Soutien

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Plus tard dans la soirée, le père de Marlon rentre.

- Bonsoir

- Oh mon chéri te voilà, il est si tard que ça !

- Bonsoir papa, je te présente Sophie ma styliste et amie dit-il à son père en l'enlaçant.

- Bonsoir Monsieur

- Bonsoir mademoiselle

- Je ne pensais pas te voir ici, je n'ai pas vu ta voiture.

- C'est normal, ils sont venus avec moi. Il y a eu un souci sur le tournage. Viens assis toi, ils vont tout te raconter et ce n'est pas bon à entendre.

Le père de Marlon s'assoie en face de nous sur un fauteuil. Lorsque je détaille discrètement celui-ci, je remarque de la ressemblance avec son fils, le même regard, le même tracé de visage.

Marlon commence son récit. Plus il avance dans celui-ci plus son père se tend. Lorsqu'il arrive à ma tentative de viol, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Son père tape sur la table basse devant lui ce qui nous fait sursauter tous. Le geste brusque du père de Marlon fait frémir la pièce, l'atmosphère chargée de tension. Je me sens soudainement mal à l'aise, réalisant l'ampleur des ennuis dans lesquels nous nous sommes retrouvés impliquée.

- Mon fils, pourquoi ne m'as-tu rien dit plus tôt ? rugit le père de Marlon, ses yeux lançant des éclairs.

Marlon baisse la tête, visiblement accablé par la colère paternelle.

- Je... je ne voulais pas te causer de soucis, papa. Je pensais que je pouvais gérer ça tout seul.

-Tout seul ? Il t'a rabaissé pendant des années, Marlon ! C'est inacceptable. Tu te donnes corps et âme dans ton métier. Je comprends mieux ton comportement.

- Je suis désolé, là, je n'ai pas pu me retenir, il a voulu s'en prendre à Sophie. C'est grâce à elle que j'ai ouvert les yeux. Aujourd'hui, il a eu les mots de trop et j'ai péter un plomb. Si elle ne m'avait pas arrêté, je l'aurais certainement tué.

Je me sens prise au piège. Je savais que le silence était une erreur, mais la peur m'avait paralysée. Maintenant, confrontée à la colère du père de Marlon, je me sentais coupable.

-Je... je ne savais pas quoi faire, Monsieur. Je suis désolée.

Le père de Marlon pince les lèvres, essayant de contenir sa colère.

- Bon, ce n'est pas le moment de chercher des coupables. Ce qu'il nous faut maintenant, c'est agir. Nous irons voir la police demain car, il se fait tard. Vous dormez ici et je vous y conduirais demain. Nous demanderons à mon avocat pour le procès. Il ne faut pas laisser faire ceci.

- Je travaille demain et je n'ai pas les moyens de payer un avocat, je voulais prendre l'aide juridictionnelle.

- Sophie ne t'inquiète pas pour ton travail, j'envoie un message à Stephan pour lui expliquer et pour ce qui est de l'avocat, nous prendrons les frais d'avocats à notre charge me répond sa mère.

- Mais ...

Marlon prend ma main et me regarde.

- Mes parents ont raison, tu dois être défendu correctement et ne te soucis pas des frais d'accord. Nous nous soutiendrons comme nous le faisons maintenant.

- D'accord

J'observe la scène, me sentant à la fois soulagée par l'intervention du père de Marlon et accablée par le poids de la situation. Je me demande ce qui va se passer ensuite, craignant l'incertitude qui plane sur leur avenir.

- Merci beaucoup pour tout, Monsieur, Madame. Je ne sais pas comment vous remercier, dis-je avec sincérité.

Le père de Marlon m'adresse un léger sourire.

- Pas de quoi, Sophie. Nous sommes là pour vous soutenir.

- Bon maintenant, tout le monde au lit. Marlon, tu lui prêteras un tee-shirt et pour dormir. Et toi Sophie, tu vas m'aider à préparer ton lit dans la chambre d'ami. Demain matin, on passera chez toi pour que tu te changes avant d'aller au commissariat.

Je suis la mère de Marlon dans la chambre d'ami, laissant Marlon et son père discuter dans le salon. Pendant que nous préparons le lit, sa mère m'offre quelques mots de réconfort.

- Ne t'en fais pas. Nous serons là pour toi à chaque étape du chemin. Tu as pris des risques en essayant de l'arrêter. Il t'a écouté malgré sa colère. Il aurait pu te faire mal. Tu es quelqu'un d'important pour lui. Tu vas le remettre dans le droit chemin alors, s'il te plait ne l'abandonne pas. Je veux retrouver mon fils et non celui qu'il était il y a quelques temps.

Les mots de la mère de Marlon me touchent profondément, me rappelant que je ne suis pas seule dans cette épreuve. Je m'efforce de retenir mes larmes, me sentant submergée par sa gentillesse et la générosité de cette famille qui m'accueille dans leur foyer.

Après avoir préparé mon lit, Marlon entre dans la chambre avec un tee-shirt propre à la main.

- Tiens, ça devrait faire l'affaire pour la nuit, dit-il en lui tendant le vêtement.

Je lui adresse un petit sourire reconnaissant.

- Merci,et... désolée pour tout ça. Je ne voulais pas causer autant de problèmes.

Il secoue la tête avec empathie.

- Ne t'excuse pas, Sophie. C'est moi qui devrais m'excuser pour tout ce qui s'est passé. Je ne t'ai même pas remercié de m'avoir retenu. Si tu ne m'aurais pas arrêté qui c'est ce qu'il se serai passé. J'étais prêt à le tuer. Mais maintenant, nous sommes ensemble dans cette épreuve. Nous allons nous en sortir, je te le promets.

Je lui souris, touchée par ses paroles réconfortantes.

- Merci, Marlon. Bonne nuit.

- Bonne nuit, Sophie. Repose-toi bien.

Après avoir fais un brin de toilette et enfiler le tee-shirt de Marlon. Je me glisse sous les couvertures, essayant en vain de calmer mon esprit agité. Je suis épuisée, tant émotionnellement que physiquement, mais le sommeil lui semble être une chimère lointaine. Malgré tout, je me sens reconnaissante d'avoir des personnes sur qui compter dans cette période sombre de ma vie.

Tu es ma haineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant