Chapitre 48

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_ Putain mais c'est quoi ce truc tout droit sortit de l'enfer ? M'agacé-je. 

Je balance un coup de pied rageux dans le berceau branlant qui s'écroule au reste et je me laisse tomber à genoux. J'essuie une goutte de sueur sur mon front du revers de la main puis je pose une main sur mon ventre arrondit. 

C'est définitivement un travail d'homme

Un long soupir m'échappe involontairement et je ferme les yeux en secouant vigoureusement la tête. La stratégie d'évitement a parfaitement fonctionné ces quatre derniers mois mais plus l'échéance se rapproche, plus je pense à lui. J'ignore si c'est lié à mes instincts d'Union mais j'éprouve un besoin vital qu'il soit présent, certains jours je suis tentée de conduire jusqu'à Little Rock d'une traite en espérant que le camp soit toujours là-bas. Puis je me ressaisis, je me rappelle ce qu'il a fait, ce qui a mené à cette situation. S'il a été capable du pire avec moi, comment pourrait-il être bon pour notre enfant ? Nous sommes chacun à un bout du pays, je suis toujours présumée morte et c'est très bien comme cela. 

Tu as raison, continue à te mentir à toi-même. Tu n'as pas envie d'avoir ce bébé sans lui, tu voudrais qu'il soit là pour monter ce maudit berceau. Pour te serrer contre lui le soir, pour être le père qu'il rêvait d'être ...

Un coup violent me fait expulser tout mon air, je baisse immédiatement les yeux sur le coupable.  Il ou elle est infernale quand je pense trop à Nox, parce que je souffre trop, parce que ça me fait du mal et que le bébé le ressent. 

_ C'est bon, j'arrête, râlé-je à son intention. 

Je me lève difficilement, traverse la chambre d'ami qui sera sa chambre d'ici peu puis je descend au rez-de-chaussée. La cuisine m'appelle et j'ouvre le frigo pour en sortir le reste de fondue de poireaux qui provient de mon jardin. Malgré mon appétit d'ogre je continue à perdre du poids et je sais parfaitement que ce n'est qu'une question de temps avant que je ne sois alitée. Et que ça n'annonce rien de bon pour les semaines qu'il me reste avant le terme. Être seule n'est pas facile à vivre dans mon état et je commence à sérieusement faiblir. Pourtant je dois continuer de faire pousser des légumes dans le jardin pour me nourrir, préparer l'arrivée de mon bébé et essayer de prendre soin de moi comme je le peux. J'avale en quelques bouchées mon repas puis je me permets une sieste sur le canapé devant Netflix qui fonctionne encore tout comme internet à ma plus grande surprise. Je me couvre du plaid et lance un programme au hasard mais la fatigue m'emporte avant même que je n'ai le temps de voir ce que l'algorithme à choisit. 

Je suis dans les bois. Encore. Comme à chaque fois que je ferme les yeux. Nox me fait face, son couteau plasma prêt à l'emploi. Peu importe les choix que je fais, l'issue est toujours la même, l'arme termine dans mon abdomen. Alors je ne fuis pas, j'attends que mon bourreau se décide à passer à l'action, j'attend que notre destin soit scellé pour toujours, j'attends qu'il coupe le fil si spécial qui reliait nos âmes. Un clignement de paupières et je suis agonisante dans ses bras, mon sang est partout, la vie me quitte alors que j'ai a peine vécu, alors que je venais de trouver mon bonheur et qu'un évènement formidable nous attendait. La douleur dans mon ventre est de plus en plus vive, je souris une dernière fois à mon alien adoré puis je suis de retour au chalet. Je me plie en deux alors que les coups redoublent de violence dans mon ventre, mon bébé se débat comme s'il voulait s'extirper de force hors de moi, les larmes de tristesse et de douleur inondent mon champs de vision. 

_ S'il te plait arrête, gémis-je d'une voix étouffée. 

Je caresse mon ventre jusqu'à ce que la crise passe, je pense à une plage de sable fin, au bruit de l'océan et à la brise salée qui passe dans mes cheveux. Une fois mon bébé calmé, je soulève mon pull et constate les dégâts. De nouveaux hématomes viennent colorer ma peau pâle, c'est un camaïeu de bleu, jaune et violet à même la peau. 

Venimus : an alien romanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant