Chapitre 66

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Dulcie

Je lève la tête vers un gratte-ciel vertigineux dans un des quartiers d'Hitek.

Le « Paladium ».

Dans le hall d'entrée, une vingtaine de personnes sont devant des tableaux de bords et paient je ne sais quoi.

Clay m'entraîne vers un comptoir libre et touche sur l'écran de l'ordinateur.

— Où sommes-nous ?

— Tu vas bientôt le savoir.

Il scanne son bracelet et une carte électronique sort d'une machine en bas du comptoir. Clay le récupère et me conduit vers une porte.

Je pénètre à l'intérieur d'une immense pièce avec des bancs et des casiers. On dirait un gigantesque vestiaire collectif, mais très high-tech.

Clay regarde sa carte puis se met à chercher le casier numéro 123. Dès que nous le trouvons, il m'intime de retirer mes chaussures. J'obtempère et nous plaçons nos chaussures à l'intérieur. Je suis vraiment intriguée par cet endroit.

Me reprenant la main, nous traversons les vestiaires pour nous retrouver devant un comptoir tenu par un homme et une femme.

— Bonsoir, dit l'homme, ce soir la location des patins sont gratuits, quelles tailles voulez-vous ?

Je hausse les sourcils. Les patins ?

Clay donne alors sa taille et je précise la mienne.

Je reçois une paire de chaussettes toutes neuves et des patins à roulette, mais très sophistiquée, je n'y crois pas !

— Une patinoire de patins à roulette ! m'exclamé-je.

Il me répond d'un sourire puis nous franchissons une nouvelle porte qui donne accès à une salle colossale. Il y a de la musique, des spots lumineux, un coin bar, un passage en verre conduisant à un étage supérieur où je vois quelques couples virevolter et faire des acrobaties dans les airs avec leur patin laissant une traînée de lumière derrière eux.

— Bienvenue à Paladium ! On a trente minutes pour s'amuser.

Je glousse et le regarde.

— La dernière fois où j'ai fait du patin, j'avais dix ans... mais dans mon monde, on ne gravite pas comme ça dans les patinoires.

Il sourit.

— T'inquiète, c'est très facile !

Nous enfilons nos patins et nous dirigeons vers la piste. Je sens soudain mes patins s'élever dans l'air et je pousse un cri de surprise. Les roues se sont comme retourné et laisse s'échapper de l'air. Clay pouffe de rire et me tend les mains.

— Laisse-moi te guider.

J'accepte volontiers et lui attrape les mains.

Il me guide dans toute la salle, bien trop immense pour les quelques personnes présentes, mais parfaite pour nous.

Au rythme de la musique, je commence à prendre de l'élan, à patiner comme j'en avais l'habitude lorsque j'étais une gamine et bientôt, comme tous les autres, Clay et moi nous tournons et virevoltons dans les airs. J'ai l'impression d'être dans l'espace, je flotte comme un astronaute dans sa base spatiale.

Clay me rapproche près de lui, le sourire aux lèvres, et j'enroule mes bras autour de son cou. Nos lèvres se rencontrent alors et je l'embrasse langoureusement.

C'est magique, vraiment magique de se retrouver dans un endroit pareil.

Si seulement, il n'y avait pas eu Corv, si seulement nous pouvions rester comme ça à nous amuser. Malheureusement, je crois que c'est mon destin et je n'y échapperais pas.

Clay met fin à notre baiser et me fixe d'un regard lumineux.

— Ce soir, je veux que tu saches que je te fais entièrement confiance et si... si on ne réussit pas, on trouvera un autre moyen de les éliminer tous les deux.

Je lui souris.

— Moi aussi, je te fais entièrement confiance. Et même si je ne suis pas allée dans les différentes possibilités du futur pour vérifier si notre plan fonctionne... Au fond de moi, je sais qu'on y parviendra.

Nous nous remettons à nous embrasser au milieu de la piste jusqu'à en perdre le souffle et la montre de Clay finit par sonner la fin de notre temps.

Nous rendons alors les patins et quittons le Paladium.

Dans les rues la musique a cessé, les gens ont repris un air calme et sérieux et regardent vers le ciel. L'hologramme de Léna.

— Peuple d'Hitek ! Ce soir, l'Ordre a décidé d'accepter de rencontrer l'homme qui nous a attaqués. Sachez que, quelque soit les accords, je ferais tout mon nécessaire pour vous protéger ! Mais s'il s'avère que l'ennemi enfreint les accords et décident de nous attaquer, nous devrons combattre. Comme vous le savez nous ne sommes plus assez nombreux et aujourd'hui notre peuple doit être soudé comme jamais nous ne l'avons été. Nous devrons unir nos forces en conséquence. Nous devrons protéger notre monde ensemble ! Alam Shassum Bim !

— Alam Shassum Bim ! répètent-ils alors que son hologramme disparaît.

Les personnes posent leur main sur leur poitrine et marque une minute de silence avant de reprendre leur route. Les traits de leur visage ont changés, ils semblent déterminés, et prêts à la moindre attaque.

— J'espère que mon discours sera tout aussi éloquent, soupire Clay. Elle m'a volée mes mots.

Je glousse et lui serre la main.

— Ton peuple te fais tout autant confiance. Tu les as sauvés la dernière fois.

— Oui. Grâce à toi.

PARAL-LEL Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant