Chapitre 32

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"Cause you're a sky full of stars"

A Sky full of Stars - Coldplay

Luc

Chansons Bonus : 7 Years, Lukas Graham

My Love Mine All Mine, Mitski

Cette semaine, je devrais recevoir les réponses des universités dans lesquelles j'ai postulé à la suite du marché que j'ai passé avec mon père. J'angoisse. J'angoisse tellement que je me suis rongé les ongles jusqu'au sang ce matin.

Donc, je suis parti m'acheter de quoi fumer pour me détendre.

Je déteste fumer seul, alors je suis parti voir Gabriel. Il était plutôt distant ces derniers jours, c'est à peine s'il répondait à mes messages.

Sans Gabriel, rien n'a de sens. J'ai erré comme un zombie ces derniers jours, mais il me manque trop. Être loin de lui est pire qu'une torture, alors je lui ai proposé une après-midi fumette au soleil sur le Toit des Confessions. Il était un peu réticent, mais il a vite remarqué mon stress et m'a dit de venir.

Me voilà donc devant sa maison couleur bleue. J'entre dans le hall et il referme la porte derrière moi. Il vérifie autour de nous que sa mère n'est pas là et pose ses lèvres sur les miennes. Mon sourire s'étend jusqu'à mes oreilles et je ne peux plus reprendre mon visage sérieux.

Il m'a prévenu qu'il ne voulait pas dire à sa mère pour sa bisexualité et pour le fait qu'on soit plus ou moins ensemble. Je respecte ça. J'ai toujours prôné le fait que pour vivre heureux, il faut vivre caché. Et comment lui en vouloir quand je ne l'ai moi-même pas avoué à mes parents.

Dans tous les cas, j'aime garder les secrets, et particulièrement celui-ci. Les secrets peuvent briser des relations, sauf quand le secret est gardé par les deux personnes amoureuses. Là, ça peut nous rapprocher.

Je monte les escaliers jusqu'au grenier où l'on passe par la fenêtre pour rejoindre le Toit des Confessions. Il me donne la main pour m'aider à le rejoindre sur les tuiles bleu marine baignées par le soleil. Je m'allonge près de lui et allume le joint. Je tire dessus et le lui passe. Très vite, l'odeur d'herbe remplit le vide que laisse notre silence.

D'une main, je caresse ses cheveux blonds et les enroule autour de mes doigts. J'aime leur douceur.

— Tu m'aimes encore ? demande Gabriel.

— Comment ne pas t'aimer ?

— Je ne sais pas, peut-être que l'amour meurt avec le temps.

— Jamais, il ne meurt que si on l'assassine.

— Comment on peut l'assassiner ?

— Avec des non-dits, des trahisons et des déceptions. Parfois même des désillusions. Mais même comme ça, certaines personnes continuent d'aimer.

— Moi, je ne pourrais jamais arrêter de t'aimer, répond-il avec cet air naïf.

Il est nonchalamment allongé sur le dos, ses yeux bleus clos pour les protéger du soleil. Ses cheveux blonds sont devenus dorés. Je caresse sa peau lisse comme l'eau d'une rivière et pose délicatement mes lèvres sur les siennes. Je le sens retenir son souffle et s'abandonner complètement à moi. Il ne me touche pas en retour. Le sourire qu'il arbore quand je m'éloigne me prouve qu'il a aimé.

— Tu sais, Gaby, toi et moi, on est les deux faces d'une même pièce. On est les mêmes.

Il ouvre un peu les paupières, me permettant de voir ses yeux aussi bleus que le ciel une matinée d'été.

Burning RedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant