Chapitre 37

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"We were staying in Paris to get away from your parents. You look so proud standing there with a frown and a cigarette, posting pictures of yourself on the internet."

Paris - The Chainsmokers

Gabriel

J'ai dix-huit ans aujourd'hui et je compte bien passer une journée inoubliable. J'ai pour objectif de vivre le meilleur 16 mai de toute ma vie ! En plus, j'ai passé une semaine plutôt horrible, alors je veux tout oublier en passant une bonne journée.

J'ai été plutôt morose ces derniers temps. Je suis resté avec Abel pendant deux jours après sa blessure. Il était abattu, mais au final, ses amis proches ont pris mon relais. On s'échange quelques messages, mais sans plus. Ensuite, il y a eu les examens blancs que je pense avoir réussis, mais qui m'ont mis un sacré stress. Tout ça, c'est sans parler de Luc ! Il était tellement distant cette semaine. À cause de ça, je me suis rongé les sangs. J'ai peur qu'il m'évite, mais surtout j'ai peur de la raison de cet évitement.

Cependant, tout semble aller mieux. Il m'a appelé ce matin pour me dire qu'il passerait me prendre après le petit-déjeuner parce qu'il avait une surprise. J'ai si hâte ! J'ai moi aussi une surprise pour lui : Je suis admis à la Fashion Institute of Technology de New York ! Quand j'ai reçu la lettre, j'ai cru m'évanouir ! Pile pour mon anniversaire, c'est le plus beau cadeau qu'on puisse me faire. Malheureusement, la bourse ne couvre pas entièrement le coût de l'école, mais je trouverai une solution. Je travaillerai trois fois plus que les autres pour réussir mes études et accomplir mon rêve.

Mon bonheur ne tient plus qu'à moi, je suis le seul à pouvoir m'en donner les moyens. Je voulais l'annoncer à Luc en personne, alors depuis quelques jours, je le lui cache. J'ai tellement hâte d'y être, rien ne pourra gâcher cette journée.

Après avoir mangé et soufflé mes bougies avec mon papa, Luc sonne à la porte et quand je lui ouvre, il m'embrasse fougueusement. Comme s'il était en manque. Puis, il court dans ma chambre et me prépare un sac avec des vêtements. Je comprends vite qu'on va découcher ce soir. Je brûle d'impatience de savoir où nous allons.

On sort main dans la main et il me guide plus loin dans la rue, là où est garée la voiture d'Elios. Il commence à conduire puis s'arrête devant ce qu'il appelle mon pré-cadeau : un salon de tatouage.

— Il est temps qu'on ait notre premier coup de tête en tant qu'adulte, Gabou ! s'exclame-t-il.

Je claque la portière et le suis volontiers à l'intérieur de la boutique. Les locaux sont très propres et inspirent confiance. Une odeur de désinfectant flotte dans l'air, laissant peu de doute quant à la stérilité et à la propreté des lieux. Vient le moment de choisir les designs.

— J'aimerais la lettre G entre les pectoraux, annonce-t-il. Presque au niveau du cœur, mais pas trop grand, je veux quelque chose de fin.

Je l'accompagne se faire tatouer en attendant de choisir le mien. Il retire son pull et j'admire la vue. Soudain, je comprends pourquoi il a choisi cet endroit, c'est pile là où s'arrête son collier. Nos deux initiales seront toujours l'une près de l'autre. C'est une jolie signification.

Ça me donne une idée. Je vais faire quelque chose qui me fait penser à Luc.

— Tu vas faire quoi, Gaby ? demande Luc.

— Tu verras ce soir, répondé-je avec un clin d'œil.

J'entre dans une autre pièce et m'assieds sur un fauteuil en cuir adapté. La tatoueuse me place le stencil sur la peau. C'est froid, ou peut-être que ce sont ses mains qui le sont. À gauche, juste au niveau de la fossette en bas de mon dos, elle place la petite lune, en référence à la tâche de naissance de Luc. De l'autre côté, un petit soleil.

Burning RedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant