Tu es ma haine

Ennemi

- Toi, me crie une mannequin dans les couloirs de l'agence !

- Bonsoir, qu'est-ce qu'il y a ?

- Tu n'es qu'une salope.

- Pardon, on ne se connait même pas.

- C'est à cause de toi !

- Bordel, mais qu'est-ce que j'ai fait. Je ne sais même pas ce qu'il se passe.

- Qu'est-ce que tu lui as fait ?

- Qui ?

- En plus, tu es moche, je ne sais pas se qu'il te trouve.

- Si tu parles de Marlon, on est juste ami. C'est juste qu'il a ouvert les yeux.

- Tu mens ! s'exclame-t-elle en s'approchant de moi d'un pas menaçant. Marlon est à moi, tu entends ? À moi !

- A toi, il n'est à personne. Il a le droit de faire ce qu'il veut. Il ne veut pas de toi, c'est son choix.

- Son choix ? Tu crois vraiment qu'il choisirait une fille comme toi ? réplique-t-elle avec dédain. C'est facile pour toi de dire ça, rétorque-t-elle en plissant les yeux.

- Je ne vais pas m'excuser pour quelque chose que je n'ai pas fait. Peut-être, mais je sais que tu ne peux pas forcer quelqu'un à t'aimer. Si Marlon a pris cette décision, c'est qu'il y a une raison.

- Ne me fais pas la morale ! Non, tu ne comprends pas, il était bien avec moi avant que tu arrives, dit-elle avec des larmes aux yeux. Tu vas le regretter, crois-moi, murmure-t-elle avec un sourire glacé. Tu n'as aucune idée de ce dont je suis capable.

- Je suis désolée que tu te sentes comme ça, mais je n'ai rien fait pour te le prendre. Marlon est libre de ses choix, tout comme toi.

- Tu ne comprends pas, je l'aime ! Et toi, tu viens tout gâcher avec ton amitié stupide.

- Je comprends que tu sois blessée, mais attaquer les autres ne va rien arranger. Parle lui de tes sentiments.

- Tu crois que je ne l'ai pas déjà fait ? Il ne veut plus rien savoir de moi. Et tout ça, c'est ta faute. Tu es tellement arrogante ! Tu te penses meilleure que tout le monde ici, mais tu n'es qu'une voleuse d'hommes.

- Je ne me pense pas meilleure, je suis juste moi. Et je ne veux voler personne. Sache qu'avec Marlon, nous avons toujours été chien et chat. Si tu as des problèmes avec Marlon, c'est entre vous deux, pas avec moi.

- Très bien, mais sache que je ne vais pas en rester là. Je te surveille, et je te promets que tu regretteras de t'être mêlée de nos affaires.

- Fais ce que tu veux, mais s'il te plaît, réfléchis avant de dire ou faire quelque chose que tu pourrais regretter. Écoute, je ne veux pas de problèmes. Mais me menacer ne résoudra rien.

-Nous verrons bien, répond-elle avant de tourner les talons, en les claquant sur le sol du couloir.

Je reste là, secouée par la confrontation. Je n'avais jamais eu affaire à une telle hostilité auparavant, et tout cela à cause d'un malentendu avec Marlon. Pourquoi faut-il que les choses deviennent toujours si compliquées ?

Je soupire profondément et décide d'aller voir Marlon. Il faut que je mette les choses au clair avec lui, avant que cette situation ne devienne incontrôlable. Je traverse les couloirs de l'agence, en essayant de repérer sa silhouette familière. Finalement, je le trouve dans la salle de repos, discutant avec quelques collègues.

- Marlon, il faut qu'on parle, dis-je en m'approchant de lui.

- Oui, bien sûr, répond-il en s'excusant auprès de ses collègues. Qu'est-ce qui se passe ?

- C'est au sujet de cette mannequin Marina, je crois, elle m'a accusée de... enfin, de t'avoir détourné d'elle. Elle était vraiment en colère.

-Oh, ça... Je suis désolé qu'elle t'ait impliquée là-dedans. J'ai refusé ses avances il y a quelques semaines et elle a du mal à l'accepter.

- Tu aurais pu me prévenir. Maintenant, elle pense que c'est ma faute.

- Je ne pensais pas qu'elle réagirait aussi violemment. Je vais lui parler et clarifier les choses. Tu n'as rien à voir avec ça.

- Merci, j'apprécie. Mais fais attention, elle est vraiment déterminée.

-Ne t'inquiète pas, je m'en occupe.

Il me sourit, mais je vois bien qu'il est préoccupé. Cette situation est loin d'être résolue, et j'ai un mauvais pressentiment sur la tournure que cela pourrait prendre.

- Ne fais pas quelque chose que tu pourrais regretter. Elle est prête à tout.

-Ne t'inquiète pas, je m'en occupe. Je ne retomberais pas, je te le promets.

- D'accord, fais attention à toi.

- Promis

Je quitte la salle de repos, le cœur toujours serré. Malgré les assurances de Marlon, je ne peux m'empêcher de penser que cette histoire est loin d'être terminée. Marina semble prête à tout, et je crains les conséquences de sa colère.

Le lendemain matin, en arrivant à l'agence, une atmosphère tendue semble régner. Les regards se tournent vers moi et des murmures se font entendre. Je me dirige vers mon bureau, tentant d'ignorer les commérages, mais la sensation d'être observée ne me quitte pas. Je m'assieds à mon poste, essayant de me concentrer sur mon travail, mais une note pliée en deux attire mon attention sur mon clavier. Je la déplie et découvre un message écrit en lettres majuscules : "CE N'EST QUE LE DÉBUT".

Mon cœur s'emballe et je regarde autour de moi, mais personne ne semble remarquer mon trouble. Je respire profondément, essayant de rester calme. C'est probablement Marina. Elle essaie de m'intimider, de me faire peur. Je décide de ne pas céder à la panique et de continuer ma journée comme prévu.

Au fil de la matinée, je reçois plusieurs regards désapprobateurs et des commentaires à peine voilés de certains collègues. Visiblement, des rumeurs ont commencé à circuler. Peut-être que Marina a déjà commencé à agir pour ternir ma réputation. Je sais que je dois agir rapidement pour désamorcer la situation.

Je prends une pause et me dirige vers Stephan

- Stephan, je voulais te parler d'une situation préoccupante.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Il semble qu'une mannequin, Marina, a commencé à répandre des rumeurs me concernant. Elle m'a accusée de... enfin, d'interférer dans sa relation avec Marlon, et elle a même laissé une note de menace sur mon bureau ce matin.

- Quoi ! Mais c'est quoi ces histoires encore.

- C'est la note, dis-je en lui tendant le papier.

- Merci. Je vais enquêter sur cette affaire immédiatement. En attendant, essaye de garder ton calme et de te concentrer sur ton travail.

Je remercie Stephan et retourne à mon bureau, un peu rassurée que la situation soit prise en main. Cependant, le reste de la journée reste tendu, et je sens le regard des autres peser sur moi. L'après-midi, Marlon vient me voir, l'air sérieux.

- J'ai entendu ce qui se passe. Je suis vraiment désolé. J'ai parlé à Marina, mais elle refuse de m'écouter. Elle est convaincue que tu es la cause de mon comportement.

- J'ai parlé à Stephan. Il a dit qu'il allait enquêter. J'espère que ça calmera les choses.

- Moi aussi. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là pour toi.

- Merci, Marlon. J'apprécie vraiment ton soutien.

Les jours suivants, la tension à l'agence continue de monter. Les commérages vont bon train, et il devient difficile de se concentrer sur le travail.