Chapitre 11

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Toutes mes forces m'ont quitté alors que je fixe le béton, le regard vide, perdue dans mes pensées. Je suis démunie, ne sachant quoi faire alors que je constate tout ce que j'ai perdu lorsque Noxxorren est parti. Il m'a appris à vivre pour moi alors que je me jetais corps et âme dans le travail pour trouver une raison de vivre et de me lever chaque matin. Mais ça a disparu à la seconde où il a franchi les limites de ma propriété pour ne plus jamais revenir. Ce baiser partagé n'a pas aidé non plus puisque je ne rêve plus que d'une chose, c'est recommencer. Mes larmes ne veulent pas se tarir ainsi que la douleur et je sais que ça durera encore longtemps. Je ne pense pas réussir à faire le deuil de ma relation avec lui, de ce que nous avons vécu et ce que nous aurions pu être. Ce baiser m'a confirmé que nous aurions pu avoir et faire beaucoup plus que ça, cette nuit passée dans ses bras également. Comment vais-je pouvoir reprendre ma vie où je l'ai laissé après tout ça ? Après m'être sentie si vivante que je me demande si l'ai jamais été un jour, jusqu'à ma rencontre avec ce guerrier remplit d'animosité mais aussi d'une bonté sincère. Je dois me ressaisir, me dire que si je n'arrive plus à être heureuse alors je dois garder à l'esprit que lui, le sera auprès de sa famille et de ses amis et c'est tout ce qui compte. Le garder pour moi aurait été à l'encontre de toutes ces valeurs que j'ai toujours défendues et ça aurait été très hypocrite de ma part. Je pousse sur une jambe pour me lever, je tangue violemment mais j'arrive à marcher jusqu'à la terrasse où je m'assieds dans un des fauteuils confortables, face à la clairière, j'observe les chevaux paître mais mon cœur est toujours vide et le restera. 


***


Les jours défilent et se ressemblent, je ne quitte que très peu mon lit, c'est l'endroit où son odeur perdure le plus. Ça me donne l'illusion qu'il est encore là, qu'il va passer la porte d'un moment à l'autre même si au fond de moi je sais parfaitement que ça n'arrivera pas. Je hais ce que je suis depuis son départ : faible, triste et seule. Sans la moindre perspective d'avenir et de jours heureux à venir. J'en perds la notion du temps et alors qu'un soir je me regarde dans le miroir après ma douche, je ne reconnais pas la personne dans le reflet. Mes yeux turquoise ont perdu de leur éclat, mes joues sont plus creuses qu'avant, mon petit ventre à fondu comme neige au soleil, mes hanches ne sont plus généreuses et mes cuisses qui se touchaient autrefois sont bien plus fines. Je fais peine à voir, tellement que je me rhabille à la hâte et je n'ai envie que d'une chose, me blottir dans mon lit où son odeur enivrante perdure. 

Un cri perce le silence alors que j'ouvre les yeux, une violente vague de plaisir subsiste encore plusieurs secondes et mes larmes dévalent de nouveau mon visage. Même quand je dors, je n'ai pas la paix, mon subconscient en souffrance me torture. Lorsque je referme les yeux, je revois Nox dans mon rêve, me surplombant dans mon lit, sa queue enroulée autour de moi alors qu'il me pénètre avec vigueur. Je ne connais aucun détail sur cette partie de son anatomie mais mon cerveau à bien su imaginer les informations qu'il me manque. Mon cœur ne se remet pas de mon orgasme et je suis trempée entre mes cuisses, mon sexe pulse de bonheur même si cette sensation de soulagement est de courte durée, je le sais que trop bien. Je soupire longuement, épuisée, toutes mes pensées ces derniers jours n'ont menées qu'a lui, j'espérais bêtement que le temps apaiserai un peu ma peine mais c'est comme espérer la pluie alors qu'on se noie déjà. Je me lève et attrape Morty dans son terrarium, je me glisse à nouveau sous mes draps avec lui, il se cale sur moi et je referme les yeux, je cherche le sommeil en vain. Le jour se lève sans que je n'aie pu me rendormir, la clairière est éclairée par le soleil matinal, c'est un spectacle saisissant. Me rappelant la beauté du monde où je vis, j'y suis toujours sensible, le départ de Noxxorren ne m'aura pas entièrement détruite finalement. Je me lève, m'habille et descends pour essayer d'avaler autre chose que du café. Mes placards sont vides, il faut que je me ravitaille et ça signifie descendre en ville. Je vais reposer mon ami dans son lieu de repos. 

Venimus : an alien romanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant