Chapitre 21

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Clay

Les villageois regardèrent le prince avec crainte lorsqu'il pénétra dans le village. Cependant, Clay comprit pourquoi Célestin s'était affublé d'une capuche avec des oreilles de chats. Les habitants possédaient tous une sorte de capuchon avec des oreilles d'animaux – lapin, chat, chien, cerf et bien d'autres. Clay se sentit comme un intrus, après tout, il venait d'un autre univers, il était un étranger.

Célestin s'arrêta devant une petite cours où jouait des enfants et Clay fut éberlué en découvrant Lucie, une capuche avec des oreilles de lapin sur la tête, jouer avec eux.

Ses cheveux étaient teints en blond platine, comme la plupart des villageois, ses traits moins sévères que lorsqu'elle se trouvait à l'Unité 4. Elle semblait épanouie et différente.

L'un des enfants s'arrêta et leva le doigt dans la direction de Clay.

— Un étranger ! s'exclama-t-il.

Tous les regards se tournèrent alors vers Clay et les enfants s'arrêtèrent de jouer pour le considérer.

— Ce n'est pas possible ! grogna Lucie retrouvant son aspect sévère.

— Il n'est pas là pour te tuer Lucie, il veut juste te parler !

Outrée, elle fixa Célestin.

— Comment t'as pu me faire ça ? maugréa-t-elle.

— Parce que je n'ai pas envie de voir les mondes détruits ! répliqua-t-il.

Elle fronça les sourcils et ordonna aux enfants de rentrer chez eux avant de tourner les talons. Célestin et Clay se mirent à sa poursuite.

— Lucie ! J'ai besoin de toi ! s'écria Clay.

— Ah oui ? S'esclaffa-t-elle. T'es là pour me tuer ou me ramener dans une prison !

— Les Intemporelles ont eut Dulcie, tu dois me conduire à Nanielrapa !

Elle grimpa les quelques marches d'une petite maison et y entra. Les jeunes hommes s'y engouffrèrent aussi. Dans une même pièce, il y avait une petite cuisine, une table, un lit et une armoire. Une porte donnait sur la petite salle de bains.

Lucie ouvrit l'armoire et retira un sac-à-dos. Voyant qu'elle s'apprêtait encore à fuir, Clay se rua sur elle et lui saisit le bras.

— Si je voulais te tuer, je l'aurai fait avant que tu t'en aperçoive en arrivant ici. Arrête de fuir ! J'ai besoin de toi pour sauver Dulcie ! Et pas seulement ! S'il y a une Fluctuation, tu n'auras même plus d'endroit où fuir. On réglera la mort de mon père plus tard.

— Le prince Clay a raison, Lucie, tu ne peux plus continuer à t'enfuir comme ça, répliqua Célestin. Et tu dois lui avouer la vérité !

— Oh, toi ! Ne m'adresse même plus la parole ! Je te déteste !

— Je sais, je sais, et moi je t'aime !

Les joues de Lucie se mirent à rougir puis elle tenta de se libérer de l'emprise de Clay, mais celui-ci la retint.

— Tu vas me lâcher, oui ! Grogna-t-elle.

— Pas temps que tu n'auras pas accepté de me conduire à Nanielrapa !

Elle poussa un juron.

— Il a promis de ne plus se venger, ma chérie, lui confia Célestin.

— Et tu le crois ! C'est de son père dont il s'agit ! (Elle fixa Clay dans les yeux). Je lui ai piqué une lame en plein cœur pour qu'il ne souffre pas.

Clay sentit la colère le submerger alors qu'il tentait de ne pas s'imaginer la scène. Il serra la main de Lucie plus fermement puis inspira profondément.

— Peu importe si tu l'as tué de tes propres mains... Mais tu ne l'as pas fait de ton plein gré, dis-moi, tu l'as fait parce qu'on t'en a donné l'ordre, n'est-ce pas ?

Lucie baissa les yeux et se tut.

— Je veux savoir qui, Lucie. Si tu me dis toute la vérité, si tu me conduis à Nanielrapa, je jure qu'ensuite je te laisserai fuir où tu veux et je ne te chasserai plus.

La jeune fille plissa les yeux, détailla Clay avant de lever sa main libre et de la poser sur sa joue. À ce contact, une vague de souvenir assaillit le prince. Il eut l'impression de revivre la rencontre avec Dulcie, puis il éprouva la même surprise et la même stupeur qu'il avait ressentie lorsqu'il avait découvert qu'elle était une manipulatrice du temps et de l'espace. Il se rappela les semaines qu'il avait passé auprès d'elle à l'entraîner, à la découvrir sous un autre jour, à l'apprécier et à tomber amoureuse d'elle.

Lucie retira sa main et pouffa de rire.

— T'es tombé amoureux de ma jumelle ?

Bien qu'il fut interloqué par ce qu'il venait de se passer, Clay s'empourpra.

— Vous ne vous ressemblez pas malgré les apparences... Elle n'avait pas confiance en elle, elle était introvertie, elle avait toujours peur... Toi, tu as toujours été prête à foncer la tête baissé, tu as toujours eu confiance en toi, tu ne craignais rien et en t'observant de plus près, ton visage est beaucoup plus rond qu'elle et vous n'avez pas la même couleur d'yeux.

Lucie fronça les sourcils.

— C'est peut-être vrai, mais tu ne connais rien de moi, à Paralielna, ce n'était qu'une façade... Maintenant lâche-moi !

— Pas avant que tu m'aies répondu...

Elle grogna entre ses dents puis se tourna vers Célestin qui se servait d'une pomme.

— Cel, tu vas le laisser me torturer ?

— Il ne te torture pas, et je n'ai pas envie que tu continues de vivre comme une paysanne ! répliqua-t-il en tirant une chaise pour s'y installer.

— Traître ! grommela-t-elle.

Il lui répondit d'un sourire avant de croquer dans sa pomme.

— Il est temps que tu lui dises la vérité, ma chérie. Je sais que tu n'as pas envie que la Fluctuation se produise !

Elle se mordit les lèvres puis fixa Clay.

— De toute façon, il n'y aura pas une Fluctuation totale, enfin pas sans moi !

PARAL-LEL Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant