Chapitre 11

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Clay

— Aby, il faudra que je te parle de ton Mister Monster, on devrait peut-être s'en débarrasser, déclara Clay alors qu'il dînait dans le salon.

Sa sœur arqua un sourcil. À vrai dire, Mister Monster était une peluche géante qui se trouvait dans le sous-sol du palais, dans la chambre des souvenirs comme l'appelait si bien leur père. Ils y rangeaient tout ce qu'ils ne servaient plus et cela faisait longtemps que Clay n'y avait pas été. Aby se douta que son frère voulait se retrouver seul avec elle pour lui confier quelque chose. Cela faisait deux jours que Clay avait repris les cours à l'Unité 4 et deux jours qu'il y avait moins de gardes, mais les drones surveillaient toujours le palais de la moindre intrusion et, la gouvernante et même les domestiques semblaient épiés son frère sans arrêt.

— D'accord, lui répondit-elle. C'est vrai que nous libérerons de la place.

Ils poursuivirent le dîner, sous le regard attentif de la gouvernante, chacun racontant la journée qu'ils avaient passée dans leur école respective. La gouvernante finit par nettoyer la table.

— Désirez-vous autre chose ? interrogea-t-elle.

— Non, merci, répondit Clay. Je me sens légèrement épuisé, je vais aller me coucher.

La gouvernante lui sourit et le raccompagna dans sa chambre.

Clay poussa un soupir d'exaspération lorsqu'il se retrouva seul. Dire qu'il y avait encore deux semaines de cela, la gouvernante n'était pas aussi collante... Les Juges avaient dû lui demander de jouer aux soldats.

Il tira ses rideaux, éteignit sa lumière et patienta une petite heure avant de voir l'éclairage dans le corridor s'adoucir. Il se jeta hors de son lit et ouvrit doucement la porte, guettant le couloir. Discrètement, il s'engagea dans la pénombre et se dirigea vers la salle de jeux. Une immense pièce avec un billard, des bornes d'arcade, des jeux virtuels de course, de simulation de combat, et de sport. Il avait d'ailleurs fait découvert cet endroit à Dulcie durant leur dernière semaine passée ensemble et il l'avait entraînée à se battre. Après sa chambre, c'était la seconde pièce qu'il préférait dans tout le palais. C'était aussi la pièce qui renfermait le passage secret qui le conduisait à la salle des souvenirs.

Près de l'une des bornes d'arcade, il leva un levier, aussitôt la borne glissa pour révéler un escalier. Il s'y engouffra.

Aby l'attendait déjà et nettoyait ses vielles poupées de porcelaine.

— Désolé pour le retard.

Aby pivota la tête vers lui et fit signe de non.

— Ce n'est pas ta faute, je sais que la gouvernante et tous les autres te surveillent. Mais moi aussi d'ailleurs, ils ont certainement peur que je te parle de Dulcie...

— Aby ? Que t-ont-ils raconté à l'hôpital à propos de ce désastre ?

Sa sœur alla s'asseoir sur un de ses vieux poufs.

— Que des Intemporels ont installé une bombe de distorsion temporel, ce qui a déclenché toute cette... destruction. Mais est-ce que c'est vrai ? J'ai l'impression que tu connais la raison, grand-frère.

Clay opina du chef, puis lui révéla l'identité de Dulcie. Elle fut surprise mais n'en voulut pas à son frère de lui avoir caché un tel secret. Après tout, elle lui avait bien caché pour Luca.

— Aby, je ne sais pas comment, mais quelque chose a éveillé le pouvoir de distorsion de Dulcie. Je ne sais pas si tu les as vus, mais il y avait trois gardes à l'entrée. Quand je suis arrivé, ils pointaient leur arme sur elle, mais l'un d'eux tenait en réalité un fusil hypodermique. Ils avaient l'intention de l'endormir pour pouvoir la capturer... Je pense qu'ils savaient qu'ils auraient peut-être eu affaire à un tel pouvoir... Alors ils avaient un plan B.

PARAL-LEL Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant