cahier de compte et autres scènes de vie.

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L’ heure des explications est venu.
Mick, furieux, veut en savoir plus.

Frédéric n’ est pas dans l'illégalité. La France en traînant les pieds a suivi  l’exemple d’autres pays
Nous avons fait les longues  démarches administratives pour obtenir l’ autorisation, nous venions de la recevoir. Je venais d'acheter  la dose nécessaire à la pharmacie du chu pour la lui confié.

– Pourquoi ne pas nous en parler ?

Je me rebiffe.

– Parce que je n'étais pas sûr de pouvoir en bénéficier, parce que c’est expérimental, parce que je savais que tu allais stresser à la folie.

– Mick, Joshua a besoin d'échanger sur son vécu.
C’est aussi son droit de ne rien dire. Je saisis tout à fait ce qui résonne chez toi, ce que ça réveille. Nous en reparlerons en privé si tu veux bien.

Durant la séance, nous commençons à analyser le contenu de ce voyage onirique. Pour l’instant, je retiens l’ apprentissage de la transe dans la douleur, d’où peut être mes basculements en cas de souffrance, et surtout la place que mon inconscient donnait à mon grand père: un dragon tout puissant.

Mick me raccompagne chez moi, ses mains tremblent sur le volant.

– Arrêtes toi , on va parler en marchant.

– Et si je ne veux pas ?

- Comme tu veux .

Il finit par se garer sur le départ de la piste de luge.

– Je vais bien… je n’ avançais plus en thérapie.
Sous hypnose, je me heurtais à cette porte de coffre fort sans pouvoir l’ouvrir.
J’étais de plus en plus handicapé par mon incapacité à prendre des décisions.
Fréderic m’ a préparé à circuler dans mes visions lors de transes, à revenir dans un état de conscience normal
J’ai découvert la scène où j’ai compris qu’il fallait que je me dissocie pour survivre.

Je lui raconte le début de mon voyage intérieur. Ce que j’en retire.

–Je ne voulais pas revivre une dépersonnalisation comme lors de ma colère où j’ai tout détruit.

On s’arrête un instant, il me comprend, on a choisi le même système de protection émotionnelle.

– Je te raconte la suite de mon trip ?
....

….et là, il se dégonfle , plus rien qu’un truc mou affalé au sol! Ça m'a fait un bien !

– Oui, j’ ai vécu ça après mes séances d'hypnose, l’impression d’être plus léger, plus insouciant…

Une complicité vient de se créer entre nous.

Que dire des semaines qui suivent ?

Ah oui l’ achat du salon!
Le vendeur rapidement dépassé par notre horde surprenante.
Imaginez moi, Fille dans une écharpe babille à n'en plus finir, Céleste  boitille  entre les meubles en poussant des a…o… péremptoires. Selim, Anisha et Leila en mode dispute. Ce qui plaît à l’un ne plaît pas à l’ autre… quand à Anselme, il proteste d'épuisement en répandant des miettes de gâteaux partout…inutile de les confisquer, il est capable de de s'asseoir par terre en poussant des cris d'orfraie.

Et quand Céleste tombe en admiration devant un énorme truc, quand ils sont tous d’accord avec lui, le vendeur désespère car, moi, le banquier, l’homme de ménage, je refuse d’acheter ce superbe et beauauau canapé blanc, avec repose tête et allonge automatique pour mes jambes fatigués. J’ ai l’impression d’être un vieillard. vous imaginez ? Blanc ? Avec des mains poisseuses ? Des pantalons plein de vert d’herbe ? Des sodas et autres sucreries ? Non, non et ….oui.

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