Chapitre 57

69 11 2
                                    


Dulcie

J'arrive dans le hall du palais de Widht. Léna sort de l'ascenseur. Elle a la rage dans les yeux. Je sais déjà pourquoi elle est dans cet état. Pour l'instant, elle n'a pas encore compris que Darko lui plait, mais ce qui m'inquiète c'est l'une des alternatives du futur que j'ai vu... Athya embrassait Darko après qu'elle ait su la vérité. Le fait que ma version future ou moi-même nous traversons le temps bouleverse vraiment le cours de l'histoire. J'espère juste que cette réalité ne se produira pas.

— Tiens, te revoilà, s'exclame Léna en me voyant.

Je lui souris.

— J'attends Clay.

— Oh, peut-être que tu attendras longtemps. Darko et lui sont avec cette chipie ! Je ne comprends pas ce qu'ils lui trouvent.

— Ils se connaissent depuis l'enfance...

— Et alors ? Ne voient-ils pas qu'elle a une pierre à la place du cœur ?

— Peut-être qu'ils en ont conscience, mais elle reste une personne qui a ses faiblesses et qui a besoin de soutien.

Elle grimace puis croise les bras.

— Dis-moi, qu'as-tu voulu dire par... (Elle racle sa gorge.) Enfin qu'elle allait pleurer dans ses bras cette nuit ?

— Clay l'a repoussé... En ce moment, il la repousse encore... Rick n'étant plus là, il ne lui reste que Darko comme ami... comme réconfort.

Elle se pince les lèvres puis soupire.

— Serais-tu jalouse ? m'enquiers-je.

Elle écarquille les yeux et s'empourpre.

— Moi, mais de quoi serais-je jalouse ?

— D'Athya. Du lien qui les unit.

Elle avale difficilement sa salive.

— Non, bien sûr que non, bégaie-t-elle.

— Moi, je l'ai été et si tu acceptes ce sentiment, peut-être que tu pourras... mieux t'entendre avec Darko.

Des plis se forment sur son front. Au même moment, les portes de l'ascenseur s'ouvrent et Clay y sort. Son visage crispé s'adoucit en me voyant.

— Ça va ? lui demandé-je.

— Oui, répond-il en m'attrapant la main, je crois que la fatigue commence à m'exténuer et j'ai faim. Nous ferions mieux de rentrer, toi aussi tu as l'air harassé.

J'opine du chef, j'ai des aigreurs à l'estomac et si je ne mange rien dans les minutes à venir je sens que je vais m'évanouir.

— Tu penses que tu as encore la force de nous conduire chez moi ? Au palais d'Altura, j'y ai mes affaires... tu en as quelques unes toi aussi.

J'acquiesce. Si je m'en souviens, je crois avoir passé ma dernière semaine chez lui avant d'être emmenée à Nanielrapa.

Je me tourne vers Léna.

— On se verra demain. Il vaut mieux nous reposer... les trente prochaines heures vont être longues.

Loin du centre ville, le palais a été épargné par la distorsion temporelle. Mais il n'y a pas d'électricité.

Nous traversons le jardin, éclairés par une montre et Clay pénètre dans un petit habitacle pour remettre le compteur électrique en marche. Tout le palais s'illumine aussitôt.

Nous pénétrons dans sa chambre et je fixe son immense lit king size bed. Des images me traversent l'esprit. Moi, nue, allongée sur lui, lui caressant son visage et lui riant aux éclats. Mon cœur s'emballe en prenant conscience que lui et moi avons été bien plus loin que des embrassades. C'est certainement la raison pour laquelle mon corps a gardé des souvenirs de nos étreintes.

PARAL-LEL Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant