Dulcie
Nous revenons au centre de l'ASD, il nous reste moins d'une heure avant le départ prévu. Nous sommes réunis en demi-cercle autour d'une table et discutons des dernières modalités de notre plan. Le capitaine Samuels nous donne des oreillettes en nous expliquant son fonctionnement. Nous pourrons ainsi rester en contact avec lui. Puis ils nous donnent de petits gadgets : un stylo dans lequel est injectée une bactérie qui fait tousser les gens puis les endort, une bague taser et une montre multifonction qui peut même lancer une fléchette anesthésiante. On se croirait dans James bond ! Je suis un agent secret qui par en mission... Et ce n'est vraiment pas de la fiction.
Je me dirige vers ma sœur qui semble perturbée à l'idée de se faire passer pour moi. Mais je sais que mon plan va fonctionner...
— Il faut que tu aies confiance en toi !
Elle sourcille et me regarde.
— J'ai confiance en moi.
— C'est peut-être vrai, mais j'ai l'impression qu'en présence de Corv c'est tout autre.
— Je te signale que c'est lui qui m'a élevée. Il me connait bien plus que tu ne l'imagines.
— Peu importe. Ça ne prendra qu'une heure. D'ailleurs, si tu le connais, tu ferais mieux d'en tirer avantage.
Elle plisse les yeux puis fixe un transformateur pour me scanner.
— Peut-être qu'il devrait nous voir toutes les deux réunies, ça fera plus plausible.
Je lui souris, voyant qu'elle retrouve son assurance.
— Tu n'es pas si méchante que ça, après tout.
— Tout ce que j'ai fait jusqu'à présent c'était pour...
— Pour survivre, continué-je. Je sais. Mais, j'aimerai, une fois que tout ceci soit terminé, que nous faisions à nouveau un tour dans le passé, pour voir notre mère.
Elle lève les yeux au ciel, exaspérée.
— Ah oui et à quoi ça servira ?
— Que tu fasses connaissance avec elle.
Elle se pince les lèvres. Je suis sûre qu'en repartant dans le passé de maman, sa haine envers elle s'apaisera.
— J'ai terminé ! s'exclame subitement Célestin en se penchant sur le dossier de sa chaise et en levant les bras, content d'avoir terminé son virus.
Il retire des clés de son ordinateur et se lève.
Nous nous dirigeons tous vers lui.
— J'ai mis au point un virus. Il y a un pare-feu, ce qui signifie que vous avez une minute et 30 secondes pour ouvrir tous les deux (il nous fixe Clay et moi) le fichier et l'installer. Passer les une minutes trente, Corv se rendra compte qu'il y a un intrus dans son système.
Clay me fixe. J'ai l'impression de connaître ce qu'il pense sans qu'il ait à me le dire. Une minute trente c'est tout ce qu'il faut. Et avec les oreillettes, nous saurons à quel moment agir.
— C'est amplement suffisant ! déclare-t-il.
Célestin nous tend ainsi nos clés. Dire que je tiens entre mes mains l'arme la plus puissante pour détruire Corv et Dragh.
Léna et moi allons dans les vestiaires pour nous changer tandis que les garçons donnent leurs dernières consignes aux Déserteurs qui joueront nos rôles.
— J'espère que personne là-bas ne se rendra compte de cette supercherie, commente Léna.
— Eh bien, sachant que dans le futur que j'ai vu, tout se déroule comme prévu jusqu'à ce que nous posions la clé dans les systèmes informatiques, je pense qu'ils ne s'en rendront pas compte.
— Tu sais, je t'envie un peu... Connaître son futur, pouvoir le modifier à son gré... c'est quand même un beau don.
— Oui, mais connaître ton futur, c'est quand même bouleversant. Imagine que je te disais qu'un jour tu seras marié au prince Darko ! Je parie que ça t'ébranlerais !
Elle pouffe de rire.
— Moi ? Avec lui ? Oh, ça n'arrivera pas ! J'ai toujours les nerfs à vif avec lui, on ne cesse de se disputer pour des trucs idiots ! Et puis, il n'a pas réussi à me battre.
Je ris, mais j'aurais bien aimé me faire violence et garder mon calme pour lui faire comprendre que c'était l'avenir que j'avais vu pour eux. Bien que maintenant, il ait changé. Mais je suis prête à parier que, quoi qu'elle dise, elle doit en pincer pour lui. Sinon, ce matin, elle n'aurait pas été dans tous ses états à cause d'Athya.
Nous ressortons des vestiaires, vêtues de la combinaison des Paral-lels. Célestin est en train de grogner.
— Pouvez-vous me rappeler pourquoi je dois venir avec vous ?
— Parce qu'on a besoin de toi pour foirer la sécurité ! je réponds. C'est toi l'as de l'informatique, ici.
Il ricane.
— J'ai déjà passé la journée à inventer une puce pour Corv ! Ça m'a bousillée le cerveau !
— Mais oui, c'est ça rigole Darko.
Lucie s'approche de lui.
— Je t'ai expliqués pours les circuits, tu t'en souviens, Cel. Même si Corv lui continuera à fonctionner. Ceux de la sécurité des Intemporels, non. Ça fera aussi une diversion et il aura du mal à s'occuper de deux problèmes à la fois.
— Tenez ! dit Darko en nous donnant une sorte de portefeuille.
— Un range carte électronique ? Et qu'est-ce qu'on va faire avec ça ?
Darko arque un sourcil en lui lançant un regard malicieux.
— C'est un Maeger Gun ma chère, nous en aurons certainement besoin pour nous défendre par la suite.
Elle ouvre la boîte et je suis surprise de découvrir une mini arme pliante.
Le capitaine nous rejoint.
— Les équipes sont prêtes, annonce-t-il. Nous resterons en contact avec vous et attendrons votre signal.
— Eh bien, c'est parfait, nous pourrons nous rendre à Nanielrapa maintenant.
Nous récupérons chacun un transformateur et nous l'activons. Léna et moi avons l'apparence d'hommes quant à Clay, Darko et Célestin, celle de femmes.
— Alors Darko, quelle sensation ça fait de se retrouver avec un peu de chair dans la poitrine ?
— Ha, ha, très drôle, Léna.
Je m'avance vers ma jumelle qui fait la bise à Célestin et lui souhaite du courage.
— Je veux te dire que, quoi qu'il arrive, je te fais confiance.
Lucie arque un sourcil et après quelques secondes de silence, elle me répond :
— Merci. Je ferais tout pour qu'il croie que je suis toi.
Je lui réponds d'un sourire puis me dirige vers mes autres compagnons qui m'attendent au hall à plateformes.
— Vous êtes prêts ?
Chacun d'eux échange un regard et ils acquiescent.
Je me concentre alors et fait apparaître la brèche avant de m'y lancer.
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PARAL-LEL Tome 2
Science FictionLe prince Clay Krieger est sorti de la chambre de méditation. Hanté et dévasté par la mort de Dulcie, les Juges lui prononcent une sentence : il doit avaler l'Unumaj, le breuvage de l'oubli, pour retrouver sa dignité, perdue auprès des siens. Rete...