Tu es ma haine

Mise au point

Le lendemain, après une journée de travail Stephan me lance un regard complice.

- On va boire un verre ce soir avec mon mari, tu viens ? Histoire de décompresser un peu ?

- Pourquoi pas, ça me fera du bien, réponds-je en souriant.

Nous nous retrouvons dans un petit bar cosy, où la musique est douce et l'ambiance détendue. Le mari de Stephan nous a rejoint à la sortie du travail. Stephan commande des cocktails, et nous commençons à discuter de tout et de rien. Peu à peu, je sens la tension de la journée s'évaporer.

Mais alors que je commence à me détendre, la porte du bar s'ouvre et mon cœur se fige. Marlon entre, et notre regard se croise immédiatement.

- Putain, souffle-je à mi-voix.

Sophie suit mon regard et comprend instantanément.

- Allez, courage, on est là pour se détendre, pas pour se prendre la tête. C'est moi qui l'ai invité, vous avez des choses à vous dire. Nous sommes là pour apaiser la tension.

La présence de Marlon change immédiatement l'ambiance pour moi. Mon cœur bat plus vite, une boule d'angoisse se forme dans mon estomac. Stephan et son mari semblent s'en rendre compte. Stephan me donne une tape amicale sur l'épaule et me sourit, comme pour m'encourager.

- Respire, dit-il doucement. On est là pour toi.

Marlon s'approche lentement, un mélange de curiosité et de prudence dans le regard. Il s'arrête à notre table, hésitant.

- Salut, dit-il finalement, visiblement un peu gêné. Est-ce que je peux me joindre à vous ?

Stephan répond avec enthousiasme, l'invitant à s'asseoir. Je reste silencieux, tentant de cacher ma nervosité. Les premiers moments sont tendus, mais Stephan, avec son mari, tente de maintenir la conversation fluide et légère.

- Bonsoir Marlon, murmure Stephan, essayant de briser la glace. Comment ça va ?

- Ça va, répond-il, visiblement mal à l'aise.

Je reste silencieuse, jouant nerveusement avec mon verre. La situation est étrange et tendue, mais Sophie reprend rapidement la conversation, posant des questions à Marlon pour alléger l'ambiance. Peu à peu, la tension se dissipe un peu et les échanges deviennent plus fluides.

On devrait parler, non ? dit Marlon en me regardant droit dans les yeux.

Je prends une profonde inspiration et hoche la tête.

- Oui, tu as raison.

Nous nous levons et nous dirigeons vers une table un peu à l'écart. Stephan et Sophie nous observent, leur soutien silencieux réconfortant.

- Pourquoi tu es venu ? lui demandai-je une fois assis.

- J'ai beaucoup réfléchi depuis notre dernière rencontre, commence-t-il. Et j'ai réalisé que j'avais beaucoup de choses à te dire. Des excuses à présenter, des explications à donner.

Je l'écoute en silence, mon cœur battant à tout rompre.

- Je n'ai pas été honnête avec toi, continue-t-il. Je sais que je t'ai fait du mal, et je m'en veux terriblement. J'aimerais vraiment qu'on puisse discuter et essayer de comprendre ce qui s'est passé.

Je sens mes yeux se remplir de larmes, mais je prends sur moi pour rester calme.

- Ça a été difficile pour moi aussi, Marlon. J'ai eu l'impression que ce qu'il s'est passé n'était rien pour toi. Que je n'étais qu'une fille de plus à être passée dans ton lit.

Il baisse les yeux, visiblement bouleversé.

- Je sais, murmure-t-il pourtant ce n'est pas le cas. Quand, je me suis réveillé, je me rappelais de cette nuit monumentale. J'étais sur un nuage car, je n'avais jamais autant pris mon pied avec une femme. D'habitude, je tire mon coup avec dégout et c'est tout mais, là, je ne peux pas l'expliquer car, je n'ai pas les mots. Je ne veux pas gâcher ce qu'il se construit entre nous. Je veux juste que tu saches tu n'es pas une fille de plus a avoir été dans mon lit. Tu as été la seule car je n'ai emmené aucune de mes conquêtes chez moi. Je suis prêt à tout faire pour réparer ce qui peut l'être. Pour que tu puisses me pardonner, si possible

Un silence lourd s'installe entre nous. Marlon semble vraiment sincère, et j'essaie de comprendre ses paroles tout en m'accrochant à ma propre douleur.

- Marlon, dis-je doucement, c'est difficile pour moi de te croire après tout ce qui s'est passé. J'ai eu l'impression que tu te moquais de moi. Je ne suis pas quelqu'un qui se laisse aller comme cette nuit-là.

Il relève les yeux, sa détresse évidente.

- Je comprends, murmure-t-il. Je ne peux pas effacer ce qui s'est passé, mais je veux vraiment essayer de te prouver que ce n'est pas la vérité. Ce que nous avons partagé cette nuit-là était important pour moi, même si nous avions bu. C'était bien plus qu'une simple aventure d'un soir.

Je prends une profonde inspiration, cherchant à équilibrer mes émotions.

- Peut-être que je suis un peu naïve, mais je ne sais plus quoi penser. Et ça fait mal de savoir que tu pourrais avoir été indifférent à tout ça.

Marlon hoche la tête, visiblement touché.

- Je n'étais pas indifférent. C'était intense et vrai, mais je reconnais que j'ai eu du mal à gérer ça correctement. J'étais effrayé par ce que ça signifiait pour moi, et au lieu de parler, j'ai agi de manière égoïste. Je n'ai jamais eu ce sentiment.

Je ferme les yeux un instant, essayant de calmer mes émotions. Quand je les rouvre, je vois que Marlon attend patiemment, sa main tendue vers moi en signe de réconciliation.

- Si nous voulons aller de l'avant, dit-il, il faut commencer par être honnêtes et transparents. Je ne veux plus de secrets entre nous.

Je regarde sa main, puis ses yeux, et je sens que quelque chose en moi se détend légèrement.

- D'accord, dis-je doucement. Je suis prête à essayer, mais je veux que tu comprennes que cela prendra du temps. Je ne peux pas oublier ce qui s'est passé si facilement.

Marlon acquiesce avec sérieux.

- Je comprends. Je suis prêt à faire tout ce qu'il faut pour te montrer que je suis sincère. Je veux te prouver que je peux être quelqu'un sur qui tu peux compter.

Nous retournons à la table, et Marlon se réintègre à la conversation avec Stephan et son mari. La soirée continue dans une atmosphère un peu plus détendue. Il est clair que nous avons encore un long chemin à parcourir, mais la communication honnête est un bon point de départ.