Pas le choix

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Marlon et sa mère m'ont ramené chez moi dans la soirée. Nous voilà devant mon bâtiment :

- Bonne nuit ma chérie, tu ne devrais pas rester toute seule cette nuit. Marlon peut dormir chez toi.

- Maman !

- Ben quoi, après ce qu'elle a vécu aujourd'hui, cela lui ferai du bien. 

- Ҫa ira merci. Je ne veux pas le déranger plus.

- Et, je n'ai pas d'affaire de rechange.

- Je t'ai préparé un sac, il est dans le coffre.

- Tu as vraiment penser à tout.

Je pouffe de rire en voyant la tête dépitée de Marlon. Il n'ose plus me regarder.

- Bon alors, vous faîtes quoi ? Je ne vais pas dormir ici et ton père va s'inquiéter.

- C'est bon, tu peux monter, dit-je à Marlon en lui adressant un sourire rassurant.

- Tu es sûr, je ne veux pas te déranger.

Je sors de la voiture en disant aurevoir à sa mère qui est toute souriante. Marlon récupère le sac que sa mère a préparé. Il reste immobile, les mains dans les poches, visiblement mal à l'aise. Je le regarde avec amusement. A peine le coffre fermé que sa mère partie. Marlon regarde la voiture gêné.

- Tu viens ? lui demandai-je.

- Euh... oui, bien sûr, répond-il en se ressaisissant.

Nous montons ensemble jusqu'à mon appartement. Je cherche mes clés dans mon sac et ouvre la porte. L'appartement est sombre et silencieux, comme d'habitude. Je dépose mes affaires sur la table de l'entrée et me tourne vers Marlon.

- Fais comme chez toi, lui dis-je en allumant la lumière du salon.

- Merci, répond-il timidement, posant son sac près du canapé. Je suis désolé pour ma mère. Je ne m'attendais pas à ça. 

Je m'efforce de paraître détendue, mais je sens la tension dans l'air. Marlon se dirige vers la fenêtre et regarde dehors, essayant d'éviter mon regard. Je décide de briser le silence.

- Ni t'inquiète pas ce n'est pas grave. Je vais me prendre un thé, tu en veux un où autre chose ?

- Un thé, ça serait bien, merci.

Je me dirige vers la cuisine et mets de l'eau à chauffer. Pendant ce temps, Marlon s'assied sur le canapé, l'air pensif. Je prépare les tasses et les sachets de thé, puis je les apporte au salon.

- Voilà, dis-je en posant les tasses sur la table basse.

- Merci, répond-il en prenant la sienne.

Nous restons silencieux un moment, chacun absorbé dans ses pensées. Je me demande ce qu'il pense de toute cette situation. Finalement, il prend la parole.

- Je ne veux pas m'incrusté, je peux rentrer chez moi si tu veux.

- Ce n'est rien, Marlon. Ça me fait plaisir que tu sois là.

Il me sourit, et pour la première fois depuis longtemps, je sens un peu de la tension se dissiper. Nous passons la soirée à discuter de tout et de rien, et petit à petit, l'atmosphère devient plus détendue.

Finalement, la fatigue commence à se faire sentir et je bâille en m'étirant.

- Il est tard, on devrait aller dormir, dis-je en me levant. Viens je te montre la chambre d'amis.

- Oui, tu as raison, répond Marlon en se levant à son tour.

Je le conduis à la chambre d'amis.

- Bonne nuit, Marlon.

-Bonne nuit, répond-il avec un sourire.

Je retourne dans ma chambre et me glisse sous les couvertures, épuisée mais étrangement apaisée. La présence de Marlon dans l'appartement me rassure, et je m'endors rapidement, le cœur un peu plus léger.

Le lendemain matin, je me réveille avec le soleil qui filtre à travers les rideaux de ma chambre. Mon réveil allait sonner. J'entends des bruits venant de la cuisine et me rappelle que Marlon a passé la nuit ici. Je m'étire et me lève, curieuse de savoir ce qu'il fait.

En entrant dans la cuisine, je le vois en train de préparer le petit-déjeuner. Il a mis la table et fait cuire des crêpes. Il se retourne en entendant mes pas.

- Bonjour, bien dormi ? me demande-t-il avec un sourire.

- Oui, très bien, merci. Et toi ?

- Comme un bébé, répond-il en riant. Tu prends quoi le matin thé, café.

- Café

Je m'assoie à table, touchée par son attention. Marlon finit de préparer le petit-déjeuner et vient s'asseoir en face de moi. Nous mangeons en discutant.

- Merci pour le petit-déjeuner, dis-je en finissant mon café. Tu aurais dû me réveiller.

- De rien, c'était la moindre des choses après m'avoir accueilli de force.

Nous rions en repensant à sa mère. Nous débarrassons la table ensemble, puis je vais prendre une douche pendant que Marlon range la cuisine. Il a insisté pour le faire. En revenant, je le trouve assis dans le salon, les yeux rivés sur son téléphone.

- Je vais aller prendre une douche. Je dois partir après, j'ai quelques trucs à régler ce matin à mon agence, dit-il en levant les yeux vers moi.

- Pas de souci, merci encore d'être resté, ça m'a vraiment fait du bien. Je ne peux même pas proposé de te déposer, ma voiture est au travail.

- Ne t'inquiète pas, j'ai appelé un taxi. 

Il se lève et récupère son sac et va prendre une douche. Après s'être apprêter, et être prêt à partir, je l'accompagne jusqu'à la porte.

· Tu vas travailler ? demande-t-il avant de partir.

· Oui, je ne veux pas être en retard sur mon travail, répondis-je avec un sourire.

Après son départ, je reste un moment à la porte, réfléchissant à la soirée et à la matinée que nous venons de passer. Marlon est vraiment quelqu'un de bien, et sa présence m'a apporté un réconfort inattendu.

Le reste de la journée est assez productif. Je termine les tâches en cours et même prends de l'avance sur quelques projets. En fin de journée, je range mon bureau et me prépare à rentrer chez moi.

Les jours suivants, la routine reprend son cours, mais quelque chose a changé. Les échanges avec Marlon sont plus fréquents et plus naturels. Nous discutons souvent par messages, échangeant des nouvelles et des blagues. Sa présence virtuelle devient une constante rassurante dans ma vie.

Tu es ma haineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant