Chapitre 38

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"Staring at the window like I'm not your favorite town. I'm New York City."

False God - Taylor Swift

Luc

Je caresse les cheveux de Gaby du bout des doigts, attendant qu'il se réveille. Je le regarde dormir depuis déjà plus d'une heure. J'étais levé aux aurores par mes tourments. J'ai beau être sur un petit nuage depuis la journée magique d'hier, je n'arrive pas à m'enlever de la tête, que c'est peut-être l'une des dernières. Je savais que j'espérais de tout mon cœur qu'il change d'avis et ne parte pas, mais je ne pensais pas que ce serait à ce point.

J'ai peur que cela mette un terme à notre relation. J'ai peur de me retrouver sans lui. J'ai peur qu'il parte et qu'il finisse par ne plus être amoureux de moi. Ça me briserait le cœur parce que je sais que ce serait impossible pour moi de passer à autre chose. Je suis certain que l'amour ne disparaîtra jamais de la planète tant que je vivrai, parce que je l'aimerai jusqu'à mon dernier jour.

Je le sens s'agiter, sur le point de se réveiller et cela me fait tout oublier. Après tout, si notre relation doit se compliquer bientôt, autant profiter du moment où tout est encore simple. Doucement, il entre-ouvre les yeux. Comment fait-il pour avoir une aura si lumineuse dès le réveil ?

— J'ai commandé le room service, mon amour, annoncé-je en écartant les cheveux d'or sur son visage.

J'ouvre le rideau afin que le soleil du matin vienne nous réchauffer la peau dans notre lit. Gaby se redresse et s'adosse contre la tête de lit. Les draps ne couvrent plus son torse. J'adore la vue.

Je m'empresse de le rejoindre. Toute la parure de lit sent le Bleu de Chanel. J'ai l'impression de nager dans l'une des rivières du paradis. Je dépose mes lèvres sur son épaule, il frémit.

— Tu as bien dormi, Luc ? demande-t-il en appuyant sa tête contre la mienne.

— Quand tu es près de moi, toujours. Et toi ?

— Le matelas pourrait être de meilleure qualité, ironise-t-il.

— Regarde, j'ai commandé du jus d'orange pressé, des pâtisseries faites par le chef cuisinier de l'hôtel et bien sûr, des fruits frais.

— C'est adorable, dit-il en glissant dans sa bouche un raisin blanc.

Il croque dans un croissant croustillant puis mâche, la tête posée sur la tête de lit derrière lui. Je picore ce qu'il y a devant moi, ne pensant pas à grand-chose, savourant plus le moment paisible que la nourriture devant moi.

— Luc, je voulais te parler de quelque chose, annonce-t-il, la voix grave.

Je me redresse pour lui faire comprendre le ton solennel que prend notre conversation.

— Tu sais, hier, je t'ai dit que j'étais pris à New York.

— Oui, je n'ai pas encore perdu la mémoire, dis-je sarcastiquement.

— Eh bien, je ne t'ai pas tout dit. À vrai dire, ma bourse ne couvre pas tous les frais. Je devrais travailler et peut-être faire un crédit. Mais ça, je me débrouillerai. Luc, je pense que tu devrais venir avec moi à New York.

— Quoi ?

— Mais oui, réfléchis-y, c'est une idée géniale. Toi, tu n'as pas besoin de travailler avec l'argent que tu as. Tu aurais quelques années de repos. On serait ensemble et on vivrait même ensemble. Je trouve que c'est une idée formidable. En plus, je crois qu'aucune des écoles pour lesquelles tu as postulé ne te plait.

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