Chapitre 6

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"Did you dress up for Halloween ?"

Little Freak - Harry styles

Luc

Vingt minutes. C'est le temps que ça m'a pris juste pour mettre mon costume. Entre toutes les sangles à accrocher, les ailes à fixer et les petits ajustements, au final, je me dis que j'ai bien fait d'arriver très en avance. Quand je me regarde dans le miroir, je ne me reconnais pas. Le pantalon de cuir est parfaitement ajusté, j'ai l'impression d'être un modèle d'un défilé Victoria's Secret, avec plus de tissus. Quant aux ailes, elles sont tout bonnement époustouflantes. Gaby a fait une structure de métal qui les rend rétractables. Il m'a expliqué que son père l'a aidé à bricoler ça. Les cornes me donnent un côté agressif que j'aime.

Assez parler de moi. Je commence à aider Gabriel à s'habiller. Je l'aide à enfiler sa toge et noue ses sandales. Le plus complexe, c'est de comprendre comment attacher les ailes sans qu'on voie les attaches. Comme je ne les ai pas conçus, ce n'est pas instinctif pour moi. Ça fait un peu comme un corset, mais en même temps, c'est très différent et difficilement descriptible puisque je n'ai pas vraiment compris le mécanisme. Il met des bracelets dorés sur son biceps. La touche finale qui fait tout.

— D'ailleurs, j'ai un truc pour toi, Gabriel.

— Un cadeau ? répond-il avec son sourire d'enfant.

— Tiens.

Je lui tends une petite boîte carrée assez fine bleu canard. Le ruban qui l'entoure cède et il ouvre la boîte avec précaution. À l'intérieur, deux colliers. Une chaîne dorée avec un pendentif rond gravé de la lettre G et son jumeau argenté avec un L. Gabriel et Lucian.

— Il est extrêmement joli. C'est comme un collier d'amitié, mais moins girly. Merci beaucoup, Luc, ça me touche vraiment.

— C'est de l'or. Je sais que tu es allergique à l'argent. Comme ça, tu pourras le porter tout le temps.

En fait, j'ai eu l'idée de lui offrir ça pour notre potentiel dernier Halloween ensemble, il y a quelques jours. Je me baladais aux Galeries Lafayette pour trouver un cadeau pour Lana. En faisant les bijouteries, j'ai adoré ce collier. Je l'ai vu et la première chose à laquelle j'ai pensé, c'est "Gabriel l'adorerait." Il en avait un du genre, quand on était petit. Mais il l'a perdu pendant une sortie scolaire en fin de primaire. Il a pleuré sur tout le chemin du retour dans le bus. J'ai eu un coup de cœur pour ce collier donc je l'ai immédiatement acheté. J'ai demandé la chaîne la plus fine qu'ils avaient. Ça sera tellement délicat sur ses clavicules, suspendu entre ses pectoraux. Sublime et délicat.

Mais je le connais, il m'aurait dit qu'avoir un collier avec son initiale, c'est un peu bizarre. Donc en avoir pris un pour moi aussi change la donne. Maintenant, c'est un collier d'amitié, donc il est obligé de le mettre.

Je lui mets le collier et le pendentif vient orner magnifiquement la partie découverte de sa poitrine, juste au-dessus de l'ourlet de sa tunique blanche. Ensuite, je mets le mien. J'ai toujours préféré l'argent. Et le collier trouve sa place entre les deux sangles sur mes épaules, c'est vraiment canon.

Après ça, c'est l'heure du maquillage. Il sort une palette très colorée et quelques pinceaux.

— Tu as du maquillage, toi ? ris-je.

— Oui, c'est le maquillage de l'année dernière. On l'avait utilisé pour faire le maquillage des clowns. Tu te souviens ? dit-il avec de la malice dans les yeux.

— Oh, tu parles de quand Milo a vomi dans la piscine parce qu'il avait trop bu ? C'était drôle. Il a craché comme une baleine.

Il replonge le pinceau dans le fard noir et je ferme les yeux pour qu'il continue d'estomper mon smoky.

Burning RedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant