- Toi, qu'est-ce tu lui as encore dit ? rugis-je à l'autre en le plaquant contre le mur.
Sa tête heurte me mur dans un sursaut de surprise, et je perçois de la confusion dans ses yeux.
- Aie, Steph qu'est-ce qu'il t'arrive. Ҫa ne va pas, tu es complètement malade. Tu es à cran, là, s'exclame-t-il de surprise.
- Je répète ma question : qu'est-ce que tu lui as dit ?
- Rien de plus, que la vérité.
- Quelle vérité, celle où tu la rabaisse ! Tu te moque de moi !
- Je ne la rabaisse pas, elle raconte n'importe quoi, elle te dévalorise en me disant que c'est son travail et non le tien. Regarde l'horreur qu'elle faisait l'autre jour. Je lui ai juste dit que ce métier n'était pas fait pour elle.
Ma colère monte d 'un cran, fulminant face à cette justification.
- Putain mais tu es vraiment con, c'est vraiment son travail. Tes tenues, je ne m'en occupe plus depuis qu'elle est là.
Je le lâche si brusquement, le laissant buter contre une table. Où il s'écroule dessus. Je m'approche d'un portant, saisis une housse et l'ouvre. Je sors la robe que Sophie vient de finir. Marlon la contemple perplexe.
- Tu vois ça, c'est la fameuse horreur comme tu dis ! Cette robe est magnifique, même moi, je ne fais pas mieux, malgré mes années d'expériences. Elle a de l'or dans les doigts. Depuis le début, tu la rabaisse, l'humilie réfléchi à tes paroles. Tu as agi comme un con et tu ne veux écouter personne. Il faut que j'agisse par la violence pour te le faire comprendre ? Tu sais que je me retiens de t'en mettre une !
J'expose la robe. Le regard de Marlon s'assombrit, une lueur de compréhension émerge peu à peu dans ses yeux. Il se rend compte de la gravité de ses paroles et de l'impact qu'elles ont eues sur Sophie. Un frisson de remord traverse son corps alors qu'il détourne le regard de la robe devant lui.
- Attends Steph, c'est vraiment elle qui l'a faite ?
- Oui, c'est bien elle et toute seule.
- Je n'avais pas réalisé... Je ne voulais pas lui faire du mal.
Sa voix tremble légèrement, trahissant à la fois confusion et son repentir. Mais lorsque j'entends ses justifications, je réplique d'un ton dur :
- Tu prétends ne pas vouloir lui faire de mal, tu te souviens de tes paroles et de tes actions envers elle et tu me dis que tu ne voulais pas lui faire du mal c'est l'hôpital que se fou de la charité. Tu te moque de moi, c'est même du harcèlement. Sois heureux qu'elle ne l'a pas signalé et quelle a toujours pris ta défense sinon, tu aurais été viré depuis longtemps.
L'expression dure de mon visage s'adoucit légèrement devant sa sincérité. Il prend une profonde inspiration, cherchant à calmer ses émotions bouillonnantes.
- Tu ne comprends pas, il te manque la compréhension. Ces vêtements qu'elle crée, représente bien plus pour elle que tu ne peux l'imaginer. C'est son rêve depuis toujours, son aboutissement à force de travail. Elle y met toute son énergie quand, elle conçoit parfois même au détriment de sa santé en jeu et, tu as mis à mal cette passion en une seule phrase. Tu ne l'as jamais vu quand, elle est dans son monde. Elle a des idées que personnes ne penserait faire et qui font la beauté de ses œuvres. Tu dis qu'elle se vante alors que ce n'est pas le cas, elle a fait passer de ses œuvres pour les miennes car elle ne veut pas être mise en avant et veux rester dans l'ombre. C'est un diamant brut qui ne demande qu'à être polir.
Marlon le regard baissé, semble réaliser l'ampleur de son erreur. Il cherche ses mots, serré par le poids de la culpabilité mais aucun mot ne sort.
- Tu sais ce qu'il te reste à faire. Je te donne une semaine pour essayer de réparer tes conneries. Je n'ose même pas penser dans quel état elle doit être actuellement. Tu l'as mise plus bas que terre. Et si tu n'y arrive pas, je le signalerais et tu devras assumer les conséquences et tu seras au même niveau qu'elle.
Je le retiens par l'épaule avant qu'il ne parte.
- Bon courage pour la convaincre. Tu vas devoir faire preuve de patience et trouver les bonnes paroles. Tu l'as détruite.
Marlon hoche lentement la tête, une détermination nouvelle s'installant dans son regard. Il quitte l'atelier, le cœur lourd mais résolu à réparer ce qu'il a brisé. Le pas de Marlon résonnait lourdement dans les couloirs, l'écho de sa propre culpabilité martèle son esprit. Sa démarche lourde témoigne de la gravité de la situation. Son esprit tourbillonne, jonglant entre la nécessité de réparer son erreur et la crainte de ne pas trouver les mots justes pour se faire pardonner, une simple excuse ne suffira pas. Il sait qu'il va devoir redoubler d'effort et faire ses preuves. Chaque pas est un pas vers la rédemption, mais aussi un chemin à parcourir semer d'embûches.
Il repense à chaque conversation, à chaque geste qu'il pourrait entreprendre pour tenter de rétablir ne serait-ce qu'une étincelle de réconciliation. Les paroles accusatrices de Steph raisonnent encore dans sa tête, pleines de vérités et de poids. Il réalise l'impact de ses actions sur Sophie, son rêve qu'elle poursuit avec passion et détermination. Il revoit les images de la jeune femme, dévouée à son art ainsi que chaque expression de déception sur son visage ce qui lui inflige de puissants remords. Chaque interaction sera une opportunité et chaque instant sera une chance. Il veut rallumer ne serait-ce qu'une étincelle de pardon et de confiance.
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Tu es ma haine
RomanceSophie une étudiante en stylisme va gagné le concours que son école organise. Elle va devoir créer pour Marlon un mannequin de renommé. Celui-ci la déteste sans la connaitre. Il va tout faire pour qu'elle arrête la mode.