PARAL-LEL Tome 2

Chapitre 36

Clay

Clay retira sa veste et la lança sur le canapé. Il se dirigea vers la terrasse de sa chambre et s'appuya contre le garde-corps. Lorsque Dulcie lui avait demandé qui il était, il avait eu l'impression de recevoir un coup de poignard dans le cœur et sa gorge s'était nouée. Lucie avait eu raison, à cause de cette fichue drogue, Dulcie avait tout oublié, et elle semblait en être accro. Comme tous les autres d'ailleurs. Ils avaient bu et re-bu la liqueur ou le champagne sans arrêt. Puis soudain, il eut un mauvais pressentiment et repensa au jus qui faisait rage à Paralielna. Et si cette liqueur avait le même effet que le Jus... Pire, si c'était la même drogue.

La porte s'ouvrit derrière lui, Lucie et Célestin entrèrent dans la suite.

— Alors ? demanda ce dernier.

— Alors oui, Lucie avait entièrement raison. Elle ne sait plus qui je suis.

Lucie le rejoignit sur le balcon, en croisant les bras.

— Il faut qu'elle arrête de prendre la liqueur et il faut retirer lui la puce si tu veux qu'elle se souvienne.

Clay l'avait compris mais quelque chose d'autre le tracassait à présent.

— Lucie, connais-tu un virus qui fait muter les gènes humains pour les transformer en créature ?

Lucie soupira et observa la vue.

— Tu parles du virus BY-coal. C'est quelque chose que Corv a inventé pour agrandir son armée, ou plutôt pour que Dragh ait une armée semblable à lui lorsqu'il se réveillera un jour.

— Dragh ?

Lucie se tourna vers lui pour le fixer droit dans les yeux.

— Mon demi-frère... Il a été génétiquement créé pour protéger le manipulateur du temps des quatre détenteurs des pierres temporelles.

Clay haussa les sourcils en entendant cette nouvelle et Célestin s'approcha d'eux.

— Tu as un demi-frère ? s'étonna-t-il.

— Oui, mais il est endormi. J'imagine que Corv le réveillera uniquement si ça tourne mal... Je ne l'ai jamais vu à l'œuvre, mais quand j'étais petite et que Corv pensait que j'étais la manipulatrice du temps, il disait toujours que mon grand frère me protègerait de ceux qui me voudraient du mal un jour et qu'il serait le seul capable de tuer les détenteurs des pierres temporels.

Un frisson parcourut l'échine de Clay. Un être capable de tuer les détenteurs des pierres, comme lui. Il fronça les sourcils et repensa à ce que lui avait appris Dulcie concernant son futur. Il avait été tué, tué par une chose... Serait-ce lui, ce Dragh qui le tuerait dans plusieurs années ? Quoique. Le futur avait changé maintenant.

— Lucie, ce virus, est-ce le même que ce qui se trouve dans la liqueur ? interrogea-t-il.

— Non, c'est différent. La liqueur est juste un drogue qui permet à Corv de contrôler le mental d'une personne par le sang. Cette drogue contient des nano capteurs qui circulent ainsi dans le sang et rejoignent la puce régulée par Corv. Tout le système est lié à Corv, c'est pour cela que Cel, (elle se tourna vers lui) tu devras faire vite pour déprogrammer la puce.

— À moins que c'est moi qui le déprogramme, lui coupa Clay.

Célestin se tourna vers lui et haussa les sourcils.

— Corv est toujours en train de la surveiller, et en plus il peut apparaître partout où elle se trouve. Mon plan était de l'endormir, de prendre la fuite dans le yacht, là où tu aurais pu déprogrammer la puce, mais avant même qu'on le fasse, il nous aurait coincé. Je me dis que peut-être, il faut lui déprogrammer la puce avec son autorisation. D'autant plus que Dulcie a le pouvoir de se téléporter où elle veut, elle pourra fuir loin de Corv sans qu'il ne puisse la trouver.

— C'est un bon plan, mais tu crois qu'elle acceptera ? Corv la contrôle et elle est prête à lancer la Fluctuation à tout moment ! rétorqua Lucie.

Clay ferma les yeux un moment. Il repensa au moment où elle s'était retournée pour le regarder dans le jardin. Même si elle était sous l'emprise d'une intelligence artificielle, elle était toujours la même, il l'avait comprit en voyant comment elle s'était comportée après qu'elle lui ait soufflé son poème à l'oreille. Et ce dernier regard qu'elle lui avait lancé, il savait qu'elle chercherait à comprendre.

— Elle acceptera, dit-il confiant.