Burning Red

Chapitre 26

"My heart, my hips, my body, my love, trying to find a part of me that you didn't touch."

Death by a thousand cuts - Taylor Swift

Luc

Plusieurs jours sont passés depuis mon altercation avec Milo. Depuis, Perséphone est rentrée dans le royaume des mortels et a ramené le printemps avec elle. Les vacances commencent officiellement ce soir, mais je sèche pour aller voir Elios et m'organiser pour la manifestation de demain.

Pour Gabriel, mes sentiments ne diminuent pas. Je ne fais que penser à lui, constamment. J'ai relu toutes les cartes d'anniversaire qu'il m'a offertes et j'ai répondu à chacune. J'ai passé toute la nuit à écrire. J'ai même écrit une réponse à la carte qu'il m'avait écrite à mon anniversaire.

"Gabriel, tu es doux comme une peinture de Monet. Aussi idyllique qu'un été sicilien. Aussi délicat qu'un champ de fleurs en Hollande. Lumineux comme l'art romantique et élégant comme une sculpture de la Renaissance italienne. Aussi onirique que les œuvres de Brent Cotton. Haut en couleur comme le pays des merveilles. Doré comme si tu étais le fils d'Apollon. Lyrique comme les Fleurs du Mal et doux comme La Sonate au Clair de Lune. Tu es beau comme la Grèce Antique et magnifique comme un coquillage. Angélique comme les premières lueurs de l'aube et sensuel comme la lumière d'une bougie, féerique comme les décors du Seigneur des Anneaux et sensible comme une larme. Je t'aime plus que personne n'a jamais aimé sur cette terre."

J'ai écrit cette lettre en moins de temps qu'il en faut pour y penser. Je me demande surtout comment j'ai fait pour être aussi aveugle. Je meurs d'envie de monter sur le toit et de hurler que je l'aime jusqu'à ce que je perde ma voix. Aller chez Elios me changera un peu les idées.

Je marche jusqu'à chez eux pour profiter des premiers rayons du soleil de la saison. La beauté du soleil me rappelle celle de mon Gabriel. Je suppose que si je n'arrivais pas à m'avouer que je l'aimais, c'est que c'est toujours plus difficile d'ouvrir les yeux lorsqu'on est face au soleil.

J'arrive chez Elios et dépose mes chaussures dans l'entrée. Léo est à la fac aujourd'hui. Je rejoins donc Elios dans la cuisine et me sers un verre de limonade fraîchement préparé par notre cuistot préféré. Je l'aide à éplucher des oignons pendant qu'il s'occupe de cuire un steak. On dresse la table et je commence à couper ma viande et à manger mes haricots verts. On se donne rendez-vous demain sur la place de la Bastille à 13 h.

J'ai toujours considéré Elios comme un genre de grand frère. On est pareil et on a même un air de ressemblance physique, je trouve. Son avis a toujours été important pour moi et il m'a constamment aidé à grandir.

— Comment va Gaby ? Ça ne doit pas être facile pour lui toute cette situation, demande Elios.

— Il est chamboulé, c'est un changement énorme dans sa vie. Il a rompu avec Jade et je pense que ça lui a fait réaliser pas mal de choses.

— Il a rompu avec Jade parce que sa mère est revenue ? demande mon ami avec un air d'incompréhension.

— Non, il a rompu avec elle parce qu'il n'est pas amoureux d'elle, dis-je, crispé.

— D'accord, répond-il, sentant qu'il a touché une corde sensible.

Je devrais peut-être lui en parler. Je sais qu'il n'en parlera à personne et qu'il me donnera de bons conseils.

— Et Lana ? renchérit Elios.

— Elle va bien.

— Tu es encore avec elle ?