Chapitre 28

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"Do the girls back home touch you like I do ?"
Delicate - Taylor Swift

Gabriel

Chanson Bonus : Somewhere Only We Know, Keane

Luc n'a évidemment pas pu louer de voiture puisqu'il n'a pas encore passé son permis, mais il sait conduire, alors Elios nous a fait confiance et nous a prêté la sienne pendant les deux semaines des vacances de printemps. La route jusqu'à la mer du Nord était en soi longue, car elle durait plus de trois grosses heures, mais elle est passée à une vitesse. Déjà, je me suis empressé de prévenir mon père, qui, étonnamment, m'a laissé partir en exigeant juste un message par jour. Probablement parce qu'il a compris ce qu'il se trame entre Luc et moi. Papa n'est pas aveugle.

On s'est immédiatement mis d'accord sur deux choses : tout ce qui est à Paris reste à Paris et tout ce qui se passe en vacances reste dans nos têtes. Et aussi, règle tacite, on ne répond au téléphone que pour les paternels et Elios s'il veut des nouvelles de sa caisse.

Autrement dit, les deux prochaines semaines s'annoncent remplies de bisous, de tendresse, de rire, de musique et de confessions.

On commence notre escapade par une semaine à la mer. Ensuite, on essayera d'aller en Angleterre ou peut-être aux Pays-Bas. Là où le vent nous mènera.

Je sais que techniquement, il n'est pas séparé de Lana, mais je sais surtout qu'ils ne sont plus réellement un couple depuis un moment et qu'ils frôlent la rupture depuis longtemps. Ils acteront ça à notre retour, je présume.

Quant à ma mère, mon père ne m'a pas mis la pression pour que je reste. Au contraire, il m'a encouragé à me changer les esprits. Il m'appellera si une urgence se déclare. Dans tous les cas, ce n'est pas comme si ma présence importait pour elle.

La météo est encore froide dans le nord à cette période de l'année. En réalité, je dirai plus que c'est venteux, le sable s'envole partout et les vagues s'écrasent sur la berge. Quand on est descendu de la voiture, Luc a couru dans le sable et j'ai pensé qu'il se jetterait dans l'eau. Sa témérité s'est calmée ces derniers temps, je déteins sur lui. À la place, il est resté face au vent à admirer l'horizon sans fin.

Même si la mer du Nord est froide, épaisse et opaque, je l'aime tellement. J'y venais tous les étés avec mon père, c'est un peu la frontière entre son pays et le mien. En plus, j'adore le sable à perte de vue. Ici, la plage est immense. Il suffit juste d'aller dans les endroits pas trop touristiques et bingo, le bonheur de la solitude dans un paysage serein et rassurant. Avec un peu de chance, il ne pleuvra pas.

En arrivant à l'hôtel miteux que nous avons réservé, la question du lit s'est posée. Il y avait bien évidemment deux lits, mais on les a rassemblés pour n'en faire qu'un. La première nuit, il m'a dit qu'il ne fera rien avec moi tant que je n'initie pas l'acte. Il voulait être sûr de ne pas me brusquer. Alors, on a dormi dans les bras l'un de l'autre. C'était tellement... Romantique ? Je suppose que ce doit être le mot. Agréable, ça, c'est sûr, en revanche. J'ai adoré, j'ai l'impression d'avoir dormi au paradis.

Aujourd'hui, on va sur la plage regarder le coucher de soleil. C'est magnifique de voir toutes ces couleurs ! Je suis allé nous acheter des frites avec du ketchup et de la mayonnaise. Je sais qu'il adore ça.

J'arrive les mains pleines de notre repas quand je le vois de dos, illuminé par les derniers rayons de lumière, la tête posée sur ses bras croisés sur ses genoux, l'air pensif. J'aime quand il est comme ça, les pensées divaguant au même rythme que les vagues. Il est si beau que je pourrais rester bloqué toute ma vie à l'admirer. Luc est la Joconde, quand il est dans la pièce, on ne peut pas s'empêcher de le regarder, quand bien même les toiles autour sont magnifiques, aucune ne vaudra jamais la Joconde de De Vinci. Luc, c'est pareil.

Burning RedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant