Venimus : an alien romance

Chapitre 62

_ Cally... Tu me fais peur, geint ma meilleure amie.

_ Tu peux Molly car je m'apprête à semer la discorde auprès des Venimus et le Roi risque d'être dans une rage folle.

Je pivote sur mes jambes et je reprends le chemin à travers le camp, abandonnant ma meilleure amie sur place, dès que je croise un Général, je lui dicte mes directives. 

_ Général Oreal, le salué-je.

_ Ma Reine, s'incline-t-il.

Je le connais peu, il est discret et taciturne, je me demande s'il accédera à ma requête.

_ Fais passer le message à tous les Généraux que je veux tout le monde rassemblé dans une demi-heure.  

Il semble légèrement étonné avant de se reprendre.

_ Est-ce que le Roi est à l'origine de cet ordre ? Demande-t-il.

Je joue la carte de l'honnêteté en espérant que ça fonctionne.

_ Non, c'est l'initiative de ta Reine mais notre peuple est concerné, une décision importante doit être prise pour la paix que nous désirons tant.

_ Si c'est pour la paix alors je m'exécute immédiatement, dit-il platement.

Il prend congé en s'inclinant puis se met en action, je n'ai plus qu'à attendre patiemment que nos sujets se rassemblent tranquillement. Si je veux que la mise en scène soit efficace, je vais devoir me changer. J'emprunte un plus long chemin que nécessaire pour retrouver ma tente qui est heureusement vide. Je dépose mon fils dans son berceau, ce qui soulage mes pauvres bras. Puis je fouille dans les malles pour en sortir une robe d'écailles noires que j'enfile difficilement et par-dessus j'enfile une cape en fourrure pour me protéger du froid, trophée de guerre que j'ai emprunté à Gorgun. Les poils sont fins et longs, d'un noir abyssal aux reflets bleuté profond. Je reprends mon fils puis je sors fièrement de la tente sans m'inquiéter d'être vue, les allées se sont déjà vidées et les Venimus ainsi que les réfugiés convergent vers la grande esplanade où se passent les festivités mais aujourd'hui nous n'avons rien à fêter.

"Les Venimus aiment et respectent leur reine humaine."

Les paroles de Triha ne cessent de tourner dans ma tête, j'espère qu'elle a raison sinon ce que je m'apprête à faire sera un échec. La foule se fend sur mon passage, j'avance jusqu'à la table réservée à la famille royale et sans surprise, mes proches sont déjà là, leurs airs pleins de questions et de surprise.

_ Qu'est-ce qu'il se passe Cally ? Gronde Nox dès qu'il m'aperçoit.

Je l'ignore, le menton haut et un air impassible sur mon visage. Je m'approche de Molly et je lui laisse mon fils avant de grimper sur la table qui me servira d'estrade pour être vue de tous. Le brouhaha laisse place à un silence de mort, je n'entends plus que mon propre cœur qui bat à tout rompre dans mes oreilles. Comme je l'avais pressenti, il se met à neiger au moment où j'ouvre la bouche pour parler.

_ Venimus, humains, merci d'avoir répondu à ma convocation soudaine. Si vous êtes présents aujourd'hui, c'est parce qu'il s'offre à nous un choix, un choix qui peut nous mener à une paix durable. La fin des batailles, de la douleur et des morts au combat. Il est de notre responsabilité d'agir pour cette paix, je ne suis pas devenue Reine pour vous voir mourir un à un. Cependant, je suis en désaccord avec le Roi, lui qui préfère se complaire dans notre situation précaire, lui le plus grand guerrier de ce peuple refuse de prendre le moindre risque pour sauver ce qu'il reste des Venimus.

_ Callysta, gronde Nox. C'est une affaire qui doit être traitée entre nous !

_ Le peuple a le droit de s'exprimer ! Sifflé-je avec hargne. Nous les humains, vivons en démocratie ! Toute grande décision est prise avec le consentement de tous. Ici, vous êtes sur Terre, dans beaucoup de pays royauté et démocratie travaillent ensemble pour le bien de tous ! Sur cette planète, chacun a le droit de donner son avis Noxxorren ! Porter une couronne sans consulter son peuple, ça s'appelle du tyrannisme !