Dulcie
L'homme que Stephen a appelé : Sénateur Wellen me prend doucement la main et je sens un frisson me parcourir le corps. Je lève les yeux vers le visage du Sénateur. Ses cheveux sont de couleur châtain et il a de magnifiques yeux bleus. Il est beau, mais peut-être un peu trop vieux pour moi...
Il me fait soudain un sourire et mon cœur flanche. C'est trop étrange, pourquoi mon cœur s'emballe autant pour des personnes que je connais à peine !?
Il m'entraîne avec lui et je suis ses pas. Il ne suit pas le rythme de la valse, non, il danse plus lentement, comme si nous dansions un slow et j'ai la vague sensation d'avoir déjà dansé avec quelqu'un de cette manière.
— Vous voyiez, vous vous en sortez bien.
Je glousse.
— Eh bien, on dirait que vous aussi vous ne savez pas danser.
Il hausse les épaules puis me fait tournoyer.
— Si, c'est juste que j'ai peur que vous me marchiez sur les pieds.
Je pouffe de rire et me mords les lèvres.
— J'ai marché sur les pieds de Stephen une centaine de fois ! lui avoué-je.
— Vraiment ?
— Oui... vous connaissez le protocole, la future Impératrice doit ouvrir le bal... Je n'avais jamais appris à danser la valse avant... Stephen était mon tuteur.
Je le vois soupirer.
— Qu'y a-t-il ? quémandé-je.
— Qu'y a-t-il ? répète-t-il.
— Eh bien, vous avez l'air d'être soulagé par quelque chose.
Il me sourit.
— Eh bien, j'ai cru que Stephen était comment dire... votre amoureux.
Je hausse les sourcils et secoue la tête.
— Je viens de revenir chez moi et vous croyiez que j'ai pu tomber amoureux en si peu de temps.
— Il ne suffit que de quelques secondes pour tomber amoureux.
Je ne sais pas pourquoi mais je m'empourpre et je ne sais pas quoi lui répondre. Quelques millièmes de secondes plus tard, je parviens à articuler:
— Vous avez déjà été amoureux ?
— Oui, un amour impossible, mais c'était tellement troublant, tellement enivrant, et tellement fort que je n'ai pas pu résister à bafouer les règles et même à renier qui j'étais pour être avec elle.
Ma poitrine monte et s'abaisse péniblement en entendant ses paroles. Je suis presque jalouse de la femme qu'il aime. Renier qui l'on est pour l'amour est si romantique.
— Malheureusement, poursuit-il, parce que j'ai renié qui j'étais, on me l'a enlevé et on m'a fait croire qu'elle était morte.
Une pointe de peine s'infiltre en moi.
— Elle est donc toujours en vie ?
Il acquiesce.
— oui, on l'a emmené dans un autre univers... Nous sommes séparés depuis plus d'un mois.
Son histoire est si triste.
— Savez-vous que l'amour transcende les frontières ? Si vous l'aimez et si vous pensez que votre amour mérite qu'on se batte pour le sauvegarder, il vous sera facile de remuer ciel et terre, et j'ajouterai l'univers, pour la retrouver.
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PARAL-LEL Tome 2
Science FictionLe prince Clay Krieger est sorti de la chambre de méditation. Hanté et dévasté par la mort de Dulcie, les Juges lui prononcent une sentence : il doit avaler l'Unumaj, le breuvage de l'oubli, pour retrouver sa dignité, perdue auprès des siens. Rete...