Chapitre 34

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Une odeur de désinfectant désagréable me rappelle les derniers moments de vie de ma mère à l'hôpital. Peut-être que moi aussi, je vis mes derniers instants. Des voix autour de moi deviennent de plus en plus distinctes.

_ Nous avons fais tous les prélèvements sanguins et les scanners, Madame, annonce une voix féminine.

_ Y a-t-il déjà des résultats probants ? Rétorque une autre voix féminine.

_ Nous avons un doute mais je voudrais faire une échographie de son utérus. Les résultats sanguins ont montré des taux d'hormones anormalement hauts.

_ Faites ce qui est nécessaire.

Je lutte contre le sédatif, mais je suis clouée sur place, des liens me retiennent à une table d'auscultation. Mes yeux papillonnent, je sens quelque chose de froid sur mon ventre. Mon cerveau reprend peu à peu un cheminement logique, la femme afro-américaine de tout à l'heure est en train de me faire passer une échographie, j'observe l'écran et je remarque bien avant elle, la petite forme qui n'a rien à faire là. Les larmes coulent sans ma permission, ce que je ressens en cet instant est indescriptible.

Je suis enceinte.

_ C'est un embryon, Madame. Très jeune, pas plus de quinze jours. Qu'est-ce qu'on fait ? Demande la jeune femme à la peau foncée.

_ Vous le retirez et le mettez avec les autres échantillons, ça servira nos recherches. Comme si on pouvait laisser vivre une créature si monstrueuse, rétorque la femme avec dédain. 

Mon coeur s'arrête l'espace d'une seconde puis je déconnecte. De nouveau cette énergie qui circule dans mes veines comme plus tôt, bien décidée à me battre pour protéger la chose précieuse qui grandit en moi. Je tire sur mon poignet gauche de toutes mes forces et arrache le bracelet de cuir qui me retient, je fais pareil avec le droit. Je pousse un grognement aussi effrayant que ceux de Nox, la femme me regarde horrifiée.

_ J'ai besoin d'aide, elle s'est libérée ! S'écrit-elle.

Je me débat comme un diable, des mains se posent partout sur moi mais je ne réfléchis plus, je dois partir sinon ils me prendront mon bébé. La jeune femme que j'avais perdu de vue réapparait une nouvelle seringue à la main, je lui lance un regard meurtrier qui semble faire blanchir sa peau foncée mais elle finit par planter l'aiguille dans mon bras maintenu en place par les nombreuses personnes autour de moi. J'ai perdu, encore une fois, je suis inutile et faible.

_ Pitié, ne me prenez pas mon bébé, gémis-je entre deux sanglots.

Elle m'ignore, les mains me relâchent à mesure que mes forces diminuent cependant je continue de me débattre, de nouveau attachée à la table d'auscultation, je lutterais tant que je le pourrais. Je devrais déjà être inconsciente mais le venin de Nox aide mon organisme à rejeter l'anesthésiant. La femme finit de préparer le matériel et ne comprend pas pourquoi je ne suis pas dans les vapes, elle saisit une nouvelle seringue et la remplit d'un liquide transparent et m'injecte une nouvelle dose de sa potion de sommeil, je la regarde faire et lorsqu'elle croise mon regard, je suis affreusement silencieuse mais mes yeux parlent pour moi, elle a mouvement de recul alors que je l'assassine de mes yeux turquoise. La nouvelle dose m'affaiblit encore un peu, mes membres sont lourds tout comme ma tête mais je continue de tirer sur mes liens, je continue de puiser dans les ressources que ma marque m'accorde, dans la force que Nox à partagé avec moi depuis ce jour. La scientifique reprend sa place et relève ma blouse d'hôpital au-dessus de mon bas-ventre. 

_  Tu t'apprêtes à tuer l'héritier du clan royal des Venimus, je ne donne pas chère de ta peau si tu suis les ordres de ta patronne. Parce que le père de cet enfant viendra pour moi bien assez tôt et je n'ose pas penser à ce qu'il te fera lorsqu'il saura que tu nous a arraché notre bébé tant désiré, sifflé-je. Si je n'ai pas la chance de t'étriper moi-même bien évidemment. 

Venimus : an alien romanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant