Chapitre 48

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Dès que je pose les pieds par terre, des cris stridents percutent mes oreilles. Des personnes prennent la fuite, allant tous dans la même direction, entre les immeubles démesurés de Widht.

Clay et moi contemplons le sommet et centre des quatre mondes de Paralielna. Une ligne violacée grimpe vers une tour inversée. La plus haute tour du Palais de Nanielrapa. Seul le monde de Reversale est perceptible. Les trois autres mondes et ceux de la Nébuleuse de Nadaron sont inexistants.

Tous les buildings au centre de Paralielna ont été touchés et en face de nous, sur Alfada, des immeubles s'écroulent encore faisant s'élever des nuées ardentes vers Reversal.

— Maman ! crie soudain un enfant en pleur. Maman !

Je me tourne vers le gamin, un petit garçon d'environ sept ans. Il tient la main de sa mère qui contemple le halo de lumière, les yeux ensanglantés. Mon estomac se noue. Pourquoi cette dame.... ? Puis mes yeux sont attirés vers d'autres personnes immobiles. Des gens les bousculent sans qu'ils ripostent, et tous sont dans le même état, les yeux rouges et médusés par la lumière qui provient de Reversal.

— La distorsion ! murmure brusquement Clay. C'est la distorsion temporelle qui a achevé leur mutation ! Ceux qui ont consommé le jus, ils ne sont maintenant plus humains !

— Le jus, répété-je alors que des souvenirs me reviennent.

Le docteur Ross... le jus qu'elle avait offert à Mai-Li, puis les changements soudain que j'avais remarqués chez elle. J'avais ensuite prit une bouteille de ce jus et l'avais fait analyser par un jeune étudiant. Le petit ami d'Aby.

Tout à coup, un bourdonnement assourdissant retentit dans toute la ville. Je bouche mes oreilles, j'ai l'impression que mes tympans vont exploser.

— Dulcie ?

À mon étonnement, Clay ne semble pas touché par ce mal.

— Qu'y a-t-il ? s'inquiète-t-il.

Le son s'arrête brusquement et mon corps tremble.

Le petit garçon qui appelait sa mère pousse soudain un cri de terreur. Je reporte mon attention vers lui. Sa mère l'a poussé par terre et son corps est devenu entièrement noir. Tout à coup, elle se recroqueville et hurle. Dans son dos, ses os se mettent à s'étirer. Mon estomac se noue en voyant ses vêtements se déchirer sous la pression de ses ailes qui poussent, laissant une traînée de liquide gluant glisser sur son dos. Elle pousse soudain un grognement et sa tête pivote vers moi.

M'ayant aperçu, elle se précipite sur moi, et elle n'est pas la seule. Les autres Paralielniens qui se sont métamorphosés se ruent vers moi.

— C'est moi qu'ils veulent ! crié-je.

Clay fixe les Charbons, ils sont une quarantaine et nous n'avons aucune arme pour nous défendre. La meilleure solution, pour le moment, serait la fuite.

— Dulcie, pourrais-tu nous emmener à Hitek ? Te souviens-tu d'Hitek ?

Je n'ai pas le temps de lui réponde, qu'un coup de feu retentit me faisant sursauter.

Un Charbon vient d'être terrassé par un Fusil Impulseur.

D'autres tirs retentissent. Derrière nous des soldats envahissent la rue et s'attaquent aux Charbons.

— Les soldats d'élite de Widht, annonce Clay. (Il me regarde.) Profitons-en ! Allons à Hitek.

J'opine du chef et fais apparaitre un tunnel dimensionnel.

L'ambiance à Hitek est tout aussi morbide qu'à Widht. Des milliers de personnes, la terreur déformant leur visage, fuient des Charbons qui s'attaquent à eux. Parmi le carnage, une petite fille pleure à chaudes larmes, perdue.

PARAL-LEL Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant