Espoir

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Les jours suivants sont un mélange d'anxiété et d'attente. Les rues de la ville autrefois familière deviennent des dédales labyrinthiques où mes pensées se perdent. J'essaie de me concentrer sur mes activités quotidiennes mais, l'image de la porte close et de ses pleurs persiste dans ma tête. Ce fardeau me pèse. Chaque soir, je m'approche de son appartement, frappant à la porte avec l'espoir qu'elle puisse me pardonner.

Chaque jour, la réponse reste inchangée : silence de l'autre côté de la porte, suivi de ses mots résolus à me renvoyer. Mais, je ne désespère pas et persiste, persuadé que je pourrais réparer ce que j'ai brisé. Malgré sa décision constante de me rejeter, je ne peux m'empêcher de frapper à sa porte chaque soir, espérant une lueur de changement, un signe d'ouverture, même infime. Mais chaque jour se termine dans un silence glacial, dans la réitération de sa résolution à me garder à distance.

Au fil des jours, les pleurs sont toujours présents. Je sens comme si mes pas étaient enlisés dans un cycle de regrets et d'espoir, un équilibre précaire entre volonté de me racheter et l'acceptation du fait que peut-être, cette blessure est irréparable. Ses pleurs sont une symphonie douloureuse, me rappelant la profondeur de la douleur que j'ai causée. Cette douleur que je ressens au fond de moi.

Mes nuits sont hantées par des rêves empreints de regrets, des scénarios alternatifs où mes actions ne causent pas cette douleur profonde. Chaque battement de mon cœur résonne comme le tic-tac d'une horloge, mesurant le temps qui s'écoule sans réconciliation.

Un jour, alors que le crépuscule engloutit le ciel et que les ombres s'étirent sur la ville, j'entends un léger murmure derrière la porte close. Une lueur d'espoir naît dans mon cœur, un frémissement d'anticipation. Peut-être que ce silence brisé est un signe, une fissure dans le mur de l'indifférence. Je m'approche doucement de la porte, tremblant, de peur de la faire fuir, au lieu de frapper, je m'agenouille humblement, déposant des excuses sur un bout de papier.

« Je ne demande pas le pardon immédiat, mais la chance de me racheter en t'expliquant. Donne-moi l'opportunité de prouver que mes actes ne définissent pas qui je suis. »

J'attend un long moment d'avoir une réponse où que cette fameuse porte s'ouvre. Le temps passe et la réponse ne vient pas. Résigné, je rentre chez moi en trainant le pas. Je m'accroche à l'espoir que mon message ait atteint son cœur, qu'elle puisse entrevoir ma sincérité à travers ces mots.

Les jours suivants sont un mélange de tension et d'attente accrue. Chaque pas vers son appartement est chargé d'une anxiété palpable. Chaque minute qui s'écoule sans réponse aggrave le poids qui pèse sur mes épaules me faisant tomber avec elle. Mes nuits sont agitées et la faim n'est plus vraiment là.

Et puis, un soir, alors que je suis sans espoir, un murmure à peine audible franchit la barrière du silence. Le poids sur mes épaules s'allège légèrement.

- Pourquoi tu continu à venir ?

- Parce que je veux m'excuser et t'expliquer mes réactions. Parce que je veux trouver un moyen de réparer les choses.

Le silence retombe, lourd de sens. Les mots que j'ai attendus si longtemps semblent suspendus dans l'air, comme des papillons fragiles sur le point de s'envoler.

- Tu ne peux pas réparer ça. Tu ne comprends pas la douleur que tu as causée. Tu as brisé mon rêve.

- Je veux essayer. Je veux que tu saches que je regrette chaque moment où je t'ai fait du mal.

- Tes excuses ne serviront à rien, tu m'as fait trop mal.

- Je ne veux pas effacer, je veux simplement apaiser. Je veux que tu saches que je suis prêt à faire tout ce qu'il faut pour te monter que je peux être meilleur, que je peux être digne de ton pardon.

- Je ne sais pas si je pourrai te pardonner un jour. Tes actes et tes paroles m'ont détruite.

- Je comprends. Je serai là, si un jour tu trouves ne serait-ce qu'un soupçon de volonté de me laisser essayer et t'expliquer. Je ne vais pas t'embêter plus, je vais rentrer chez moi pour aujourd'hui. Je reviendrais demain et jusqu'à ce que tu m'ouvre, bonne nuit.

Ses mots sont empreints d'une douleur profonde. Ses paroles sont comme des lames acérées, déchirant l'espoir fragile que j'ai tant nourri. Je comprends, dans ce silence lourd de significations, que mes mots ne suffisent pas à panser ces blessures profondes.

Je m'éclipse sans rien dire de plus, laissant derrière moi une conversation inachevée. Le cœur un peu moins lourd de lui avoir parlé. Les jours qui vont suivre seront moins angoissant. Cette fois, c'est une attente teintée d'une minuscule lueur d'espoir, une promesse de changement et de rédemption. Chaque pas vers l'avenir est incertain, mais au moins, il y a un pas à faire. 

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Bonne année à tous que celle-ci soit bonne et merci de me suivre. 

Tu es ma haineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant