalon en soie. Je grimace en tentant grossièrement d'éponger le liquide avec ma paume ce qui empire évidemment la chose. Oh, et puis de toute façon, je m'en fous, à quoi bon s'habiller ?
À quoi bon vivre ?
Ma conscience lève les yeux au ciel face à ma trop grande propension à dramatiser. Je lui adresse un remarquable doigt d'honneur. Prends-toi ça dans la face, morue !
- Je crois que j'ai envie de baiser. Ça te fait ça à toi aussi quand t'es bourrée ? lâche Olympe, le corps calé entre sa table basse et son canapé.
Désormais allongée de tout mon long sur son tapis berbère, je m'esclaffe en lâchant une sorte de son nasal semblable au grouinement d'un cochon ce qui déclenche d'emblée une crise de fou rire général.
- Putain, tu me fatigues ! s'exclame mon amie en essuyant les quelques larmes qui se sont accumulées au coin de ses yeux alors que sa playlist Spotify se met à passer Don't Call Me Up de Mabel.
En entendant les paroles, je ricane. Je devrais en faire mon hymne.
« I'm over you and I don't need your lies no more,'cause the truth is, without you, boy, I'm stronger ! »
Quel chien ! Je suis bien mieux sans lui !
Cela fait des heures que je me répète ces mots comme un mantra et plus le temps passe et moins j'y crois. Pathétique. Vraiment pathétique. En fait, je suis amoureuse de lui depuis bien trop longtemps pour que la méthode Coué ait un quelconque effet sur mon cerveau ramolli par l'amour. La voilà, la vérité. Je suis un cas pour la science. Un cas pour la science, furibard et soûl. Mais je l'ai déjà dit, non ?
Je lâche un long bâillement tout en jetant un coup d'œil sur mon téléphone avant de me souvenir qu'il est éteint. J'ai pensé que ça lui ferait les pieds après ses soixante-dix tentatives d'appels, de SMS et j'en passe. Sérieux ! Il ne pensait tout de même pas que j'allais lui répondre après son lapin magistral ? Il ne faut pas rêver. Je suis éprise, pas débile.
Quel était son dernier message déjà ? Ah oui.
Lauren, ce n'est pas ce que tu crois. Il faut qu'on parle, réponds-moi.
CE N'EST PAS CE QUE TU CROIS. Non, mais magique. Il-est-ma-gi-que. Il faudrait peut-être quand même que quelqu'un lui dise un jour que « ce n'est pas ce que tu crois » est probablement LA pire phrase au monde pour tenter de calmer un esprit féminin en furie.
Je dis ça, je ne dis rien.
En vérité, je ne sais plus quoi croire. Je suis complètement paumée. La part rationnelle de mon cerveau tente désespérément de me convaincre d'attendre sa version de l'histoire, de ne pas tirer de conclusions hâtives, car on parle quand même d'un niveau de « bitchittude » assez élevé en ce qui concerne Saskia Pupute Machin Chose. Mais, d'un autre côté, ma confiance en moi – au plus bas depuis quelques heures – a très envie de penser que ce fumier s'est moqué de moi, qu'il m'a fait croire que j'étais importante pour tirer son coup pendant que Pupute attendait son heure de gloire. Eh bien, vous savez quoi ? Elle a gagné, je le lui laisse et qu'elle s'étouffe avec, ça me fera des vacances !
