Confiance

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- Sophie, tu peux venir s'il te plait. Me dit Stephan en passant juste la tête de la porte.

- J'arrive.

J'arrête de coudre la manche de la veste et vais rejoindre Stephan. Je le retrouve avec ma cheffe.

- Oui, oh bonjour Madame !

- Bonjour Sophie me dit-elle sérieusement.

- J'ai fait une bêtise ?

- Non, non pas du tout, ne t'inquiète pas. Je voulais te voir nous avons un gros problème. Marlon a un défilé à Londres dans 2 jours. Je veux que tu l'accompagne.

- Quoi, mais....

- Je sais que ce n'était pas prévu et que tu ne l'as jamais fait, la personne qui devait le faire est à l'hôpital. Bien sûr, tu seras payé en conséquence et tous les frais seront à notre charge bien sûr. Tu devras lui choisir les tenues qu'il devra porter, l'aider à s'habiller. Il portera aussi des tenues autres que notre marque donc, tu devras faire les retouches si c'est nécessaire. Tu nous sauverais la vie si tu acceptais je n'ai personne d'autre que je pourrais envoyer sinon, je serai obligé d'annuler et cela nous causerais des problèmes car nous avons personne d'autre sous la main. 

- D'a... d'accord

- Merci, je vu avec ton école et ils sont d'accord si tu acceptes. Je préviendrais aussi le grand patron que tu nous sauve .Je vous laisse, j'ai une réunion dans 10 minutes.

Sans demander son reste, elle s'en va. Stephan n'a même pas le temps de dire quelque chose, qu'elle est déjà partie. Je suis abasourdie par ses paroles. Je vais partir avec l'autre abruti.

- So, tu vas devoir te coltiner l'autre plusieurs jours de suite.

- Oui, j'espère que l'on ne va pas s'entretuer.

- Je suis sûr qu'il va être ravi.

- Ҫa j'en doute. Je ne sais même pas ce que j'ai à faire ? En plus le grand patron va être au courant. Tu t'imagine s'il y a un soucis, je vais me faire virer tout de suite et je ne pourrais plus jamais trouver du travail. 

- Tu vas t'en sortir, ne t'inquiète pas. Ils vont te donner tous les renseignements et Marlon a l'habitude.

Je passe les deux jours suivants à préparer les tenues de Marlon pour le défilé. Je travaille jour et nuit, ajustant les moindres détails pour m'assurer que tout est parfait. Sacrifiant mon sommeil et ma santé pour s'assurer que tout serait parfait. J'ai reçu par mail tout ce qu'il y avait à faire. Malgré la fatigue, je suis animée par l'excitation et la passion pour mon métier. J'ai créé des designs audacieux et innovants, mélangeant des styles classiques avec des touches modernes. Je veux lui montrer ce que je vaux même si je sais qu'il pense que ce n'est pas moi mais, Stephan. Je suis fière de moi et de ce que j'ai accompli. Je suis impatiente de voir ce que cela va donner. Je sais que j'ai encore beaucoup à apprendre et à découvrir, mais je suis prête à relever tous les obstacles.

Je prépare méticuleusement les tenues pour le déplacement, en tenant compte des dernières tendances et des préférences spécifiques de Marlon. Je les emballe dans des housses que je mets sur des portants.

Le jour du départ arrive enfin. Je suis épuisée mais déterminée. Je retrouve Marlon à l'aéroport, il a l'air aussi ravi que moi de cette situation.

- Tu es la dernière personne que je voulais voir ici, la grosse.

- Le sentiment est réciproque, crois-moi. Je ne suis là que pour le travail. C'est ma cheffe qui m'a forcée à venir. Cela n'était pas prévu.

- Mais, bien sûr ! Je ne veux que tu restes loin de moi et que tu ne me fasses pas chier.

- Ne t'inquiète pas, je n'ai pas envie de te voir aussi. Tu ne me verras que pour le défilé parce que l'on n'a pas le choix.

Nous montons à bord de l'avion dans un silence tendu. Marlon est parti draguer plus loin ce qui m'arrange. Comme nous avions tout un secteur réservé pour nous, je m'assoie à côté d'une maquilleuse. Pendant le vol, nous parlons peu avec ma voisine car elle a dormis près tout le vol. Je repasse en revue les tenues que j'ai préparées pour lui. Je suis fière de mon travail, mais je sais que Marlon ne le reconnaîtra jamais.

Une fois à Londres, les choses se compliquent. A lieu de se reposer le du voyage, il sort avec une des filles du staff. Le lendemain matin aux essayages, j'ai dû le chercher dans tout l'hôtel parce qu'il n'était pas au rendez-vous. Et comme par hasard, il était en train de s'envoyer en l'air dans sa chambre. Marlon est difficile et refuse de porter certaines de mes créations. Nous nous disputons constamment, mais je reste ferme. Heureusement que le personnel du staff est concilient avec moi et m'aident beaucoup. Je suis à bout de nerf. Le séjour va être long voir très long. Après tout, c'est moi qui suis en charge de son apparence pour le défilé.

Finalement, le jour du défilé arrive. Malgré nos différences, Marlon porte mes créations avec élégance et assurance comme il sait si bien le faire. Il est méconnaissable dans son travail. Je ne peux m'empêcher d'être fière de lui de les mettre en valeur, même si je ne lui dirai jamais. Je réalise que malgré les difficultés, j'aime mon travail. J'aime la créativité qu'il exige, la satisfaction que je ressens lorsque je vois mes créations portées sur le podium. J'aime le défi qu'il représente, la nécessité de toujours innover et de me surpasser.

Après le défilé, nous retournons à l'hôtel dans un silence étrangement confortable. Nous sommes tous les deux épuisés et soulagés que tout soit fini. Nous repartons le lendemain matin et avons 2 jours de repos bien mérités où je vais dormir. Malgré les difficultés, j'ai réussi à accomplir ma mission. Je m'effondre sur mon lit, épuisée mais heureuse. Le lendemain matin, je me réveille tôt pour préparer le retour à Paris.

A notre retour, la tension entre Marlon et moi n'a fait que s'intensifier. Chaque rencontre est une nouvelle occasion de se disputer, chaque regard échangé est chargé de mépris et de haine. 

Tu es ma haineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant