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GABRIELLA
Mars 2023

Le soulagement m'assaille lorsque je vois Nate franchir les portes du commissariat en homme libre.

Libre.

Quel joli mot que libre. Quelle belle notion que la liberté. Quel état jouissif d'être ivre de liberté, débordant de possibilités.

Le sourire qu'arbore Nate est communicatif. Il signifie que tout est fini et que notre vie à deux, paisible et sereine, commence enfin.

Main dans la main, nous marchons dans les rues de New-York sans se soucier du froid qui gerce nos lèvres. Les battements de nos cœurs légers comme une plume retentissent bruyamment dans toute la ville, rythmés par des klaxons et des cris de passants agacés qui n'altèrent pourtant pas la quiétude de nos retrouvailles.

Nous n'avons même pas besoin de parler pour exprimer la joie qui embaume notre âme. Il nous suffit simplement d'aligner un pied devant l'autre pour que notre bonheur éclate comme des bulles de savon à la figure de tous ceux que nous croisons.

Cette euphorie décomplexée ne cesse pas lorsque nous déjeunons chez Liberty Bagels, ni lorsque nous franchissons les portes de mon immeuble pour rejoindre mon appartement.

Dans l'ascenseur déjà, nos corps s'échauffent, galvanisés par cette nouvelle vie qui se profile à l'horizon et parsemée d'espoir. Nate m'embrasse passionnément, avec douceur puis sauvagement, alternant entre la tendresse et la bestialité.

Nous sommes obligés de contenir nos ardeurs lorsqu'un couple de personnes âgées entrent dans l'ascenseur à leur tour. Mes cheveux fourragés ne trompent pourtant personne, ni les sourires béats qui flottent sur nos visages rougis par l'envie dévorante qui cisaille nos entrailles.

A peine les portes de mon appartement passées, Nate me saute à nouveau dessus comme un animal affamé, affamé de mon corps, de mes courbes, du renflement de ma poitrine et de mon intimité déjà brûlante de désir pour lui.

Mes mains se perdent dans ses cheveux bruns et les siennes prennent place sur mes fesses, les malmenant d'une poigne experte qui ne manque pas de me décrocher un râle féroce dont les nuances trahissent mes idées déplacées. Mes jambes tremblent de désir pour lui et j'ai mal de le vouloir autant. Mes seins sont douloureux, la sensation qui a pris place dans le bas de mon ventre est à la fois exquise et dévastatrice.

Il ne se fait pas prier pour m'ôter l'intégralité de mes vêtements et très vite, il finit aussi nu que moi. Dans la pénombre de mon appartement, son corps laiteux brille comme neige au soleil, seul son tatouage sombre contraste avec la pureté de son corps.

Nate est beau. Nate est beau, et j'en crève. Je crève d'amour pour lui, je crève de l'avoir près de moi, enfin pour toujours.

Tous mes sens sont en ébullition, j'en découvre même de nouveaux et certains se réaniment alors que je les croyais enfouis dans les méandres de ma tristesse à jamais.

Lorsque la bouche de Nate quitte mes lèvres, une plainte s'en échappe, rapidement remplacé par un long gémissement quand il goûte à mon cou, puis descend lentement vers mes seins, déclenchant une nuée de frissons sur son passage dévastateur. Comme à son habitude, Nate me torture et me fait languir, faisant de ce moment une délicieuse torture qu'il me plaît de subir. Je suis esclave de sa bouche, de sa langue et de ses mains qui se plantent dans mes fesses avec une perversité assumée alors que les miennes caressent ses abdominaux qui se sont amaigris à cause de son passage en prison.

Malgré mon envie d'accélérer nos ébats, Nate contient mes ardeurs et les aspire avec sa bouche lorsqu'elle se presse sur mon clitoris. Je crois défaillir lorsqu'il active sa langue entre les plis de mon intimité, puis titille mon vagin avec un geste soutenu. J'approche les étoiles à tout instant et je dois m'appuyer contre la table à manger pour ne pas m'écrouler sur le sol sous l'intensité de mon orgasme qui s'est certainement fait savoir dans tout l'immeuble.

La MeuteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant