Venimus : an alien romance

Chapitre 8

Une douleur lancinante dans mon crâne me réveille et lorsque j'ouvre les yeux c'est pire. Je suis en sueur et j'ai du mal à respirer. Merde. Comment j'ai pu tomber malade alors qu'il fait trente degrés dehors ? Et malgré mon cerveau douloureux je commence à avoir une idée. Lorsque Noxxorren a léché ma plaie hier, il a dû me transmettre des germes alien que mon corps ne connaît pas et ne peut pas se défendre sans avoir d'anticorps. Fais chier. Je suis nauséeuse et vaseuse, je risque un regard vers son coin habituel et je remarque qu'il dort. Son visage est penché vers l'avant, ses paupières closes et quelques tresses flamboyantes échappées tombent dans le vide. C'est la première fois que je le vois dormir et je suis sûre que cette position ne doit pas être confortable. Je tente de me lever pour me rafraîchir et aller vider ma vessie, par miracle je fais quelques pas mais je m'écroule lourdement, le monde tourne tout autour de moi. Noxxorren sursaute et s'étonne de me trouver sur mes fesses. Je n'arrive même pas à pousser sur mes bras pour me redresser. Soudain une imposante queue aux écailles noires se trouve dans mon champ de vision.

_ Ça va Cally ? Demande l'alien en se penchant tout près de moi.

Mon cœur a un raté, c'est la première fois qu'il prononce mon prénom et c'est mille fois plus plaisant que lorsqu'il m'appelle « femelle ». 

_ Je ne me sens pas très bien, est-ce que tu peux m'aider à aller jusqu'aux toilettes s'il te plaît ? 

Il ne formule même pas de réponse, en une demi-seconde je suis dans ses bras, bien calée contre lui, sa peau très lisse et tiède m'apporte une sensation de réconfort étrangement. Son parfum musqué et masculin, titille mes narines et je me sens en sécurité. Ironique puisque sa spécialité est de tuer des humains. 

_ Tu es brûlante, remarque-t-il. 

_ Ce n'est rien, je vais me reposer aujourd'hui. Je vais vite me rétablir tu verras, le rassuré-je avec un sourire. 

Nous arrivons devant les toilettes et il me dépose délicatement. Je me retiens au meuble le plus proche pour ne pas tomber de nouveau. Puis il reste là à attendre et je le regarde incrédule. 

_ Tu ne vas quand même pas me regarder uriner, sors et reviens que quand je t'appelle s'il te plaît, râlé-je. 

_ Tu es sûre ? Tu tiens à peine sur tes jambes. 

_ Oui je vais me débrouiller, allé dehors maintenant. 

Il hésite encore quelques secondes puis il bouge enfin et disparaît derrière la porte. Je fais mon affaire et je peine pour me relever et remettre mes vêtements. Mais je réussis tout de même à tituber jusqu'à l'évier, je me lave les mains puis je me passe de l'eau froide sur la nuque. J'ai rarement été aussi faiblarde et j'ai une santé de fer en temps normal. Je n'étais pas prête à recevoir des bactéries qui viennent de l'autre bout de l'univers apparemment. Au moins l'avantage si je survis c'est que j'y serai immunisé. Je prends un paracétamol, mes jambes menacent de me lâcher à tout moment. 

_ Noxxorren, appelé-je le plus fort possible mais ma voix est à peine audible. 

Il rouvre et la porte et rampe jusqu'à moi en un éclair. C'est étrange, on se bouffait le nez il y a encore peu et maintenant il est très prévenant, je ne sais pas quoi en penser. Sans me demander, il me soulève et me porte jusqu'à mon lit puis il m'aide à me couvrir car je frissonne violemment.  

_ Si tu as besoin de quoi que ce soit, demande-moi. Je vais rester là, tu peux dormir tranquillement, me rassure-t-il. 

_ Je veux bien un verre d'eau s'il te plaît. Et pourrais-tu aller nourrir la petite puma ? J'avais tout préparé hier soir, tout est sur la table d'opération.