joshua et Nathan.

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Derrière la porte,je l'entend courir dans la cour.
Un soleil danse dans mon ventre.
Je l’ attends depuis si longtemps, cet instant,cette sensation.
Une bourrasque de vent fait hurler la tuile, le pousse à l’intérieur, contre moi, avec les premiers flocons.

Les lumières s'éteignent, Lola et Lechien nous bousculent , lui font la fête, m’offrant la possibilité d’encore un peu reculer.

Il s’installe dans la berceuse à la lueurs des flammes après avoir déposé un papier déplié sur la table, j’ai le même. Je comprends mieux le sourire bienveillant de l’infirmière.
Je lui apporte sa tisane préférée.
Je dois effectuer les menus tâches. Allumer les lampes tempêtes, les générateurs, remplir les gamelles d’eau fraîche.

Je ne sais pas trop comment l’ approcher.
Il se balance , sa tasse entre les doigts.
Son regard me suit, interrogateur.

Je passe derrière lui.  Je défais son chignon. Je masse son crâne. J’ aime sa forme arrondie, les mèches se tordent, glissent, je griffe, je cajole, je tire, je presse.
Il penche son cou en avant, je relève prestement la masse blonde.
Je sais où j’ ai envie de mordre. Là, dans le creux de la nuque. Là où j’ ai découvert le plaisir d’ embrasser une peau. Je sors ma langue. Je lape cette chair plus claire, presque blanche.

– Si tu commences, tu termines.

Que de fois j’ ai commencé. Sans jamais aller au-delà de moi.
Je croque. Il geint. Je connais ce frisson, il me faisait rire, il se prolonge dans ma mâchoire.
Pour la première fois, j’ ai envie.
Pour la première fois, je m’ élance vers un corps.
Pour la première fois, je rencontre le désir.
Mon désir.
Mes mains sont crispées dans sa chevelure. Je me grise de ce parfum si particulier. A la fois sucré et un peu amer.

Je retrouve les gestes anciens, je l’ enjambe pour me retrouver à califourchon sur ses cuisses. Mon corps cherche la position si particulière, le dos  arrondi, ma tête sous son menton. Mes cuisses autour de ses hanches. Ses bras se referment. Je pousse mon bassin contre le sien, j’ ai besoin de fusionner, de me frotter à lui. Il me laisse mener la danse.

Mes mains trouvent ses joues râpeuses.
Je retarde cet instant.
Cet instant où je croque sa bouche.

Ma langue écarte ses lèvres, je fouille cette bouche mouillée, chaude, mentholée. Ma langue s’enroule autour de la sienne, remonte vers son palais. Nos salives se mêlent, coulent.
Sa respiration accélère.
Mon cœur cogne contre le sien.
Je pousse mon ventre, mon torse, je voudrais entrer en lui.
Profond. Il presse mes fesses, mes reins, mes épaules. J’ enfonce ma langue, l’ oblige à ouvrir grand sa bouche.
Je me sens conquérant, dominant, possessif, désirant.
Je m’ agrippe à cette nuque qui s’ abandonne.

–J’ ai envie, j’ ai tant envie…

– Tu as envie de quoi..

–De toi, de moi, de nous..

La berceuse  s’ affole.

– Tu vas nous faire tomber.

D’un commun élan, nous nous redressons, je titube, il vacille.
Ce n’est pas le lent tango de Toussaint, sa jambe entre les miennes me propulse vers notre lit.
Dans un lointain, j’ entends la voix aimée.

–Et allez hop, on enlève les hauts , les bas, les dessous…

Je connais ce corps inconnu. J’en fouille chaque recoin, des mains, des bras, des dents.
Je grogne, il râle. Je pousse, il tire, s’écarte… nos sexes se heurtent, se frottent, il lève ses genoux, je récupère un coussin, surélève son bassin. Je le veux. Je n’ ai plus le temps d’ attendre. Je l’ interroge du regard.
Un bout de conscience me rappelle la coïncidence. Les deux tests négatifs côte à côte.
J’ hésite un instant. Comment faire ?  Je répète les gestes de Toussaint, tout en délicatesse,  dégoulinant de lubrifiant . Il pousse son cul contre mes doigts, je comprends, j’ appuie , je masse fort. J’ écarte, j’ étire. Je pose mon gland contre cette embouchure.

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