Chapitre 40

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Nous traversons l'Arkansas, les paysages boisés sont agréables, l'hiver est bien installé désormais. Un épais manteau me préserve du froid pendant que je chevauche, nous cherchons un nouvel endroit pour nous établir. Les conditions sont un peu plus difficiles à cause du froid mais on s'habitue rapidement à vivre avec la fraicheur de l'hiver.

_ Mais ça suffit ! S'agace Molly qui chevauche à côté de moi.

Je baisse les yeux sur le jeune hongre qu'elle monte, il ronfle tout en sautillant, le froid lui pique le cul comme on dit chez nous dans le Montana. Ma Freedom reste fidèle à elle même, calme et concentrée sur sa marche. Il a vite fallu que je trouve un cheval pour Molly, étant donné que nous bougeons de plus en plus vite et de plus en plus loin. Deux mois on passé depuis l'attaque de Gorgun, il n'a rien tenté de nouveau mais cette sensation tapie au fond de mes tripes ne me quitte plus depuis ce jour-là.

_ Plus tu tires sur les rênes, plus tu l'excite, conseillé-je la grande blonde.

_ Si je lui laisse ne serait-ce qu'un centimètre, je suis partie pour traverser tout l'état sans m'arrêter, geint Molly.

Je glousse, même si elle a passé toute sa jeunesse dans notre ranch à m'accompagner pour de longues balades à dos de mustang, elle n'a jamais été une cavalière émérite comme moi. Surtout qu'elle montait la jument de ma mère que même une bombe atomique n'aurait pas fait broncher. Mais ce jeune et fougueux mâle est vif et ne demande qu'à galoper jusqu'à l'épuisement. D'un coup une puissante main brune se referme sur les rênes et le cheval se met au garde à vous. Le regard assassin de Mozalor ne doit pas rassurer l'animal plus que sa poigne sur les rênes.

_ Merci bébé, dit la blonde.

_ Arrête de m'appeler comme ça, grogne le mâle aux longues tresses grises. Je suis le Second Général de l'armée Venimus, pas "bébé".

_ Mais c'est les surnoms qu'on se donne entre amants, rétorque Molly.

_ Nous n'avons pas besoin de surnom, siffle Moza et lui lançant un regard mauve assassin. Mes subalternes se moquent de moi à cause de cela.

Je laisse échapper un rire malgré ma retenue et quelqu'un m'imite sur ma droite. Nox titille un de ses piercings pour se retenir d'éclater de rire. Même si leur relation va clairement mieux depuis qu'ils couchent ensemble, Molly et Moza restent très taquins et dans le conflit, c'est leur manière de communiquer.

_ Peut-être que si tes hommes se moquent de toi c'est parce que tu manques d'autorité, cingle Nox sur le ton de l'humour.

_ C'est surtout parce que tu les encouragent, rétorque Mozalor.

_ Je ferais jamais ça à mon meilleur ami, ironise mon compagnon.

_ Tu as de la chance que Cally ne t'affuble pas de surnoms ridicules.

_ Elle n'en a pas besoin, si tu apposais ta marque sur Molly, elle pourrait t'appeler "Nossaïa".

D'un coup le couple se tend et ils échangent un regard hésitant. Ah Nox et sa manie de dire tout ce qu'il ne faut pas dire.

_ On est pas prêts, réplique Mozalor.

_ TU n'es pas prêt, siffle Molly.

J'offre un regard compatissant à ma meilleure amie et je tend ma main pour la poser sur la sienne. Malgré le risque que comporte la morsure, Molly est prête à franchir le cap. Elle désespère d'être liée à Mozalor plus profondément qu'une relation avec intérêt. Ce qui est un vrai exploit pour elle puisque que Mozalor est la plus longue relation qu'elle ai eu dans sa vie, deux mois c'est un record. Et c'est le signe qu'elle guérit son manque de confiance dans le sexe masculin grâce à lui mais Moza n'a pas encore soigné sa peur de l'engagement et de l'Union provoqué par sa mère ayant perdu son mâle à la guerre.

Venimus : an alien romanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant