Tension

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Chaque jour semble apporter son lot de disputes et d'animosité entre Marlon et moi. Chacune de nos rencontres est soit un duel silencieux soit des affrontements de volontés. Nous sommes comme deux aimants opposés, incapable de nous parler sans un seul mot de travers ou un regard méprisant envers l'autre.

Je suis épuisée, non seulement physiquement, mais aussi émotionnellement. Je fais de mon mieux pour accomplir ma mission avec succès. Je me rends compte que Marlon ne changerait pas sa perception de moi du jour au lendemain. Est-ce que même là changera-t-il. Je ne veux pas que l'on soit ami mais, juste qu'il me respecte. Je suis toujours la « grosse » qu'il m'éprise et hait.

Pourtant, malgré tous ces obstacles, je suis déterminée à rester professionnelle. J'ai choisi ce métier par passion et, je refuse de laisser son attitude me décourager. Je me concentre sur mon travail, ajustant les tenues, gérant les retouches et, veillant à ce que tout soit parfait pour les prochains évènements.

Les semaines passent, et la tension entre Marlon et moi ne fait que s'accentuer. C'est presque un rituel. Chaque jour, nos échangent sont teintés de mépris et d'animosité, créant un climat toxique pesant. Nous sommes comme des aimants opposés, incapable de nous parler sans que cela ne dégénère en dispute. Mon collègue est une véritable bouée de sauvetage dans cette mer agitée de tensions.

- Sophie, voici le planning de Marlon.

- Merci Stephan.

Je regarde le papier que mon collègue me donne. Il a un photoshoot la semaine prochaine. Il va falloir que je m'y mette tout de suite. J'ai trois tenues à confectionner. Je regarde dans celles que j'ai déjà confectionner en avance. C'est parfait, j'en ai une de complète et sur une deuxième, il me manque que quelques finitions ce qui m'a fait gagner pas mal de temps. Sinon, j'aurai été obligé de demander de l'aide à Stephan.

- Je dois t'aider à quelque chose ?

- Non, il me faut trois tenues et j'en ai déjà une complète et presque une deuxième. Je n'ai pas beaucoup à faire sur celle-ci dis-je en lui montrant. J'en ai juste une à créer et j'ai déjà mon idée.

- N'hésite pas si tu as besoin et prend du temps de te reposer et de manger. Je dois te laisser, j'ai une réunion. Tu pourras fermer en partant.

- Oui papa !

- Tu vas voir toi. Remarque je pourrais être fier de t'avoir comme fille. Bon je file.

Stephan s'en va et moi, je m'attelle à faire mes croquis. Les idées fusent dans ma tête. Mon crayon frotte sur le papier.

Un jour, alors que je m'efforce de finaliser la tenue, Marlon entre dans l'atelier. Stephan est parti déjeuner avec sa mère. Le visage de Marlon est marqué par son mépris habituel et, il ne peu s'empêcher de lancer des commentaires cruels sur mon travail. Sa haine contre moi est palpable et elle emprisonne chacune de nos altercations. Il s'approche de moi, le visage contorsionné par un sourire cruel, et me reproche d'abîmer ses tenues avec mon incompétence supposée.

- Qu'est-ce que tu fais la grosse, tu vas abimer mes tenues ! lance-t-il d'un ton condescendant.

Je prends une profonde inspiration, refoulant ma propre haine qui monte en moi. Je continue de travailler en silence, sachant que mes actions parleront plus fort que des mots veineux. Mais, il s'en prend à moi de manière de plus en plus agressive.

- Je t'ai dit d'arrêter !

- Vas te faire foutre connard dis-je entre mes dents.

- Qu'est-ce que tu as dit ! Même pour parler, tu n'es pas douée. Je t'ai dit d'arrêter. Je ne veux pas que tu sabote mes tenues ! insiste-t-il, arrachant le vêtement que j'ai entre les mains et me faisant piquer par une épingle.

Je ne peux m'empêcher de lâcher un « aïe » de douleur, ce qui le fait ricaner davantage.

- Tu vois, tu n'es capable de rien, assène-t-il avec un rictus méprisant.

Je me retiens de répliquer, sachant que cela ne ferait qu'envenimer les choses. Il continue de me provoquer, affirmant que je suis bonne à rien et que je devrais arrêter de mentir sur ma compétence.

- C'est ton travail, pas celui de Stephan, retorque-t-il avec un rire moqueur.

- Non, c'est bien mon travail, répliquai-je avec fermeté. Et, si tu es venu ici pour me rabaisser, tu peux dégager et me laisser travailler.

Marlon prétend être venu voir Stephan, affirmant avoir besoin de vêtements pour un événement ce soir. Il fouille parmi ceux déjà confectionnés pour les petites occasions et en choisit quelques-uns. Je m'efforce de rester impassible face à ses commentaires méprisants, mais l'exaspération grandit en moi.

Une fois qu'il à terminé de choisir, il se dirige vers la sortie. Cependant, avant de partir, je lui lance un blouson en cuir style Bad boy, sachant qu'il pourrait faire froid ce soir.

- Qu'est-ce que tu veux que je fasse avec ça ? demande-t-il d'un ton agacé en attrapant le blouson.

- Fais-en ce que tu veux, répliquais-je froidement. Il pourrait faire frais ce soir, Même si je m'en fiche totalement. Si tu ne veux pas être malade.

Sans un mot de plus, Marlon quitte l'atelier avec la tenue qu'il a choisie, me laissant travailler en paix. Malgré la haine persistante être nous, je continue de m'accrocher à ma détermination et à ma passion pour mon métier, refusant de laisser son attitude me décourager et continu de travailler jusqu'à tard dans la soirée. 

Tu es ma haineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant