Ignorance

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Les jours avaient passé lentement depuis l'élaboration de mon plan diabolique visant à faire prendre conscience à l'abrutit insensible de l'impact de ses mots blessants sur autrui. Il n'avait pas tardé à décider de se venger, et il avait déployer une détermination sans faille pour trouver une manière de me ridiculiser à son tour. Alors que je m'efforçais de garder mon calme et de maintenir un minimum de paix, lui, dans l'ombre, échafaudait secrètement sa vengeance. C'est clair qu'il était prêt à tout pour remporter cette bataille.

La journée de l'incident, je m'apprêtais à quitter l'atelier après une longue journée de travail. Je croyais que notre dernier échange nous avait poussés à mettre un terme à cette querelle stérile qu'il avait provoqué. Mais, j'étais loin de me douter ce qui m'attendait. Je suis prise au dépourvu par une nouvelle attaque plus vicieuse que jamais. Il avait préparé des affiches qu'il avait éparpillé de partout. La photo en question montrait un moment anodin de ma vie, moi en train de déguster un gâteau au chocolat lors d'un déjeuner au restaurant voisin. Mais ce qui m'a blessée profondément, c'était la légende insultante qu'il avait ajoutée : « La grosse gourmande de l'atelier, comment voulez-vous qu'elle ne grossisse pas comme une baleine ? »

La honte et la colère montèrent en moi à la vue de ces affiches cruelle. Je me sentais piégée, humiliée et en colère contre cet homme qui semblait n'avoir aucune limite dans sa quête pour me faire du mal. Il avait décidé de franchir une nouvelle étape dans cette guerre verbale, passant du simple échange de mot blessants à une forme d'humiliation publique. Mes collègues en les découvrant, réagirent de différentes manières. Certains rirent par gêne, d'autres par amusement, mais la plupart semblaient perplexes, personne ne semblait vraiment savoir comment réagir à cette situation embarrassante.

Mon visage rougit de colère et de honte, mais je me suis rappelé ma décision précédente de ne pas réagir. C'est plus facile à dire qu'à faire, surtout lorsque l'on est exposé à une humiliation publique de cette envergure. Néanmoins, je décidai de prendre la haute route et de ne pas lui donner le plaisir de me voir réagir et de prendre sur moi-même. D'un geste déterminé, je retirais toutes les affiches que je trouvais, les déchiraient en plusieurs morceaux et les jetaient à la poubelle, ignorant les rires et les commentaires qui m'entouraient.

Le reste de la journée fut très difficile. Marlon semblait triomphant de sa petite vengeance, mais je ne lui ais pas donné la satisfaction de le montrer. J'ai maintenu ma dignité en dépit de la tempête émotionnelle qui faisait rage en moi. Je savais que succomber à la provocation ne ferait qu'alimenter cette guerre sans fin, et je refusais de descendre à son niveau. Ma résolution à rester forte et à ne pas me laisser abattre était plus grande que jamais.

Cette nouvelle escalade dans notre conflit avait créé une tension palpable. Certaines personnes que je croisais parlaient à voix basse, lançant des regards en coin, incertains de la manière dont ils devaient réagir à cette situation inédite. Elles semblaient sympathiser avec moi, tandis que d'autres semblaient préférer ne pas s'impliquer.

Marlon, assis dans un coin quant à lui, se plaisait visiblement dans le rôle de persécuteur. Il arborait un sourire suffisant, savourant chaque instant de mon apparente humiliation.

- Alors la grosse pas de gâteau au chocolat aujourd'hui ?

Je ne lui réponds même pas.

-Tu as perdu ta langue ?

- Non, juste que je n'en ai pas envie et j'ai autre chose à faire que de répondre à tes conneries.

Je le laisse en plan dans le hall. Pendant ce temps, je cherchais discrètement des alliés parmi mes collègues. Certains semblaient réticents à s'impliquer, craignant de devenir eux-mêmes la cible de cet être odieux. Cependant, d'autres se montraient solidaires, comprenant que ce que Marlon faisait était inacceptable. Nous commencions à nous soutenir mutuellement, à partager nos expériences et à trouver des moyens de contrer ses attaques de manière constructive.

Les jours suivants furent empreints d'une atmosphère tendue. Marlon continuait de me lancer des regards moqueurs, de petits commentaires perfides lorsque nous nous croisons.

La tension dans l'atelier atteignit un point culminant lors d'une réunion d'équipe. Il tenta de m'humilier de nouveau en posant des questions pièges et en faisant des commentaires sarcastiques. Mais cette fois-ci, je fus prête. Je répondis calmement à ses provocations, ne lui laissant aucune prise pour me ridiculiser devant mes supérieurs. Mes collègues semblaient surpris par ma réaction, mais je pouvais sentir leur soutien silencieux.

A partir de ce moment, Marlon comprit que sa tactique habituelle ne fonctionnait plus. Il avait sous-estimé ma détermination à ne pas céder à ses provocations. Cependant, au lieu de reculer, il semblait plus déterminé que jamais à trouver de nouvelles façons de me nuire. Notre guerre prenait une tournure de plus en plus complexe et imprévisible.

Je suis prête à faire face à tout ce qu'il pourrait inventer. J'avais trouvé la force en moi pour rester forte et ne pas me laisser abattre. J'avais appris que la véritable victoire ne résidait dans ma capacité à maintenir ma dignité et ma résilience face à l'adversité. Et ainsi, la bataille se poursuivait, avec une issue incertaine, mais j'étais déterminée à ne jamais abandonner. Chaque jour apportaient son lot de nouvelles provocations, de nouveaux pièges tendus avec soin. Je devais rester sur mes gardes, prête à affronter chaque obstacle qu'il jetait sur mon chemin.

Grace à ce jour-là, j'ai compris que la meilleure façon de lutter contre se méchanceté était de continuer à me surpasser dans mon travail et de ne pas lui laisser le pouvoir de me faire perdre ma dignité. Mais cela n'allait pas être facile, car il est clair qu'il était déterminé à me briser à tout prix. 

Tu es ma haineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant