Chapitre 58

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Dulcie 

L'eau coule le long de mon corps et je caresse ma peau avec le savon. J'imagine alors les mains de Clay sur moi, me frottant avec douceur, puis nos peaux nus collés l'un contre l'autre, et son sexe entre mes cuisses. J'ouvre les yeux et inspire profondément en observant la cabine de douche saturée de vapeur. Je me revoie, le dos plaqué contre la cabine, mes jambes autour de lui. Nous avons déjà fait l'amour dans la salle de bains.

Je termine de me savonner, en chassant l'excitation qui me poursuit depuis qu'il m'a embrassé la première fois. On n'a pas le temps pour ça. Je dois être en forme pour demain... pour organiser un plan et affronter Corv. Je ne veux vraiment pas avoir un avenir ou Clay n'existerait pas. Je repense à ma version future qui est morte... cet avenir semble avoir disparu... mais il y a une autre version future de moi qui est apparu... Que se passe-t-il dans son monde ? Comment deux Dulcie du futur ont pu être réunies dans le passé et cela, sans ma sœur ?

Je ferme le robinet et quitte la cabine.

Je m'essuie puis me regarde dans le miroir. Je suis encore un peu pâle et je prends conscience que j'ai perdu du poids. J'imagine que c'est à cause de la drogue. J'en prenais plus que je ne me nourrissais. Grâce au néant temporelle, j'ai été soignée de sa servitude, ça m'aurait certainement rendu malade si je n'avais pas été là-bas.

J'enfile mon pyjama – un t-shirt hello kitty et un mini short – que je n'avais jamais sorti de mon sac-à-dos, puis pars dans la chambre. Clay n'est pas encore arrivé. Il a dit qu'il allait prendre une douche dans la chambre d'à côté. Je soupire. Nous aurions bien pu la prendre ensemble même si ça aurait dérapé vers une partie de jambe en l'air. Mais peut-être a-t-il pensé comme moi à l'instant, nous avons besoin de repos.

Je m'étends alors sur le lit, fermant les yeux et faisant le vide dans mon esprit. La porte s'ouvre soudainement et je m'assieds.

— Pardon, tu dormais déjà ?

— Non, je fermais juste les yeux. Je t'attendais.

Il retire la serviette autour de son cou et va la poser sur le sèche-serviettes. Il ne porte qu'un pantalon en lin révélant son torse nu. Ses cheveux encore humides sont plaqués sur ses tempes et il s'est rasé. Mes yeux s'attardent sur le tigre tatoué dans son dos. Le chef des Thigrys. Mon cœur se contracte. Est-ce qu'il en existe encore?

Clay se rapproche alors et je lui fais une place sur le lit.

— Est-ce que ça va ? interroge-t-il.

— Le tatouage dans ton dos... Les Thigrys...

Il s'installe à côté de moi, faisant remuer le matelas sous moi et murmure:

— Quand j'étais pris dans la boucle temporelle, je voyais les animaux fuir une déflagration...

Mes larmes me montent à nouveau aux yeux.

— Je suis désolée.

— Je ne veux plus entendre des « je suis désolée ». Ce n'est pas de ta faute ! Et puis, peut-être que ce n'était pas la réalité... Peut-être que Corv m'avait simplement enfermée dans une alternative du futur qui sait ? Je pense que les terres des Thigrys n'ont pas été touchées. D'après ce que j'ai remarqué, seuls les centres villes des quatre mondes ont été ravagés.

Au fond de moi, je l'espère aussi.

Clay attrape sa montre et règle l'heure du réveil.

— Il vaudrait mieux que nous nous reposions... les jours à venir risque d'être longs.

Mon cœur s'emballe alors. Clay s'écrie : « lumière » pour nous plonger dans l'obscurité et il s'allonge. Je l'imite, posant ma tête sur un oreiller. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression qu'il y a de la distance entre nous.

— Clay... est-ce que je peux me rapprocher ?

— Oui... 

Je me rapproche alors de lui, ma main touche sa poitrine et il pousse un soupir étranglé. Quand je pose ma tête sur son torse, j'entends son cœur battre violemment et sa respiration semble haletante. Je commence à comprendre pourquoi il a mit de la distance. Certainement pour ne pas succomber à la tentation... Mais à quoi bon lutter... et si demain, il n'était plus là ? Après tout j'avais vu une seule alternative dans laquelle Corv disparaissait. Cette nuit pourrait aussi être notre dernière nuit.

Je promène alors mes doigts vers son bas ventre et murmure :

— Clay... J'ai envie de toi.

Ses bras s'enroulent alors autour de moi et il roule sur lui-même pour se retrouver allongé sur moi.

Le souffle haletant, il glisse les doigts dans mes cheveux mouillés.

— Je me suis dit que peut-être ça aurait été trop brusque si je m'étais jeté sur toi tout à l'heure. Après tout tu viens tout juste de retrouver la mémoire.

— Eh bien, tu aurais dû le faire... Depuis que tu m'as embrassé à Nanielrapa, mon corps n'attend que ça...

— J'étais sûr... tu es encore plus obsédée que moi.

Je glousse.

— Mon corps a simplement besoin de se rappeler de toi.

Sa bouche recouvre mes lèvres. Je l'embrasse jusqu'à en perdre haleine. Sa bouche se ballade ensuite le long de mon cou et ma peau me brûle.

Il m'étreint et nous nous adonnons à de douces et tendres caresses pendant des minutes.

— Je t'aime, me murmure-t-il à l'oreille.

J'en ai le souffle coupé, c'est terriblement mignon.

Je m'écarte de lui pour croiser son regard.

— Je t'aime encore plus.

Caressant mes cheveux sur le front, il me regarde comme si j'étais unique à ses yeux et me sourit. Les papillons battent violemment leurs ailes dans mon bas ventre, mon cœur s'emballe et j'ai les larmes qui me montent aux yeux. Je sais qu'il m'aime si fort et ça me rend si heureuse. 

Il me répond alors en m'embrassant si passionnément que cela suffit à me rendre fiévreuse de plaisir. Je bouge alors tout contre lui, écartant mes jambes et les enroulant autour de lui. Mon intimité partant à la rencontre du sien, et il gémit sous la sensation. 

Je bouge alors avec lui et j'ai l'impression de fusionner avec son âme. C'est comme si nos corps s'accordaient parfaitement l'un à l'autre, comme si nous étions fait l'un pour l'autre. 

PARAL-LEL Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant