Chapitre 59

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 Il est sept heures lorsque le réveil de Clay sonne au petit matin. Il éteint sa montre puis roule sur moi et m'inonde de petits baisers sur mon visage.

— Bonjour...

— Bonjour, je lui réponds d'un large sourire.

— Tu as bien dormi ?

— Oui, et toi ?

Il frotte son nez contre le mien.

— Comme un bébé... Depuis que je te pensais morte, je n'avais pas réellement dormi.

Je caresse son visage et le fixe droit dans les yeux.

— C'est la première fois et dernière fois que ça se produira. Je suis déterminée à anéantir Corv. Je me sens revigorée et pleine d'énergie !

— Je vois ça, dit-il en poussant une mèche de mes cheveux en arrière. Tu as un peu changé tout de même... Tu es plus forte. Tu ressembles davantage à la Dulcie du futur que j'ai connue... mais ton regard est moins triste.

— J'imagine que c'est parce que tu es là...

Il acquiesce.

— Je crois savoir ce qu'avait fait le Clay de sa réalité. Comme moi, on m'a proposé de boire l'Unimaj, un breuvage qui nous fait perdre la mémoire des deux dernières années de notre vie. Je suis sûr qu'il l'a pris... en fait, je l'aurais pris si ta version future n'était pas intervenue.

— Alors elle est venue t'en empêcher ?

Il opine du chef. C'est une chance qu'elle soit intervenue, elle a tout fait pour changer le futur, j'aurai aimé la remercier, mais j'ai bien peur que cette Dulcie n'existe plus.

Je me love tout contre lui, dessinant des petits cercles sur sa peau.

— Nous aurons un tout autre futur maintenant... Cette version de moi-même a disparu... J'en ai rencontré une nouvelle.

Il me presse contre lui, ses doigts se promenant dans mon dos.

— Tu sais, pour l'instant, ne pensons pas au futur qui nous attends dans une dizaine ou une vingtaine d'années. Tentons de trouver le moyen d'éliminer Corv une fois pour toute.

Je souris et me redresse.

— Très bien, alors nous ferions mieux d'aller prendre une douche si nous ne voulons pas être en retard.

Il sourit et me suit dans la salle de bains.

Main dans la main, Clay et moi pénétrons dans un salon, où le majordome nous demande d'attendre.

Nous nous installons dans le fauteuil et Clay se penche vers moi pour m'embrasser dans le cou. Je glousse puis me tourne vers lui pour poser un baiser sur ses lèvres, puis un autre, un autre encore.

J'enroule mes bras autour de son cou, mes phalanges glissant dans ses cheveux, et nous nous embrassons à pleine bouche.

C'est fou, mais c'est comme si après avoir fait l'amour, hier soir, et ce matin dans la douche, nous a fait oublier nos soucis. Plus rien ne compte à part lui, nous. J'ai l'impression que nous sommes dans notre bulle, à tous les deux.

— Oh pardon !

Je sursaute et m'éloigne de Clay, me réinstallant comme il se doit dans le canapé, et m'humecte les lèvres. Les joues en feu, je lève les yeux vers la porte. C'est Léna, elle semble triste.

— Si vous voulez, je peux revenir dans dix minutes, après tout, il n'est pas encore huit heures, s'exclame-t-elle, gênée, alors que c'est nous qui devrions l'être.

Je racle ma gorge.

— Non, bien sûr que non, je réplique.

Elle se pince les lèvres puis s'avance timidement vers le fauteuil en face de nous.

— Est-ce que ça va ? je lui demande.

— Oui, bien sûr, peut-être que je suis simplement stressée.

— Nous devons être confiant, confessa Clay en me serrant la main. Je suis sûr que notre plan va fonctionner.

— Sauf si cet imbécile de Darko décide de se ranger aux côtés de votre tendre et chère Athya, grogne-t-elle.

Cette fois, mon cœur commence à s'affoler. Si elle est dans cette état alors sa signifie qu'Athya est venu chercher du réconfort auprès de Darko. J'avale difficilement ma salive.

— Dois-je conclure qu'Athya est venu pleurer dans les bras de Darko ? interroge Clay, la surprise dans les bras.

— Oui, et elle a passé la nuit dans sa chambre, dit-elle d'un air irrité.

Le visage de Clay se crispe.

— Je ne sais même pas si cette réunion a lieu d'être, continue Léna. Et si Darko se rangeait du côté d'Athya, qu'il lui révélait nos projets et que par la suite...

Et oui, ça, ça concernait trois possibilités que j'avais vu.

Clay me lâche soudain la main et se lève.

— Je reviens, je vais aller voir Darko.

Il quitte le salon et au même moment la princesse Gabrielle et son époux arrivent.


La suite mercredi prochain. 

Bonne fin de semaine à vous ;)

PARAL-LEL Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant