PARAL-LEL Tome 2

Chapitre 18 b

Le prince sentit un pincement au cœur en revoyant le visage de son père. Il n'avait pas pu lui dire au revoir ou échanger quelques mots avec lui avant son épreuve du clan des Thigrys. Mais il avait l'air bien plus jeune que dans ses souvenirs. La nostalgie et la tristesse lui nouèrent le coeur.

— Bonjour, je suis Hugh Knight Krieger, se présenta-t-il. Vous me connaissez certainement, je suis le roi d'Altura mais aussi l'un des trois financeurs de l'ASD, l'Association Secrète des Déserteurs. Vous serez peut-être stupéfié en apprenant cela, mais sachez que si j'ai décidé de les aider, c'est pour une bonne raison. Il y a peu, ma femme est morte mais j'ai découvert que tout ceci avait été orchestré par l'Ordre.

Clay sentit les jambes se flageoler sous ses pieds. L'accident de voiture de sa mère, orchestré par l'Ordre ? Ça faisait beaucoup trop de nouvelles en si peu de temps.

— Ma femme était Sénatrice, elle voulait alléger les lois entre la ville-état et la nôtre et s'était pris d'amitié avec Nicole de Touamis, la femme du Grand Intendant. Toutes deux espéraient que nos deux pays aient des relations amicales. Peu de temps après qu'elle ait réussi à faire voter au Sénat à l'unanimité le droit que les Hitekians et les Paralielniens puissent librement voyager entre chaque état, l'accident est survenu.

Clay fronça les sourcils, il est vrai qu'auparavant, personne ne pouvait aller à Hitek comme bon le semble. La loi était toute récente et depuis la mort de la princesse Jénika, la grande sœur de Darko, il y a quatre ans, la reine de Widht tentait désespérément d'annuler cette loi... C'était donc sa mère qui était à l'origine de l'ouverture d'Hitek aux Paralielniens ?!

— J'ai mené mon enquête avec mes agents secrets les plus fidèles, et j'ai découvert que l'un des Juges n'était pas réellement ce qu'il laissait prétendre. Pour l'instant, je n'ai pas assez de preuves, c'est pourquoi j'ai décidé de rejoindre l'ASD et de les financer, car je pense que l'Ordre conspire quelque chose et je veux qu'il y ait des gardiens du Multivers capable de protéger notre monde ainsi que nos peuples si un jour l'Ordre révélait ses véritables intentions. Bienvenue dans la famille de l'ASD, nouveau Déserteur. Vous avez eu raison de quitter l'Ordre, car tout ce que vous avez appris, les principes pour lesquels vous vous battiez, c'est ici que vous les accomplirez. Puissiez-vous croire à mes propos et gardez le secret sur mon identité. Vous suivrez les ordres du commandant Lee, fondateur de l'ASD.

Son père sourit puis inclina la tête avant que l'hologramme disparaisse.

Les yeux de Clay restèrent sur l'écran virtuel un long moment. Tout cela l'avait abasourdi. Son père avait rejoint les Déserteurs et les aidait. De plus, il soupçonnait l'Ordre d'avoir tué sa mère. Une mère dont il ne connaissait même plus le visage. Il semble qu'il avait plus de raisons maintenant d'en vouloir à l'Ordre.

— Quand est-ce que mon père à enregistrer ça ? interrogea-t-il.

— Il y a sept ans de cela. Moi-même j'ai été choqué en regardant cette vidéo, le commandant Lee la montrait à tous les nouveaux Déserteurs de Paralielna, pour nous assurer que nous avions fait le bon choix et que nous n'étions pas seuls, nous étions soutenus par l'un des quatre rois.

Clay fixa Samuels, il avait encore du mal à le croire.

— Donc vous enquêtiez pour mon père ? Au sujet de l'Ordre ?

— Oui... Lorsque j'étais encore un officier Paral-lel, j'ai vu des choses... des choses qu'en tant que Paral-lel, je n'aurais jamais cru voir. Mon supérieur a tué des innocents, a bafoué des règles et pourtant le Juge Bienfait n'a jamais rien fait, les autres non plus... J'ai commencé à douter de l'Ordre, à douter de moi, des missions que je faisais... J'avais quitté mon monde pour venir ici à Paralielna, croyant que je sauverai des vies, mais en réalité, j'ai tué des innocents.

— C'est pour cela que vous avez déserté ?

— En effet, et quand j'ai vu cette vidéo, j'ai repris espoir, je savais que je ne m'étais pas trompé et qu'il se tramait quelque chose. Si j'ai voulu tuer le Juge Bienfait c'est parce que le commandant Lee avait découvert sa véritable identité.

Clay haussa les sourcils.

— Que voulez-vous dire ?

Il pianota sur l'écran et ouvrit des photos. Celui d'un squelette dans une tombe apparu à l'écran.

— Voici le véritable Juge Bienfait.

Les yeux de Clay s'arrondirent.

— Je ne voix là qu'un squelette non identifiable.

Samuels lui montra les tests ADN et Clay resta statufié. Il s'agissait de Raymond Bienfait, décédé il y avait une vingtaine d'année.

— Si lui c'est le cadavre du Juge Bienfait, alors qui se trouve à l'Ordre ?

Samuels haussa les épaules.

— Nous ne le savons pas... ton père était le dernier Co-financeur de l'ASD encore vivant il y a deux ans. Quand il est mort, nous n'avions plus les moyens pour nous permettre d'agir dans l'ombre comme nous le faisions et nous avons pris un gros coup en apprenant sa mort. D'abord le commandant Lee trois mois plus tôt ensuite le sien. Nous étions désemparés et nous ne savions plus quoi faire.

— Qui était le commandant Lee ?

— L'ancien commandant de la garde des Touamis... Il y a une dizaine d'années de cela, les Déserteurs fuyaient tous vers Hitek dans l'espoir d'échapper à l'Ordre. Le commandant Lee et, un de ses amis, le tatoueur Roy les accueillaient et les aidaient... Ils ont donc créé l'ASD. Et puis, même au sein de la grande famille de Touamis, les choses ont commencé à mal tourner. Nicole de Touamis est morte et le commandant Lee a mené son enquête. Même au sein de leur famille, il avait des complots, c'est à ce moment que nous avons commencé à nous organiser comme des agents secrets. Le genre d'agent qui devait rétablir la vérité.

— Et aujourd'hui ?

— Aujourd'hui, on s'est un peu trop laissé abattre par la mort des fondateurs. Nous n'étions plus actifs depuis deux ans. Mais te voir et savoir que tu as compris qu'il y avait un malfaiteur parmi les Juges me redonne de l'énergie et de l'espoir.

— Eh bien j'en suis ravie, parce que je pense que je vais avoir besoin de vous... Premièrement parce que je veux que vous me conduisez à Lucie, deuxièmement parce que la vie de milliards d'individus est en danger. Et troisièmement, je veux savoir ce qu'il est arrivé à mes parents. Pourquoi les a-t-on assassinés ? (Il regarda l'écran) Est-il possible que j'enregistre un message ?

— Oui, bien sûr. 

La suite samedi prochain !

bon weekend :)