PARAL-LEL Tome 2

Chapitre 15

Clay

Adossé contre la voiture, dans une petite ruelle d'Hitek, Clay commença à avoir des regrets en voyant sa sœur dans les bras de Luca. La jalousie fraternelle. Sa sœur n'aurait plus besoin de lui maintenant, pensait-il.

— Bon ça suffit, maintenant ! Le temps presse ! grogna-t-il.

Sa sœur essuya les larmes qui avaient ruisseler sur sa joue tellement elle était heureuse de retrouver Luca. Ils ne s'étaient pas vus depuis des semaines.

Luca se dirigea vers Clay et lui remercia.

— Ne me remercie pas ! Il faut que tu protèges ma sœur contre ça, fit Clay en ouvrant la portière.

Luca eut un mouvement de recul et son visage se décomposa.

— Bordel ! C'est quoi ça ?

— La mutation dont tu parlais.

Luca surpris, se pencha vers le cadavre et toucha sa peau.

— C'est trop étrange, sa peau est noire comme du charbon.

— Oui, c'est pourquoi, j'ai décidé de les appeler : Charbons ! s'exclama Aby. Ça leur va comme un gant.

Luca pouffa de rire.

— Ouais, pourquoi pas. Il faut que je prélève quelque chose pour pouvoir examiner ce nouvel être. Laisse-moi le temps de récupérer des outils chez moi.

— Pas le temps, rétorqua Clay. Quand mes amis verront que je ne viens toujours pas en classe dans une heure, ils sonneront l'alerte.

Clay reprit son couteau, s'accroupit et coupa un des doigts d'Edouard. Il attrapa la boîte dans laquelle il avait mis le tatouage d'Edouard quelques minutes plus tôt, pour l'y déposer tout en récupérant un peu de sang.

— Ça, ça fera l'affaire, non ?

Luca opina du chef.

Clay se redressa et observa sa sœur.

— Je dois partir maintenant.

Aby se jeta aussitôt dans ses bras et l'enlaça.

— Fais attention à toi.

— Oui, répondit-il en déposant un baiser sur son front.

Il s'éloigna d'elle puis s'adressa à Luca.

— Ne buvez aucun jus, que ce soit un que vous en avez l'habitude... Les domestiques chez nous en ont consommés, ce qui signifie que les jus de Nox se trouve peut-être sur le marché.

— Je n'ai plus jamais touché à un jus d'orange depuis que j'ai découvert ce virus, affirma Luca. Ni même les sodas ou autres boissons.

— Tant mieux, dit Clay. Emmène Aby chez un tatoueur, il faut la lui retirer tout de suite où ils la retrouveront. Je ne veux pas qu'elle ait de cicatrice comme moi. (Il leva son bras pour lui montrer sa plaie).

— On est à Hitek, mec ! Les meilleurs pirates se trouvent ici !

— Je sais, mais ne l'emmène pas chez Célestin !

Luca fronça les sourcils, il pensait justement à lui.

— Mais pourquoi ?

— Parce que j'ai décidé d'aller en vadrouille avec lui.

Luca haussa les sourcils puis fixa Aby aussi étonnée que lui.

— Dernière chose, Luca. Ne parle de ça à personne pour l'instant. Tu fais juste des recherches pour comprendre comment fonctionne le virus, ce qu'un Charbon a de particulier, mais n'en parle à personne ! Même pas au Grand Intendant. Maintenant qu'il a reçu le trône de Widht et qu'il est à l'Ordre, ce ne sera pas possible. L'un des Juges a manigancé tout ça et il ne faut pas qu'ils savent qu'on est courant ! Je peux te faire confiance ?

— Oui, lui répondit fermement Luca.

Clay le détailla. Il avait l'air sincère.

— Bon très bien... Je ferai tout mon possible pour revenir le plus vite.

Il jeta un dernier coup d'œil à sa sœur dont les larmes recommencèrent à perler. Il lui fit un sourire avant de pénétrer dans la voiture.

Clay roula quelques kilomètres plus loin jusqu'à la fourrière d'Hitek. Il laissa la voiture entre deux montagnes de déchets, retira la boîte contenant sa chair tatoué pour le laisser sur le siège puis déposa une mini-bombe et s'éloigna. Lorsqu'il arriva à la sortie, il appuya sur le détonateur. Personne n'allait le poursuivre, à Hitek, les gens pouvaient détruire leur voiture elles-mêmes comme elles le souhaitaient.

Son sac sur son dos, et paré d'un masque chirurgical noir, il redressa sa capuche et se dirigea vers la station de métro. Il entra dans une navette en bousculant un homme, et comme un pickpocket, échangea son bracelet avec le sien. Quelques minutes plus tard, il s'arrêta dans le quartier de son tatoueur favori...