Amoureux

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Quelle idée magnifique cette adaptable qui s’ adapte à tout, m’ obéit au doigt et à l'œil… enfin…à la voix…
“Candit…suis moi…” un petit déclic et la table cahote sur le sol inégal, chargée de vieux papiers inutiles.
Je voulais l'appeler “quand joshua dit”,un peu long, j’ ai raccourci au mieux.

Je poursuis le ménage.
J’essaye d’être vigilant, de ne pas jeter de documents importants.

La lumière s’éteint chez Nathan.

Dommage, à cause de ma cheville,je ne peux pas soulever la table pour l’ emmener à l'étage, là aussi je trie les vêtements, des photos, j’en garde certaines avec les lettres de Lucie et d’ Alfred lorsqu’il était à l’ armée.

Il veille de plus en plus tard.

Le rire de Céleste cascade
A i…a i…u oi !

–Candit suis moi… Tiens toi bien Céleste, si tu tombes, tes parents vont me massacrer.
Dans la chambre des bébés, j'ai trouvé une chaise d’ enfant. Bien arrimée par des sangles sur l’ adaptable, elle sert de trône à Sa Majesté Céleste qui ne se tient plus depuis qu’il a le  prénom d’une  célébrité :   la reine de Babar.
Livre intemporel, Céleste préfère les vieilles éditions découvertes dans la commode d’enfants, à celles plus modernes.

Selim arrive dans une semaine. Après, nous aurons rarement l’occasion d’être seul.

Les placards du salon sont vides.
Je n’ arrive pas encore à débarasser complètement la chambre d’ Alfred. Certains cadres photos rejoignent ceux du haut, dans une boîte.
Je mets des vêtements, des chaussures en carton.
Il reste du matériel médical, des couches, l’infirmière va passer les prendre tout à l’heure. Cela servira à d’ autres.

– Lola est chez toi ?
– Oui, tu viens la chercher ?
– Mets la dehors, elle connaît la route.

Les camionnettes de l'orphelinat et des scouts viennent de partir.
Il y a cette curieuse résonance des maisons vides.
Il ne reste que ma batterie et la télévision au sol dans le salon.

– J’ ai vu un article intéressant pour toi dans le journal, tu viens le chercher ?
– Mets le dans ma boîte à lettre.

– Joshua, où est mon salon ?
Son salon ? Anisha semble peiné, ses yeux brillent de larmes, elle était si attachée à ce vieux salon ?
Elle y a appris à lire, je la revois avec ses copines, ses amis…

–a…o…a…o…

Céleste tente de la consoler. Je traduis.

– Ce n'était pas beau.

– Ce salon, c'était comme ta berceuse…

– Nathan, j’ ai fait une bêtise. J’ ai donné le salon d’ Anisha. Je ne suis pas très bien.
– Appelle un autre, je dois aller à l'entraînement des seniors.

Il m'énerve ! Je lui tend des perches et monsieur Nathan ne daigne pas bouger !

Il ne nous reste que cinq jours.
Je ne sais trop quoi faire du linge de maison neuf, encore emballé, dans la chambre de Selim. Je verrai avec lui.
Les planches des étagères pour les vêtements sont recouvertes du même papier peint vieux rose des murs.
Je fais le lit. Je verrai avec lui pour un bureau, pour le papier.

– Selim arrive jeudi prochain.
Vu. Il a lu mon message.
Pas de réponse.

Lechien vient d’arriver, transit, seul. À l’ aube. Lola lui fait la fête.
J’ appelle son humain en catastrophe.
Ouf… nous sommes tous rassurés.

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