La via ferrata

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….Et donc, lorsque Anselme c’est approche de lui, assis sur son trône, pour lui parler, Céleste à relever le menton en ouvrant son dernier livre. Le monde surnaturel du Petit Peuple,
Cadeau de sa sœur je présume.
D’un geste royal, il lui a montré un gnome assis sur son coffre à trésor,  puis un ogre repoussant , énorme, les immenses pieds boueux, le nez couvert de verrue et lui a froidement dit : oa avec le signe : toi.
Il a croisé les bras en le dévisageant.
Je me suis retenue de rire.

– Il a de la répartie. L’histoire se termine de quelle façon ?

–Ils regardent des films chinois en costume. Le plus grand est tombé à genoux en se prosternant , front au sol
Magnanime, le petit lui a donné l’ autorisation de se lever et de pousser la table. Et depuis, ils sont redevenus copains comme cochon.

Je retrouve le plaisir de marcher en liberté. La chaleur de la mi -août ne passe pas encore sous la voûte des arbres.

A une fourche, il s’arrête , il s'essouffle un peu, vers la droite, le sentier grimpe raide en plein soleil, vers la gauche, il descend en pente douce dans l' ombre profonde des sapins. Le premier m’ attire, l'effort sera plus intense, plus vivifiant, depuis mes années au sud, j'apprécie la brûlure dorée du soleil.
Mick reprend son souffle, les mains au genoux.  La pente sera trop dure pour lui.

– On descend ?

Je l’ entend tousser

– Tu vas bien ?

– Oui, oui… On y va.

Je ne regrette pas mon choix, je m’ arrête tous les dix pas pour découvrir et admirer une flore de sous bois extraordinaire, de fragiles orchidées jaunes, des fleurs allant du mauve au pourpre, je devrai y emmener ma soeur et les ados, avec Nathan.
On mange dans une jolie clairière, à flanc de falaise. 
Après une petite sieste de lézard, Mick me montre un autre sentier, plus étroit. Je le suis en machonnant un brin parfumé  de serpolet sauvage,  jusqu’à une autre clairière. Plus de sentier.
Mick sort son natel

– Jo, ta bouteille de vieux génépi est à moi . On y est.

Il fait une danse de la joie en montrant le paysage.

– Montre y moi sa tête.

Jo, hilare, me parle.

– Alors comme ça ton vieux guide y était essoufflé, et t’y a pris la sente ombreuse pour le ménager ?
Avance un peu, sur le bord de la falaise.

Une via ferrata, une sacrebleu de via ferrata.
Mick prend un gros sac dissimulé sous un buisson, en sort des harnais.

– Jo, montre moi sa tête.

Leila ne perd rien pour attendre, elle pleure de rire.

– Surprise ! Et il y en a d’ autres.

Qu’est qu’elle trouve de drôle la dedans ?

Mick redevient sérieux.

– On s’est renseigné, tu faisais du mur d’escalade avec ta sœur. La voie est facile,  avec deux ou trois passages un peu complexes.
On peut faire demi-tour et emprunter l’ autre sentier. Le frère de Jo viendra récupérer le matériel en vtt.
Il me montre un  sentier abrupt. Je visualise le truc de fou.

🧿Le vélo doit descendre ce sentier à pleine vitesse et prendre le virage à quatre vingt dix degrés  qui longe l’a pic de…je n’ose imaginer ….

– j’ ai trouvé Lechien ici, attaché à cet arbre. Je ne viens plus, Philippe a trop peur.

Rageur, j’ éteint le téléphone et  m’ empare du harnais pour m’ harnacher et m' encorder tout en écoutant les consignes de sécurité. Ils ne perdent rien pour attendre !

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