Rêve

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Au petit matin, je me réveille en sursaut. Trempée de sueur, le cœur battant à une allure phénoménale et l'entre-jambe dégoulinante.

-Putain, je ne vais pas m'y mettre aussi en rêve. On était vraiment en chaleur.

Cette nuit, j'ai revu la nuit que Marlon et moi avons partagée. Nous nous dévorions le corps de baisers, de caresses. Ses mains parcouraient ma peau, déclenchant des frissons à chaque contact. Nos respirations s'entremêlaient, lourdes et brûlantes. La passion dévorait tout sur son passage, effaçant toute notion du temps et de l'espace. Ses lèvres effleuraient les miennes, puis glissaient le long de mon cou, m'arrachant des soupirs incontrôlables. Son sexe frottant contre le mien avant de le pénétré. Ses allers-retours étaient un délice. Ce membre qui me procurait un plaisir immense. Ses doigts jouant avec mon petit bout de chair. Et, le nombre de fois et d'endroits de l'appartement où, il m'a fait jouir.

Je me retourne dans mon lit, essayant de chasser les souvenirs qui affluent, mais en vain. Les sensations de la veille sont encore présentes, me laissant dans un état de désir insatiable. Hésitant même à me faire plaisir avec mes doigts pour faire passer cette chaleur incandescente que j'ai entre les jambes.

Je me lève finalement, résignée à affronter la journée avec cette frustration lancinante. Devant le miroir, je remarque mon reflet : mes joues sont encore rosies par l'intensité du rêve, mes cheveux en bataille. Je passe une main dans mes mèches désordonnées, tentant de me reprendre.

-Allez, reprends-toi. Ce n'était qu'un rêve, me dis-je en essayant de me convaincre. C'est du passé.

Je prends une douche rapide, espérant que l'eau froide calmera mes ardeurs. En sortant, je m'habille avec des vêtements simples mais confortables, prête à affronter une nouvelle journée. Le souvenir de cette nuit me suit comme une ombre, mais je me jure de rester forte et j'espère ne pas le croiser.

Je descends les escaliers de mon immeuble, chaque marche me ramenant un peu plus à la réalité. La fraîcheur matinale me frappe le visage, aidant à dissiper le reste de mon trouble nocturne. J'essaie de me concentrer sur ce qui m'attend aujourd'hui : j'ai des créations à finir.

En sortant, je suis accueillie par le bourdonnement familier de la ville. Les voitures passent, les gens se pressent sur les trottoirs, et le soleil commence à percer à travers les immeubles. Je marche d'un pas décidé vers le métro, tentant de me perdre dans le flot des passants. Je n'ai pas envie de prendre la voiture aujourd'hui.

En arrivant à l'atelier, je suis accueillie par Stephan.

— Salut, tu n'as pas l'air dans ton assiette ce matin, remarque-t-il.

— Juste une mauvaise nuit, lui réponds-je en esquissant un sourire.

- Pas pire que l'autre ?

- Non mais...j'aurais préféré rêver d'autre chose.

- Ne me dit pas que tu as rêver de qui tu sais !

- Si et c'était torride.

Mon collègue me regarde et éclate de rire.

La matinée passe rapidement, avec le travail. Mais chaque fois que mon esprit divague, il retourne inévitablement à Marlon. Son sourire, son regard intense, et surtout, cette nuit qui me hante encore. Je tente de me concentrer, de noyer mes pensées dans le travail, mais c'est plus difficile que je ne le pensais.

À l'heure du déjeuner, je décide de sortir prendre l'air. Je choisis un petit café tranquille à quelques rues de là. Assise à une table en terrasse, je sirote mon café en regardant les passants. Mon téléphone vibre, un message. C'est Marlon.

Salut, j'aimerai que l'on se voie pour parler de tu sais quoi. Je sais que mes réactions n'étaient pas les bonnes. Je voudrais m'excuser. Ps je ne te considère pas comme un plan cul et je ne cherchais pas à te mettre dans mon lit.

Mon cœur rate un battement. Le simple fait de voir son nom sur l'écran ravive toutes les sensations que j'essayais de fuir. Je prends une grande inspiration, essayant de me calmer avant de répondre.

- Salut, désolée, je ne suis pas encore prête à en parler. Laisse-moi du temps.

Je pose mon téléphone sur la table, essayant de me convaincre que c'est la meilleure décision. Mais au fond de moi, une part de moi hurle de frustration. Pourquoi est-ce si compliqué ? Pourquoi est-il si difficile de tourner la page ? Je pose mon téléphone sur la table, essayant de me convaincre que c'est la meilleure décision. Mais au fond de moi, une part de moi hurle de frustration. Pourquoi est-ce si compliqué ? Pourquoi est-il si difficile de tourner la page ?

L'après-midi se traîne, chaque tâche semble une montagne à gravir. Je termine finalement la journée, épuisée autant physiquement que mentalement. En sortant de l'atelier, je me dirige sans y penser vers le parc à côté de chez moi, espérant que la nature apaisera mes pensées tumultueuses.

Je m'assois sur un banc, observant les enfants qui jouent, les couples qui se promènent main dans la main. Mon téléphone vibre de nouveau, un autre message de Marlon. Cette fois, je décide de ne pas le lire immédiatement. J'ai besoin de temps, de silence, pour comprendre ce que je ressens réellement.

- Tu m'as l'air bien pensive, me dit une voix familière.

Je lève les yeux pour voir Stephan, qui s'est assis à côté de moi sans que je m'en rende compte.

— Oh, salut. Oui, j'essaye juste de mettre un peu d'ordre dans mes pensées.

- Ça a l'air sérieux. Marlon je présume ?

Je hoche la tête, incapable de trouver les mots pour expliquer la tempête émotionnelle que je traverse. Stephan me prend la main, une présence réconfortante dans ce chaos.

- Tu sais, parfois, il faut juste laisser le temps effectuer son travail. Donne-toi du temps et de l'espace pour vraiment comprendre ce que tu veux, et ce dont tu as besoin. Vous êtes chien et chat tous les deux mais, vous avez beaucoup de points en commun et vous avez besoin de l'autre même si vous ne vous en rendez pas compte. Tant que vous n'aurez pas mis les choses au clair en vous parlant, vous ne pourrez pas avancer. Cet écart et ce rêve n'ont pas été fait sans raison.

Je hoche de nouveau la tête, appréciant sa sagesse. Nous restons assis en silence pendant un moment, écoutant le bruissement des feuilles et les rires des enfants. Finalement, je me sens prête à affronter le reste de la journée.

- Merci, Stephan. Je crois que j'avais juste besoin de parler et d'entendre ça.

- N'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit, me dit-elle en souriant.

Je me lève du banc, sentant un peu de la tension se dissiper. En rentrant chez moi, je décide de lire le dernier message de Marlon. Peut-être que cette fois, je serai prête à entendre ce qu'il a à dire. Mais pour l'instant, je me concentre sur moi, sur ce que je ressens et sur ce que je veux vraiment. Le chemin est encore long, mais je suis déterminée à avancer, pas à pas.

Tu es ma haineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant