32. Lauren

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Le menton calé contre ma paume, je regarde le paysage parisien défiler d'un regard absent

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Le menton calé contre ma paume, je regarde le paysage parisien défiler d'un regard absent. Nous n'aurions jamais dû boire autant. Et ce n'est pas ma voisine qui dira le contraire. Le crâne appuyé sur l'appui-tête en cuir du taxi, je jette un bref coup d'œil vers mon amie qui comate en silence, une paire de lunettes de soleil oversize sur le bout du nez. Nous sommes complètement déchirées. Je ne sais même pas comment nous avons trouvé la force de sortir du lit ce matin. Non seulement nous avons une gueule de bois monumentale, mais la nuit a été compliquée. J'ai d'abord eu un mal fou à m'endormir et lorsque cela a été enfin le cas, mon sommeil a été très agité, peuplé de rêves étranges et perturbants où Kyskia (oui, je leur ai donné un surnom de couple) étaient nus la plupart du temps.

Il me faut du café, beaucoup de café, du Xanax et une corde. Ma conscience soupire face à mon habituelle propension à tout exagérer, toutefois je suis trop fatiguée pour y faire attention. La berline passe sur un dos d'âne et la secousse me file un haut-le-cœur.

- Je ne suis pas bien, Lauren, j'ai envie de mourir, gémit Olympe.

Je rigole, car son état n'est pas si éloigné du mien.

- Ne te plains pas, Alexandre est à Paris et je suis censée commencer la journée par une réunion avec lui.

- Oh merde... pas cool.

La voiture finit par nous lâcher quelques minutes plus loin. Une fois dehors, l'air frais du matin me saisit et me fait du bien. L'esprit ailleurs, je remonte la bandoulière de mon sac sur mon épaule sans prêter attention à ce qui m'entoure. De son côté, Olympe glisse un billet au chauffeur à travers la vitre du côté passager avant que nous filions en direction du bureau.

En arrivant aux abords de ce dernier, nous repérons au loin quelques collègues déjà en pause clope devant la majestueuse porte cochère. Tout de suite, Olympe les salue avec emphase tandis que, toujours dans la lune, je leur fais discrètement signe de loin. Le regard fixé droit devant moi, j'avance en mode pilote automatique et ce n'est que lorsqu'elle s'arrête en plein milieu du trottoir que je prends enfin conscience de mon environnement.

- Qu'est-ce que tu fous ? lui demandé-je en pivotant pour lui faire face alors qu'elle fixe un point derrière mon épaule.

Ses yeux naviguent plusieurs fois entre moi et ce qui se trouve dans mon dos. Je peux lire la stupéfaction sur son visage mal réveillé. La stupéfaction et l'amusement, aussi.

- Lauren, panique pas, ok ?

Hein ? Comment ça « panique pas » ? Elle m'angoisse, là.

- Quoi ? Pourquoi ? J'ai une araignée sur l'épaule, c'est ça ?

Je HAIS les araignées. Viscéralement. S'il s'avère que j'en ai réellement une sur le corps, je vais faire un infarctus. Alors que je m'apprête à pousser un hurlement de terreur, mon amie explique en grimaçant :

Forbidden Love || Kylian MbappéWhere stories live. Discover now