29 juillet 2026
Assis sur le fauteuil inconfortable de la salle d'accouchement, ma main tenant fermement celle de ma femme afin de lui donner du courage et de la force. Cela fait déjà une demi-heure que l'accouchement a commencé. Une demi-heure après presque douze insoutenables heures de travail et d'attente. Douze heures rythmées par les contractions plus ou moins intenses de Lauren. Il est vingt-trois heures trente et je suis à bout de patience et de force. Je ne me suis jamais - jamais - senti aussi impuissant face à la douleur de quelqu'un.
Mon Dieu... mais comment font les femmes pour supporter tout ça ? Je ne peux être qu'admiratif face à leur courage.
Je gratte nerveusement l'un de mes pectoraux par-dessus ma blouse bleue d'hôpital en me remémorant le branle-bas de combat qui a suivi la perte des eaux de Lauren. C'est marrant, mais je l'avais senti. En me couchant hier soir, j'ai eu un pressentiment. Je pensais d'ailleurs que le bébé se présenterait dans la nuit, mais non, il a attendu sagement ce matin pour faire son entrée.
J'étais donc déjà à l'entraînement lorsqu'elle m'a appelé pour me prévenir de son arrivée. Malgré ses nombreuses protestations, j'avais fermement exigé de mon garde du corps qu'il reste à la maison avec elle, juste au cas où. À une semaine du terme, le bébé pouvait arriver n'importe quand et ma conscience n'aurait pas été tout à fait tranquille si je l'avais laissée seule sans surveillance.
J'ai un peu honte de l'avouer, mais lorsque j'ai reçu son appel, j'ai carrément paniqué. J'ai quitté l'entraînement comme un fou furieux sous l'œil alarmé de mon coach. J'ai alors déboulé à l'hôpital pour y trouver une Lauren relativement calme malgré la puissance de ses spasmes. J'ai tenté de la jouer cool et rassurant, seulement la voir faire les cent pas dans sa chambre tout en alternant diverses positions et techniques respiratoires pour tenter d'apaiser sa souffrance m'a bouleversé.
On minimise trop souvent la détresse du père dans ces cas-là. Toutefois, je vous assure que voir la femme de sa vie souffrir comme une damnée, se tordre de douleur, pleurer de fatigue, de nervosité et vivre l'un des moments les plus extrêmes que Dame Nature puisse lui infliger est abominable. En tant que futur père, on se sent totalement nul, inutile. On ne contrôle et ne maîtrise absolument rien. Autant vous dire qu'il est superflu d'avoir le réflexe de vouloir signer un gros chèque pour régler le problème, le bébé arrivera quand il arrivera, un point c'est tout.
Je stresse.
En trois siècles de médecine moderne et à une époque où il est désormais possible de placer des bébés prématurés dans des utérus artificiels, il est hallucinant de penser que l'accouchement, dans sa forme la plus pure, reste, depuis que l'Homme est Homme, ce qu'il a toujours été. Hormis l'apaisement de la douleur, les femmes accouchent plus ou moins pareil que sous l'Antiquité. C'est un comble, non ? Surtout qu'après mure réflexion, Lauren a souhaité mettre au monde notre enfant naturellement, sans péridurale. Je crois qu'elle avait besoin de tout sentir, d'être totalement maîtresse de son accouchement, de vivre l'expérience à fond.
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Forbidden Love || Kylian Mbappé
FanfictionDepuis qu'elle le connaît, Lauren Sintès est secrètement amoureuse du meilleur ami de son frère. Pour elle, Kylian Mbappé représente tout ce qu'elle aime chez un homme. Il est sexy, plein de charme... mais totalement inaccessible. Aux yeux de ce séd...