Lui et La niqabi 🌙

Chapitre - 28

La jeune femme hésitait, bien qu'elle fût lente d'esprit, elle savait que quelque chose n'allait pas. Les bruits de pas et les murmures se faisaient de plus en plus forts. Elle leva alors son voile un petit peu pour essayer de discerner le nom à côté du sien ou une signature était déjà présente. La seule inscription qu'elle avait pu lire était "Vladimir" car tout le reste des documents était dans une langue étrangère, le russe.

-"J-je att-" elle se fit couper par l'imam qui lui tira son voile et la couvrit de nouveau.

-"Signez juste s'il vous plaît" lui dit-il.

Il lui prit la main et colla le stylo sur la feuille, la pauvre jeune femme avait l'esprit embrouillé et ne comprenait plus rien. Son voile, qui lui cachait presque la vue, n'arrangeait rien. Pendant ce temps, des larmes coulaient des yeux de l'homme âgé terminant leur chemin sur sa longue barbe grise. La jeune femme ne savait plus quoi faire, elle commençait à trembler. C'est alors que des cris se firent entendre dans la pièce. Les hommes d'Aslam Youcef venaient de faire irruption. Les mafieux répliquèrent violemment en les égorgeant presque de leurs mains. Les cris horribles des hommes résonnaient partout dans la pièce.

-"Signez !" lui hurla l'imam de sa voix tremblante.

Prise de panique et se trouvant dans un état où elle n'était plus capable de réfléchir, Layna allait commettre une erreur dans sa vie qui allait changer à tout jamais le cours de son existence. Elle signa à la hâte, mais aussi sous certaines contraintes physiques, puisque l'imam lui tenait la main, elle ne se rendait pas compte qu'elle venait de placer son nom aux côtés de quelqu'un dont elle ne voulait même pas voir l'ombre dans ses pires cauchemars.

L'imam prit rapidement les papiers et les remit à Liam, qui était presque en train de tuer quelqu'un à mains nues. Il jeta ensuite un coup d'œil à la pauvre Layna, qui se tenait les oreilles et tremblait de partout.

-"Dégage maintenant, le vieux, si tu ne veux pas être le prochain" lui dit Liam avant de faire une prise de Taekwondo à l'homme qu'il tenait auparavant par la gorge.

-"M-mais la jeune femme ?"

-"On va s'en occuper, en plus elle s'y connaît, ce n'est pas nouveau."

L'imam ne comprenait pas, il avait beau regarder Layna, il était évident qu'elle n'était pas de ces gens-là. Malgré son cœur coupable et très lourd, il se dirigea vers la sortie pour voir si les fidèles allaient bien, mais aussi par peur des représailles. Cependant, avant de sortir, il s'était assuré d'accompagner Layna au coin de la pièce près de la porte donnant accès au parking afin de la mettre à l'abri.

Cette dernière n'avait plus de force dans ses jambes, elle venait de s'écrouler contre le mur. Elle voulait arracher ce voile qui lui couvrait la vue, mais la force dans ses bras avait considérablement diminué. Les bruits de cet horrible vacarme se faisaient de plus en plus lointains. Sa vue, déjà noire à cause de son voile, lui facilitait la fermeture de ses paupières. C'est ainsi, qu'au coin de cette pièce, seule face au monde, que la jeune Layna venait de s'évanouir.

L'homme qui était auparavant assis sur sa chaise s'était levé de cette dernière. Un autre homme fit son apparition derrière lui. Mais ce dernier s'était arrêté lorsqu'il avait vu les yeux noirs de l'homme.

-"Elinsky-"

Il n'avait même pas eu le temps de finir sa phrase qu'il s'était retrouvé par terre suite au violent coup de poing qu'il venait de recevoir. L'homme prit ensuite une cigarette dans sa poche arrière, il ne l'alluma pas, il l'avait juste placée au coin de ses lèvres. Il se dirigea ensuite vers la sortie, ennuyé de la situation qui se déroulait autour de lui. Il était sur le point d'ouvrir la porte qui donnait accès au parking, mais c'est là qu'il aperçut à sa gauche le corps de la jeune femme par terre, affaissée. Il se baissa à son niveau avant de la regarder tout en roulant sa cigarette sur les bords de ses lèvres. Il la prit de ses grands bras musclés sans faire preuve d'aucune douceur, tel un sac de pommes de terre, avant de la mettre sur son épaule. Il marcha le long de la rue comme si de rien n'était. Il ouvrit la portière d'une voiture et la balança dedans.