Chapitre 19

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La brulure dans mes poumons et ma respiration erratique sont les déclencheurs qui me sortent de mon semi-coma léthargique. Les images de cette nuit qui me reviennent intensifient la crise de panique qui s'est déclenchée dans mon sommeil, soudain une paire d'yeux rouges se tient au-dessus de moi, immédiatement la bile remonte dans ma gorge douloureuse. Je quitte le nid de Nox et je me rue dans la salle de bain, je vomis mes tripes dans les toilettes, espérant évacuer le dégout de moi-même avec le contenu de mon estomac, j'ai tellement mal partout que j'ai dû mal à vomir, mon corps est à bout, c'est un miracle d'avoir atteint les toilettes à temps. Les spasmes finissent par se calmer après un long moment et alors que je m'essuie la bouche avec du papier toilette je sens quelque chose effleurer ma cheville, je sursaute et me retourne mais je m'appuie contre le mur pour pouvoir tenir même en position assise qui réveille plus de douleurs encore. Nox se tient là, une expression indéchiffrable sur son visage, je m'entoure de mes bras pour me protéger.  

_ Nessaïa, je ...

_ Dégage.  

Ma voix est rauque à cause de l'étranglement et à peine audible mais ça le fait tressaillir, elle n'est que colère pure. 

_ Dégage ! Répété-je plus fort. 

Si j'en avais été capable je lui aurais balancé n'importe quel objet à ma portée, mais je suis affreusement immobile, tel un mécanisme rouillé. Il fini par disparaitre, j'ai bien vu son inquiétude dans ses yeux mais je m'en carre royalement. Je n'ose pas baisser mes yeux sur mon corps, j'ai peur de faire l'état des lieux de ce qu'il reste de ma carcasse. Les larmes inondent mon visage de nouveau et je me résous à constater les dégâts. D'abord c'est l'intérieur de mes cuisses tachées de sang qui me frappe, il ne s'agit pas que de mes règles vu la quantité. Puis mon corps est orné d'hématomes aux couleurs variées et de profondes griffures habillent mes hanches, je suppose que mon visage est la seule partie de mon anatomie qui ne sera pas scarifiée par sa violence sexuelle. J'échappe un sanglot bruyant, je ne dois pas m'effondrer mais quand les images tournent encore et encore, je suis effrayée. Parce que Nox aurait pu me tuer si je n'avais pas jouer le jeu mais surtout, surtout, le plaisir que j'ai éprouvé alors qu'il me traitait comme si je n'étais qu'un trou où fourrer sa queue, qu'il me violentait, que mes cris de douleurs le faisait bander plus fort. La manière dont j'ai jouit de toute mon âme alors qu'il me pénétrait par tous mes orifices. La bile monte à nouveau, je déglutis péniblement pour m'empêcher de vomir de plus belle. Mon propre avilissement est ce qui me torture le plus. Certes Nox à été trop loin mais cette frénésie fait partie de ses instincts primaires, je devais m'attendre à ce que nos différences biologique nous rattrapent tôt ou tard. On ne peut pas se lier à un alien et espérer bêtement que tout se passe comme on l'espère, surtout une espèce aussi primitive, sauvage et puissante. Je rampe jusqu'à la baignoire et fait couler de l'eau brulante, je dois à tout prix détendre mes muscles sinon je ne serai pas capable de bouger avant un moment, les contractures me privent déjà pas mal de mobilité mais ça ne doit pas empirer. J'entre dans l'eau, elle me brule la peau mais je ne suis plus à une souffrance près, je me laisse aller essayant de penser à des choses agréables. J'essaie d'imaginer une plage de sable fin et le bruit incessant des vagues mais mon esprit me ramène toujours à cette nuit, les nombreux orgasmes violents, la manière dont je me suis resserrée autour de mon mâle qui me prenait de force. La honte me submerge de nouveau, ce n'était pas mon corps qui a réagit instinctivement parce que je le suppliais mentalement autant de s'arrêter que de continuer. Je pose une main sur ma bouche, je réprime une nouvelle vague de nausée. Comment je dois réagir face à Nox ? Il a perdu le contrôle et je lui en veux pour ça mais vu la manière dont j'ai jouit plusieurs fois sur lui, est-ce que ce ne serait pas hypocrite de ma part ? Je suis paumée, je ne comprends pas comment on en est arrivés là. L'eau met longtemps à refroidir, tout ce temps enfermée dans cette pièce ne m'a pas aidé à prendre une décision. Je rampe hors de la baignoire et drape une serviette autour de mon corps, je tangue mais je suis debout, je me dirige vers la porte et lorsque je l'ouvre, je suis surprise de rencontrer le mâle aux écailles noires, attendant patiemment que je daigne sortir. L'expression qu'il affiche fait vaciller mon coeur complètement détraqué. Sa culpabilité est visible, ses yeux balaient mon corps de haut en bas, une bonne partie des dégâts est caché par la serviette. Je passe devant lui la tête haute, même si mes gestes sont saccadés par la douleur, je pénètre mon dressing et j'en ressors habillée de vêtements confortables. J'ai mis un legging pour cacher mes hématomes et s'il ne faisait pas une chaleur étouffante, j'aurais mis un col roulé pour camoufler le reste. J'use de mes dernières forces pour me hisser sur le lit et dans mes draps, je lutte contre mes larmes qui menacent de couler à nouveau. Nox s'approche silencieusement, je suis bien trop consciente de sa présence alors que j'ai les paupières closes. 

Venimus : an alien romanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant