Chapitre 52

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Je ronronne de bonheur dans mon sommeil, le parfum floral de Cally me tire doucement du monde de l'inconscience. J'inspire profondément malgré moi, la fragrance unique mais légèrement différente de ma compagne, une note épicée provenant du bébé qu'elle porte en elle. Je resserre ma prise, les puissants muscles de ma queue se contractent un peu plus sur la frêle humaine qui gémit doucement avant d'ouvrir les yeux. Je me noie immédiatement de cet océan turquoise qui pétille à chaque fois que nos regards se rencontrent.

_ Bonjour Nessaïa, annoncé-je avec une voix graveleuse et rauque de sommeil.

Elle m'offre un sourire éclatant, plus éclatant encore que deux étoiles qui entrent en collision. Mon coeur s'affole et mon membre approuve sous mes écailles bien que nous nous soyons accouplés il y a quelques heures à peine.

_ Bonjour mon amour, dit-elle d'une voix lourde.

Je baisse les yeux sur son corps nu et je m'arrête sur son imposant ventre rond, j'y pose ma main et caresse la peau marquée d'une variété de couleurs, "d'hématomes" comme elle m'a appris ce mot le jour où je me suis réveillé dans ce même endroit après avoir été quasiment coupé en deux.

_ Comment va notre bébé ce matin, demandé-je avec tendresse.

Elle caresse distraitement mes écailles noires qui passent sur son corps, je ne peux retenir un nouveau ronronnement de plaisir.

_ Il a faim comme sa mère, répond l'objet de mes désirs.

Mes profonds instincts se mettent en marche, je dois subvenir aux besoins de ma femelle et de mon enfant, c'est mon rôle en tant que mâle. Je pose ma femelle sur ses pieds et je lui tends son pyjama en soie déposé sur le lit.

_ Habille-toi, tu as trop maigri en mon absence, c'est intolérable, grondé-je.

Ses jambes sont bien trop fines tout comme ses hanches et ses joues bien plus creuses qu'autrefois cependant elle a bien meilleure mine qu'hier, mon venin a parfaitement fait son boulot. Je déteste me dire que c'est de ma faute si elle est si affaiblie. Elle enfile ses vêtements puis je la soulève dans mes bras sans prévenir.

_ Nox ! S'indigne-t-elle. Je peux marcher.

_ Et te faire perdre quelques grammes de plus ? Hors de question.

Ses yeux roulent dans leurs orbites, une habitude typiquement humaine que j'ai dû apprendre à déchiffrer au contact de ma Nessaïa. Je débouche enfin sur la cuisine et pose ma femelle avec délicatesse sur un tabouret. Ensuite je me mets en quête de la nourrir en ouvrant le réfrigérateur.

_ Un café décaféiné et des biscuits feront l'affaire Nox, geint-elle.

_ Non, contré-je.

_ Non ? Répète-t-elle, incrédule.

Le frigo est affreusement vide et je le referme un peu trop fort.

_ Nox ... Ce n'est pas parce que je n'avais rien à manger que j'ai perdu du poids ...

Je lui fais de nouveau face, mes quatre bras se croisent sur mon torse, je suis droit et rigide comme on m'a appris depuis l'enfance.

_ Mon corps est fatigué à cause du bébé, tu comprends ?

_ Comment un bébé peut-il faire du mal à sa mère ? Demandé-je. Comment MON bébé peut-il faire ça à ma douce Nessaïa ?

Elle soupire, son beau regard, le plus beau que j'ai jamais croisé dans l'univers, se perd dans la contemplation du vide.

_ On savait qu'il y avait des risques Nox. Je te l'ai expliqué. Toi mieux que quiconque sait que l'arrivée d'un enfant n'est pas forcément synonyme de joie.

Venimus : an alien romanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant